Kuro

Après avoir longuement hésité, j’ai finalement profité de mon dernier passage à Paris pour acheter Kuro, le dernier jeu de rôle en date du 7e Cercle. C’est un jeu se déroulant dans le futur proche, dans un Japon hypertechnologique, mais isolé à la suite d’un incident bizarre, et dans lequel monstres et fantômes réapparaissent; ça fait un peu “The Ring vs. Ghost in the Shell“.

Après plusieurs lectures, j’ai l’impression d’avoir sous les yeux un bon concept, mais rédigé de façon très décousue. Par exemple, j’ai dû m’y reprendre à trois fois avant de comprendre qu’il y avait un blocus du Japon et non pas que l’archipel était isolé comme par un machin intangible. Ça veut sans doute dire que je ne sais pas lire, mais j’ai plus l’impression d’y voir un symptôme d’une écriture peu inspirée.

Le ton est extrêmement plat et truffé de maladresses: non seulement l’écriture me donne l’impression de n’avoir aucun “souffle”, elle ne me renvoie aucune image mentale de ce que peut être Shin-Edo (le Tokyo de Kuro). Et ça, pour un jeu futuriste dans un univers très visuel, c’est Mal.

Lire plus

Minorité de Blocher

Aujourd’hui, on sait qui est le mouton noir représenté sur l’affiche de l’UDC: Christoph Blocher lui-même. L’Assemblée fédérale ne l’a pas réélu à son poste de Conseiller fédéral. En plus de l’ironie évidente de l’expulseur expulsé, il y a le fait qu’un Conseiller fédéral en poste ne soit pas réélu. C’est plutôt rare; du reste, …

Lire plus

“Excession”, de Iain M Banks

Le vol de retour, entre Nairobi et Amsterdam, m’a non seulement permis (selon toute vraisemblance), d’attraper la tourista à laquelle j’avais jusque là échappé lors de mon séjour en Tanzanie, mais aussi de finir Excession.

Excession est un des ouvrages de science-fiction de Iain M Banks, qui se déroule dans l’univers de la Culture (lien en anglais). La Culture est une gigantesque civilisation galactique, principalement humaine, dont les caractéristiques majeures sont d’être parvenus à un niveau de bien-être matériel global (à peu près tout ce qu’ils veulent, ils peuvent le construire à coups de nanotech) et d’intégrer des intelligences artificielles (drones et, surtout, vaisseaux). Dans le livre, cette civilisation se retrouve confrontée à un événement qui la dépasse complètement, ce qui réveille un certain nombre de vieux complots et de plans absurdes.

C’est, jusqu’à présent, un des meilleurs ouvrages de Banks que j’ai lu. À vrai dire, si j’aime beaucoup l’univers de la Culture, j’avais eu tendance à préférer ses ouvrages en dehors (The Algebraist ou Against a Dark Background). Ce que j’aime particulièrement, c’est qu’une fois libérés des contingences matérielles, l’auteur peut plus facilement se concentrer sur le côté “humain” de ses personnages — même les intelligences artificielles. Ça n’empêche pas les grosses bastons interstellaires et les bricolages hypertechnologiques à grand spectacle, mais c’est principalement pour le décor. L’essentiel est ailleurs.

Lire plus

Relativité culturelle et bande passante

Cet article est le numéro 4 d'une série de 4 intitulée Tanzanie 2007

Rien de mieux qu’une connexion à un débit rappelant furieusement les modems 56K de nos grands-mères pour se rendre compte que, décidément, on n’est plus dans le Kansas. Et je ne vous parle même pas des coupures de courant. (Note: la geekitude, c’est quand on va en Tanzanie et qu’on blogue sur des questions de bande passante.)

Sur la route de Moshi

Jusqu’à ce matin, la version locale de l’Afrique m’avait plus frappé par ses similitudes avec ce que je connaissais déjà qu’avec ses différences. Il faut aussi dire que, ce que j’en avais vu, c’était 50 km de route, de nuit, et un centre-ville provincial, certes, mais passablement occidentalisé.

Ce matin, j’ai pris la route qui sépare Arusha de la ville voisine de Moshi, à environ 80 km. Du coup, cela change pas mal de perspectives. Les véhicules tous pourris, crachant une épaisse fumée noire et dans (ou sur) lesquels s’agglutinent des dizaines de personnes, l’absence quasi-totale de signalisation, les piétons qui sont presque partout sur le bord de la route, les courageux cyclistes, les troupeaux qui paissent sur le bas-côté de la route, les maisons, les enseignes…

Je ne sais pas si c’est du cynisme occidental ou une façon de se rattacher à ce qui est familier, mais je reste toujours néanmoins fasciné par les similarités. Afrique ou Europe, ça reste une petite planète.

Lire plus

Le chat d’Arusha

Cet article est le numéro 2 d'une série de 4 intitulée Tanzanie 2007

Arusha, c’est en Tanzanie. J’y suis arrivé dimanche soir, après beaucoup plus d’heures d’avion que je pensais pouvoir y survivre. L’aéroport est à environ 60 km de la ville, un chauffeur m’a donc amené à mon hôtel. En route, j’ai vu mon premier chat africain. C’était un chat. Remboursez!

Objectif: Kilimanjaro

Cet article est le numéro 1 d'une série de 4 intitulée Tanzanie 2007

Dans quelques heures, je prends le vion pour l’Afrique: Arusha, en Tanzanie, pour être précis. C’est au pied du Kilimanjaro, celui dont les neiges éternelles se sont avérées ne pas l’être tant que ça. Je précise: c’est pour le boulot. Les gros chats et le folklore touristique, ce sera une autre fois. N’attendez pas non …

Lire plus

Chausse-Coq 2007

Tiens, je vais faire un truc très geek et rebondir (gaw!) sur le dernier message du blog de Thias sur la convention de Chausse-Coq. J’y étais aussi et j’y ai fait une partie de Tigres Volants dimanche, avec la bagatelle de deux joueurs. Bon, quelque part, ça ne me dérange pas de jouer avec peu de monde; parfois, c’est même plus calme.

Maserati: Inventions for a New Season

Le prog rock, c’est bien. Le post-rock, ce n’est pas forcément mieux, mais c’est bien aussi. Je me permets cet aphorisme à deux anciens francs après l’écoute du dernier album de Maserati, Inventions for a New Season. C’est du post-rock entièrement instrumental, similaire au premier album de Pelican ou au dernier Isis, donc très bien. …

Lire plus

Quantum Fantay: tentacules à la belge

Certains hasards font bien les choses: ainsi, s’il n’y avait pas eu cette typo sur le mot “fantasy”, Quantum Fantay aurait eu un nom extrêmement banal. Au lieu de cela, ce groupe belge sort du lot, déjà comme ça; c’est le miracle du branding!

Ahem…

Donc, Quantum Fantay est un groupe de prog-rock belge, qui fait du “liquid space rock” — entendez par là un son très proche de celui des anglais d’Ozric Tentacles. Ils ont tendance à aller aussi piocher des inspirations dans le Jean-Michel Jarre des débuts ou dans le Tangerine Dream, ce qui amène une petite touche d’originalité. Mais, même sans cela, le principal défaut que j’ai trouvé à ce groupe est d’être à peu près introuvable.

Lire plus

Glass Hammer: Culture of Ascent

Que je vous explique: vous allez voir pas mal de ces mini-critiques, parce qu’à Paris, j’ai profité du séjour pour sérieusement piller le rayon prog du magasin qui sonne comme un croisement entre Gibet et Bébert. Parmi les bidules que j’ai ramené, le dernier album de Glass Hammer, “Culture of Ascent”. À la première écoute, ça …

Lire plus

Dreamscape: 5th Season

Un petit billet, en passant, pour vous parler d’un CD acheté ce week-end: 5th Season, du groupe allemand Dreamscape. L’étiquette, sur la pochette, disait quelque chose du genre “pour les fans de Dream Theater”; il faut entendre par là “… qui n’ont pas peur du plagiat.” Ce n’est pas que ce soit un mauvais groupe, …

Lire plus

Vélib: la vélorution est-elle en marche?

Donc, ce week-end, Paris. Étant moi-même cycliste invétéré (et non invertébré, parce que, sans vertèbres, le vélo, c’est plus rude), je me suis fait un devoir de tester les Vélib. Eh bien, vous allez rire, mais c’est cool!

Même le touriste moyen dans mon genre peut essayer: il suffit d’avoir une carte de crédit (la Maestro suisse fonctionne), de trouver une station avec des vélos disponibles et de suivre les indications à l’écran. Somme toute, c’est très simple et pas très cher, pour des petits déplacements: à la journée, 1 euro d’abonnement et les trajets de moins d’une demi-heure sont gratos.

Le vélo en lui-même est un monstre de 25 kilos, sans assistance électrique, et dotés de freins qui lui donnent la maniabilité d’une savonnette au fond d’une baignoire. C’est le gros souci, surtout dans des rues parisiennes encombrées de maniaques du volant, de livreurs garés sur les pistes cyclables, de portières ouvertes, etc. En tant que cycliste suisse, cela demande de régler le paranomètre sur onze et de ne pas se laisser distraire par les boutiques (ou les jolies mademoiselles).

Lire plus

Objectif Jeu 2007

Or donc, je me suis fait un ch’ti week-end à Paris pour aller faire mon intéressant à la convention Objectif Jeu 2007. Je dois avouer que ça faisait longtemps que je ne m’étais pas autant amusé en conv’, surtout à Paris (où j’ai tendance à plutôt aller dans des gros salons fort vendeurs, certes, mais un peu chiants).

L’événement avait lieu au Patronage laïque du XVe arrondissement, qui a le défaut de se trouver dans un coin plutôt paumé et l’avantage d’être très bien aménagé pour accueillir des rôlistes, malgré son petit côté squat à peine assumé. L’aspect intéressant de la conv’ était la présence de pas mal de “noms” du jeu de rôle francophone: les éditions John Doe (Grümph en tête), le studio Deadcrows, le studio ForgeSonges (en force!), plus des wargamers, des joueurs de Go, quelques assos parisiennes et plein de joueurs!

On a également eu droit à la visite d’Olivier Caïra (insérez ici jeu de mot stupide), l’auteur de Jeux de rôle: les forges de la fiction, qui a animé un table ronde sur le sujet. Enfin bon, la table était rectangulaire et, en fait d’animer, le pauvre s’est fait passablement flooder par les grandes gueules qui étaient présentes (dont moi, même si je n’ai pas compris tous les mots).

Lire plus