Rammstein: Liebe ist für alle da

Or donc, Rammstein était en concert à Genève il y a pas longtemps. Mais, comme j’ai raté ma chance d’avoir des billets, je ne les ai pas vus; c’est dommage: il paraît que c’était très bien (mais je me suis vengé avec Isis). En cadeau de consolation, j’ai acheté Liebe ist für alle da, le dernier album studio du groupe.

Résumons ainsi: c’est une maigre consolation. Je soupçonne que Rammstein est bien plus un groupe de scène que de studio. Certes, leurs prestations live (en disque ou en vidéo) auraient dû me mettre la puce à l’oreille: gros effets pyrotechniques, gros son et cabotinage en règle. Dans une autre vie blogesque, j’avais comparé Rammstein avec des clowns en bottes à clous et lance-flammes; force est de constater que ce genre d’accessoires se transpose assez mal en audio seul.

Que reste-t-il donc? Du gros métal indus qui tache, façon “insulte-moi en allemand”, de la provoc’ à deux balles (un clip classé X, une chanson censurée en Allemagne et un coffret promo contenant six godemichés roses translucides, entre autres blagues) et une poignée de morceaux qui éveillent en moi un quelconque intérêt: “Rammlied”, “Waidmanns Heil” ou “Pussy”. Beaucoup de bruit pour pas grand-chose, au final.

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Le parti de la peur

Finalement, si les résultats des votations fédérales de ce dimanche nous apprennent quelque chose, c’est bien une image actuelle de la Suisse: les Musulmans, c’est le Mal, les ventes d’armes, c’est Bien.

Autant dire que ce n’est pas exactement l’image que je me fais du pays dans lequel je vis – encore qu’on pourrait m’opposer que je vis à Genève et pas en Suisse, pas la même chose…

Sylvan: Force of Gravity

Sylvan est un groupe allemand de néo-prog que j’ai découvert il y a quelques temps et pour lequel j’avoue volontiers un petit – OK, un gros – faible. Il y a quelque chose dans leurs compositions qui me rappelle le Marillion des grandes années. Leur dernier album, Force of Gravity, laisse apparaître une volonté d’aller plus loin que leurs habitudes musicales, ce qui n’est pas fait pour me déplaire non plus.

Le lupanar et son contexte

Jusqu’à présent, presque tous les suppléments pour Tigres Volants étaient en grande partie des suppléments de contexte (background pour les anglogramophones), avec quelques scénarios pour agrémenter. Cette campagne étant, justement, une campagne, il y aura moins de contexte dans le supplément.

Quand je dis “moins de contexte”, ça veut dire qu’il y en aura. La “campagne lupanar” se déroule dans un certain nombre de lieux exotiques (à commencer précisément par le lupanar en question) et je pense que les amateurs de contexte en auront pour leur argent.

Les plus attentifs d’entre vous auront certainement noté l’apparition récente de nouveaux textes ou de mises à jour dans la Tivipédia (le flux RSS est à droite, en bas), notamment sur Terpendrë ou les telandili. Ce n’est pas exactement fortuit, vu que les telandili sont une sorte de guilde de professionnels des arts érotiques et que Terpendrë est le système stellaire dans lequel va se dérouler le plus clair de l’action de cette campagne.

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Isis à Genève

Isis Genève 08

J’en ai tellement pris plein les oreilles hier au concert d’Isis au Kab de l’Usine de Genève que je dois résister à la tentation d’écrire en gras et en majuscule. Ça, plus le fait que c’était un putain de bordel de nom de bleu de concert qui dépote!

Je dois avouer que je ne m’y attendais pas: je voyais Isis comme un groupe de post-rock presque comme les autres, avec quelques guitares râpeuses, un chanteur qui alterne growl et vocaux “propres” et c’est un peu tout.

Monumentale erreur! Isis, c’est un rouleau compresseur conduit par un colibri, un astéroïde façonné comme un œuf de Fabergé, un bombardement stratégique composé par Vivaldi. C’est un mur de son qu’on se prend en pleine face et, juste avant l’impact, on s’aperçoit que chacune des briques est une mosaïque représentant une fresque avec la finesse d’un grand maître flamand.

Je pourrais continuer longtemps avec les images foireuses, mais, pour résumer, c’est un putain de groupe de métal avec trois guitares en façade qui alterne des plages de pure brutalité et des moments de grâce musicale – un peu comme le chanteur et son style growl et propre. Mention spéciale au batteur, absolument prodigieux tout au long du set.

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Google Reader

Plus addictif que Facebook, ma came Internet ces temps, ce sont les flux RSS. Le gars qui a inventé cette technologie devrait recevoir le Prix Nobel de la Paix pour sa contribution à l’avancement de l’humanité vers la voie du bonheur qui, comme chacun le sait, passe par l’économie du potentiel énergétique. Je m’explique: avant, …

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De Cape et de Crocs

La sortie du neuvième volume de la série d’Ayroles et Masbou, De Cape et de Crocs, intitulé “Revers de fortune”, est l’occasion pour moi de revenir sur ce qui est sans aucun doute une des meilleures bandes dessinées franco-belges de ces dix dernières années.

Comme son nom l’indique, il s’agit des aventures de deux gentilshommes sillonnant le monde – et au-delà – aux alentours du XVIIe siècle. Enfin, quand je dis “gentilshommes”, Armand Raynald de Maupertuis est un renard et Don Lope de Villalobo y Sangrin un loup.

Ils y croisent des pirates, des bohémiens, un savant fou, des Sélénites, des mimes et Cyrano de Bergerac lui-même (sous des faux airs de de Gaulle). Ils volent, rament, volent encore (mais pas dans le même sens), se retrouvent impliqués dans un coup d’État impliquant un jumeau félon et un spadassin cruel, se battent en duel au moins une fois par épisode, rimaillent et se déguisent. C’est de la grande aventure!

Si je devais débusquer un point faible à cette série, je dirais que c’est le dessin: mais ce ne serait que pour en dire qu’il est moyennement génial, alors que le reste est génialement génial. C’est une série qui fourmille: un imaginaire visuel et contextuel d’une richesse inouïe, des idées à la pelle, des trouvailles scénaristiques grandioses, des petits détails dans tous les coins et des références à foison. Il faudrait plusieurs vies pour toutes les débusquer.

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Fractal: Sequitur

C’est une fois encore sur la recommandation de Prog-résiste, le prozine belge qu’il est bien, que j’ai acquis l’album Sequitur de Fractal (attention: ce lien contient du MySpace). À lire la critique, je m’attendais à quelque chose d’un tantinet barré et je n’ai pas été déçu du voyage.

Enfin, disons plutôt qu’il n’y a pas tromperie sur la marchandise: la musique de ces Californiens s’apparente clairement à King Crimson – et pas la période la plus calme de ce groupe. En grande partie instrumental, Sequitur donne plutôt dans le non-sequitur musical, avec des morceaux savamment déconstruits, qui proposent des décrochages acrobatiques à côté de plages plus mélodiques. On y trouve même, avec “Bellerophon”, six minutes que n’aurait pas renié le Tangerine Dream de la fin des années 1970.

Le gros défaut de cet album, c’est que je ne suis pas un grand fan de King Crimson; j’apprécie à petites doses, mais guère plus. Du coup, je le recommande volontiers aux amateurs du genre, mais pas forcément aux amateurs d’un rock progressif plus traditionnel (encore qu’on peut m’opposer le fait que, pour le rock prog, King Crimson est traditionnel).

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Russian Circles: Geneva

Les mauvaises langues prétendront que la seule raison qui m’a poussé à acheter Geneva, le dernier album du trio post-rock Russian Circles, c’est un sentiment localo-nationaliste mal placé. Menteries pas vraies et erronées! J’ai également acheté le précédent, Station, mais il se trouve que celui-ci est le dernier en date.

Esprit de Campagne (en flacon)

Le hasard a voulu qu’en même temps que je me décide à reprendre sérieusement l’écriture de la Campagne Lupanar, y compris un sérieux remaniement de sa structure, pour qu’apparaisse sur Antonio Bay, le forum rôliste des auteurs pédants, un sujet de discussion sur la transposition à l’écrit de “l’esprit d’une campagne”.

Ça a l’air abscons, comme ça, mais admettons que vous meniez une campagne, quel que soit le jeu ou le genre, et que par la suite, vous rassembliez vos notes pour poser quelque chose “au propre”, un texte prévu pour être lu par un tiers qui, à son tour décide d’y faire jouer. Comment s’assurer que ce qui ont été les moments forts de votre campagne, les scènes clés et la trame générale, transparaissent dans votre retranscription?

La réponse simple est “on ne peut pas”.

Enfin, c’est un peu plus compliqué que cela, mais l’idée de base est qu’à joueurs différents (y compris le MJ), campagne différente, ce qui est un peu le B.A.BA du jeu de rôle, si on y pense. Ce qui bien évidemment pose le problème principal: comment avoir au final quelque chose qui tienne ensemble et pas une sorte de blob composé d’aventures plus ou moins amalgamées à la diable?

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Gazpacho: Tick Tock

Pour une surprise, c’est une excellente surprise que ce Tick Tock des Norvégiens de Gazpacho! Surprise, car leur précédent album, Night, avait été présenté comme un chef d’œuvre par beaucoup de critiques – sauf par moi, qui l’avais trouvé franchement plat. Tick Tock, inspiré par le roman “Terre des Hommes”, de Saint-Exupéry, est à peu près tout sauf ça.

S’il fallait résumer en une phrase la musique de Gazpacho, je dirais que c’est quelque chose comme du Marillion première période Steve Hogarth (genre Holidays in Eden ou Afraid of Sunlight) avec des surprises musicales. Grandes plages instrumentales très atmosphériques, inclusion de violons, chant lancinant (la voix de Jan Henrik Ohme rappelle vraiment beaucoup celle de Steve Hogarth).

C’est clair qu’avec une telle influence, on ne peut pas vraiment dire que l’ensemble est d’une folle originalité, mais Gazpacho sait y faire et, après une intro à la U2, ses compositions s’enchaînent sans faille et sans temps mort, tissant une ambiance particulière et ma foi fort plaisante. En fait, on peut presque détacher le premier et le dernier morceau et ne garder que les deux parties de “The Walk” et les trois de “Tick Tock” comme un seul morceau de plus de 35 minutes.

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Une conv’ de perdue, une campagne de retrouvée

J’étais parti hier pour faire jouer une partie de Tigres Volants à la convention “La tête dans la lune” de l’association Aplune, à Thônex. Ce n’est que de l’autre côté du canton, ce qui équivaut, par la magie des transports publics à l’équivalent d’un trajet jusqu’à Lausanne. À peu près toutes les conditions pour une conv’ sympathique était réunie: salle agréable, orgas accueillants et bières artisanales à la pompe. Il m’a juste manqué des joueurs…

Ce qui aurait pu être un samedi raté s’est en fait transformé en occasion de bosser sur la campagne lupanar, par la magie conjuguée d’une envie soudaine de bosser et d’un réseau wifi. Bon, techniquement, je n’aurais pas eu besoin du réseau wifi, mais j’en ai aussi profité pour bricoler d’autres choses, histoire de me changer les idées. Au final, j’ai dû taper environ 10 000 signes, ce qui représente quatre ou cinq pages; pas exactement un record, mais plus en une journée que ce que j’avais écrit ces deux derniers mois.

Ça m’a également permis de réfléchir à la structure plus générale de la campagne et, partant, du supplément qui doit l’accueillir. L’idée de départ était de faire trois parties de trois épisodes chaque, mais à la réalisation, la seule chose qui parle pour une telle structure est un attrait personnel pour la symétrie. La nouvelle structure garde trois parties, mais de taille inégale: un premier épisode “pilote” autour de l’héritage lui-même, une grande partie qui se passe dans le domaine-lupanar et une troisième partie en forme de chasse au trésor interstellaire.

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Nouveau look pour le blog

Comme vous pouvez peut-être le voir si vous accédez à ce blog par son adresse et non son flux RSS, j’ai changé le thème pour Carrington. Il est un peu plus plan-plan visuellement que le précédent, iNove, mais théoriquement très facile à customiser. À voir s’il tient la distance, mais il ne m’a pas l’air …

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Shadow Gallery: Digital Ghosts

J’aurais aimé pouvoir dire du bien de Digital Ghosts, le dernier album de Shadow Gallery. J’aurais aimé pouvoir dire qu’il me rappelle les grandes heures d’un Carved in Stone, d’un Tyranny ou même d’un Room V.

Shadow Gallery a toujours été un groupe un peu à part, naviguant aux frontières du métal progressif et symphonique, avec des grandes envolées musicales et des harmonies vocales omniprésentes. Pas exactement le style le plus facile à maîtriser et Digital Ghosts le prouve.

C’est dommage, parce que cet album, en partie conçu comme un hommage à Mike Baker, leur ancien chanteur décédé en 2008, aurait mérité mieux.

Sans être mauvais, je trouve Digital Ghosts peu inspiré. S’il a ses moments de brillance (“Haunted”), il est très convenu, très en-dessous de ce que Shadow Gallery a produit de par le passé; certains morceaux (notamment “With Honor”) me donnent même l’impression d’être joués par un cover-band qui essaye de faire comme les vrais n’y arrive pas vraiment.

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VIII Strada: La Leggenda della Grande Porta

Amis musiciens de rock progressif, tendance néo-prog, je ne vous souhaite qu’une chose: que votre premier album sonne aussi bien que ce La Leggenda della Grande Porta, de VIII Strada! Certes, dans le cas de ce groupe italien, il y a un truc: ça fait dix ans qu’ils existent et ont déjà un EP à diffusion confidentielle à leur actif.

Coup d’essai, coup de maître? Sans doute: cet album, qui affiche des fortes influences IQ et Marillion, est une splendide carte de visite. Dans le genre, on y retrouve toutes les recettes d’un prog d’excellent facture: une instrumentation sans faille qui flirtent parfois avec le prog-métal, des mélodies ciselées et complexes juste ce qu’il faut, et un excellent chanteur (Tito Vizzuso), passionné et énergique.

Ce n’est certes pas d’une folle originalité, mais quel groupe de néo-prog peut prétendre l’être? Pour ma part, j’avoue être tombé sous le charme de cet album, chaudement recommandé également dans le Prog-résiste 57. Même les vocaux chantés en italien, qui en tant normal m’enthousiasment autant qu’un album d’Eros Ramazzotti, s’accommodent fort bien de l’atmosphère dégagé par VIII Strada.

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Leaves’ Eyes: Njord

Normalement, j’aurais dû faire un billet sur une de mes dernières trouvailles en prog, fruits du dernier numéro de Progrésiste, mais il se trouve que Njord, nouvel album de Leaves’ Eyes, s’est entre-temps installé dans mes esgourdes pour y laisser une forte impression. C’est sur la recommandation de Greewi, mon comparse en rôlisterie et en modération de forum, que je me suis intéressé à ce groupe norvégien de métal symphonique à chanteuse intégrée – et ce, je dois l’avouer, non sans une certaine réticence.

J’en ai déjà causé en long, en large et en travers: le genre est, à mon avis, saturé de groupes médiocres alors que, par son essence, il tolère mal la médiocrité. Cependant, Leaves’ Eyes soutient aisément la comparaison avec ses glorieux aînés, tous plus ou moins nordiques, et propose un métal symphonique de fort bonne qualité et avec, sinon de l’originalité (ne rêvons pas), tout au moins un caractère propre. Rien que pour cela, il mérite notre attention.

L’album Njord, comme son nom l’indique à peu près, est d’inspiration viking et, nonobstant des photos de ses membres qui se la pètent façon GNistes avec des grosses épées, l’ambiance y est.

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