Alias à Zurich

Le concert de Nightwish a également été l’occasion pour nous de visiter la capitale officieuse de la Suissalemandie. D’un certain point de vue, c’est très décevant : les autochtones parlent plus volontiers le français ou l’anglais que l’allemand. Bon, techniquement, ils parlent plus volontiers le züridütsch, mais avec les touristes dans notre genre, les vagues …

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Nightwish à Zurich

Il y a des groupes que l’on attend toujours un peu au tournant de l’exercice en concert. Nightwish, avec sa tendance au métal symphonique à grand spectacle (instrumentation pour philharmonique, chœurs en pagaille) est clairement de ceux-là. C’est donc avec une appréhension certaine qu’Isa et moi (surtout moi, l’appréhension) sommes allés les voir à Zurich.

Première constatation, le Hallenstadion, c’est grand – peut-être même plus grand que le Palais Omnisport de Bercy dans lequel j’avais vu Trust, Iron Maiden et quelques autres il y a un siècle (ou peu s’en faut). En conséquence, dans ces conditions, une place dans les gradins n’est pas une bonne nouvelle : c’est loin et on entend mal.

Deuxième constatation : mon appréhension s’est avérée en partie justifiée. Malgré la tétrachiée d’effets pyrotechniques en pagaille, le superlatif des prestations studio du groupe se transpose plutôt faiblement sur scène. Je soupçonne que c’est en grande partie dû à mes propres attentes – en quelque sorte au concert fantasmé que j’attendais.

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“Le Jour des Barbares”, d’Alessandro Barbero

Sur les conseils avisés de Cuchulain, un habitué des mêmes forums rôlistes que moi, j’ai acheté et lu Le Jour des Barbares: Andrinople, 9 août 378, d’Alessandro Barbero. Le livre raconte une bataille mal connue et, pourtant, avec un impact considérable sur l’empire romain d’alors.

Tout commence par l’arrivée massive de réfugiés goths sur les frontières du Danube. Entre les Goths qui veulent fuir les Huns, les Romains qui essayent d’exploiter la situation (la main d’oeuvre goth est très appréciée) et les officiels corrompus sur place, la situation dégénère assez rapidement. Un groupe de Goths se met à piller les régions alentours et l’armée romaine qui est envoyée pour les arrêter se fait anéantir, causant la mort de l’empereur Valens.

Mais le livre revient également sur l’état de l’Empire romain de l’époque, cassant le mythe d’une nation en déclin (ce n’est plus le cas depuis la fin du IIIe siècle), ainsi que ses interactions avec les “barbares”. Parce qu’en fait, ces méchants barbares qui menacent les frontières de la civilisation romaine sont souvent “romanisés”: beaucoup d’entre eux vivent et travaillent dans l’empire, comme travailleurs agricoles ou comme soldats et certains font même carrière politique.

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Eluveitie: Slania

Et stök! Les Helvètes d’Eluveitie sont de retour, avec un nouvel album, intitulé Slania. C’est une bonne nouvelle, même si cet album est, fondamentalement, une resucée des concepts musicaux déjà explorés dans le précédent, dont j’avais également parlé ici.

Pour ceux qui débarquent, Eluveitie est un groupe de folk-métal, en ce sens qu’il intègre des éléments de musique celtique avec du gros métal qui bourrine. Visiblement, c’est une originalité qui atteint vite ses propres limites.

Même si l’album reste agréable, j’ai aussi beaucoup de mal avec les vocaux style borborygmes mal soignés. Quelque part, j’ai même l’impression que le précédent album avait plus de variété.

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Tigres Volants est-il du space opera?

Les enfants, je crois qu’on s’est mal compris.

D’après un certain nombre de messages sur divers forums et commentaires à gauche et à droite, beaucoup d’acheteurs, potentiels ou réels, de Tigres Volants y voient un “jeu de space opera”. Pour être plus précis, ils sont déçus que l’accent ne soit pas mis sur les vaisseaux spatiaux, les bastons entre iceux et des planètes qui explosent.

Je m’en suis déjà expliqué, mais, pour résumer, disons que je considère que Tigres Volants est un jeu qui se déroule à l’échelle des personnages et que, du coup, tout évènement qui impliquent des distances mesurées en secondes-lumière, des vitesses de l’ordre de la fraction de c, des engins de la taille d’une petite ville et des armes de destruction massivement massive est plus un élément de décor. Il y a peu de chances que les personnages se retrouvent impliquées dans un combat spatial (qui ne sont pas exactement courants, non plus) et peu de chances qu’ils puissent changer quoi que ce soit de majeur — rien en tous cas qui ne puisse se résoudre avec les règles déjà disponibles.

L’espace et les planètes lointaines sont des éléments de l’univers de Tigres Volants, au même niveau que les océans et les continents exotiques sont des éléments d’un jeu se déroulant au XIXe ou au XXe siècle. Du coup, les propriétaires de vaisseaux spatiaux sont aussi rares au XXIIIe siècle que les propriétaires de moyens de transport transatlantiques dans les années 1900-1930, par exemple. Dans les deux cas, le commun des voyageurs emprunte des transports de passagers.

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Ayreon: 01011001

En général, le rock progressif ne fait pas trop dans le style rentre-dedans. En général, parce qu’en particulier, Ayreon ne fait pas exactement dans le subtil et le délicat — à part peut-être au niveau musical, et encore — et le dernier opus, sobrement intitulé 01011001, ne fait pas vraiment exception.

Arjen Antony Lucassen, le grand malade derrière Ayreon (ainsi que les projets Star One et Stream of Passion), est un peu le Jerry Bruckheimer du rock progressif: gros son, grosse production et casting pléthorique. On trouve des membres (entre autres) de Pain of Salvation, Dream Theater, Evergrey, ainsi que Bob Catley (Magnum) et Anneke van Giersbergen (ex-chanteuse de The Gathering), etc. À la limite, on pourrait dire qu’il manque Hans Zimmer…

Donc, les ingrédients sont de premier choix, qu’en est-il de la tambouille? Là encore, c’est un peu du Jerry Bruckheimer, en ce sens qu’Ayreon nous ressert un peu les mêmes recettes que sur The Human Equation ou The Electric Castle: du prog-métal symphonique à grand spectacle, de l’opéra-rock à thème SF et de l’emphase par wagons entiers. Ce n’est pas exactement désagréable, au contraire, mais il ressort de ce double album une impression bizarre: il y a de grands moments musicaux, mais l’ensemble manque sérieusement d’originalité. Ayreon fait de l’Ayreon, point-barre.

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Black Bonzo: Sounds of the Apocalypse

Avec un nom qui évoque plus la version goth d’un clown à la Stephen King, on pourrait s’attendre à un groupe punkoïde. Raté: Black Bonzo donne dans le rock progressif, tendance dinosaurien, revu et corrigé début de 21e siècle. Avec un tel descriptif, on pourrait également s’attendre à un clone de The Tangent, qui donnerait …

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Alcest: Souvenirs d’un autre monde

J’avais cette théorie que, quand un groupe de heavy metal veut évoluer, il devient un groupe de métal progressif et, quand un groupe de death ou de trash veut évoluer, il se met à faire du post-rock. Alcest, projet du multi-instrumentiste français Neige, plutôt connu pour ses compositions brutaloïdes, est une preuve supplémentaire. Souvenirs d’un …

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Protector

Une des dernières conneries sur lesquelles je passe un temps invraisemblable, c’est le site de jeux en technologie Flash Kongregate. Plus particulièrement, ces derniers jours, je m’amuse comme un petit fou avec Protector.

Protector est une (énième) variante de jeux de stratégie, dits “tower defense” — parmi lesquels le Desktop Tower Defense dont j’avais précédemment parlé. Le principe est de construire et d’améliorer une défense, composée de postes ayant des capacités offensives variables, face à des hordes d’envahisseurs suivant un chemin donné. Le genre est né, semble-t-il, d’un niveau de Warcraft 1.

Dans Protector, l’originalité est que certaines hordes ont des résistances à des éléments donnés, qui varient suivant les vagues (ce qui n’est pas nouveau), mais qu’une fois posée, une pièce de défense ne peut être changée. Ainsi, si vous construisez des mages de feu et que, plus tard, vous tombez sur une bestiole qui non seulement résiste au feu mais en plus l’absorbe pour se régénérer, ça va être très dur…

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Doctor Who (TF?)

Il y a des légendes, comme ça — même dans les séries télé — qui transcendent les barrières de la langue, de la culture, et même de la Manche, c’est dire! Doctor Who, série britannique de science-fiction, en fait partie: j’en avais beaucoup entendu parler et, jusqu’à récemment, je n’en avais jamais vu d’épisodes (à part le pilote d’une saison, dans les années 80, diffusé sur France 2 à une heure qui n’existe pas).

Lacune réparée: on est en train d’attaquer les saisons les plus récentes, celles avec Christopher Eccleston et et David Tennant dans le rôle-titre. Le Docteur est un extra-terrestre, le dernier des Seigneurs du Temps, qui voyage dans le temps et l’espace à bord du Tardis, un vaisseau qui a pris un jour la forme d’une cabine de police anglaise des années 60 (le mécanisme est tombé en panne depuis, mais il n’a jamais jugé bon de le réparer).

Première constatation: c’est très british. C’est probablement la raison pour laquelle la série n’a jamais eu de succès en France, qui a toujours du mal avec la Perfide Albion (surtout depuis la coupe du monde de rugby). Moi j’adore; en plus, ça nous change des séries où tout l’univers est américain… Deuxième constatation: c’est un petit budget et ça se voit (la série a sans doute beaucoup gagné visuellement avec la démocratisation des images de synthèse); par contre, ça compense par des acteurs bien barrés et des scénarios parfois très, très tordus (je pense notamment à l’épisode qui se passe pendant le Blitz de Londres).

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Tigres Volants en campagne

Ceux qui traînent sur différents forums ont déjà pu l’apprendre: je suis en train de bosser sur un projet de campagne pour Tigres Volants. La raison en est que c’est probablement une meilleure façon de relancer les ventes du jeu qu’un énième supplément sur la vie et les moeurs des lépidoptères d’Avadi-Arag. Certes, un supplément sur les Eyldar aurait eu un côté sexe extrêmement putassier vendeur, mais au vu du nombre d’anti-elfistes primaires qui circulent dans les milieux rôlistes, c’est aussi quelque peu risqué.

Or donc, campagne. L’accroche initiale est d’envoyer les personnages à la recherche des secrets plus ou moins honteux d’Erdorin, la Terre d’avant l’Exil. Au menu: archéologie, histoire occulte, conspirations millénaires, sectes satanistes qui n’ont pas tout compris au film, MysteryNetwork et autres babioles de la même eau; en y repensant, on devrait avoir moyen d’y mettre aussi du sexe. Les personnages, qui devraient être pour la plupart d’origine terrienne, vont pouvoir se balader dans la Sphère, affronter des adversaires implacables et gérer des alliés encombrants, voire mal intentionnés.

Ce que ce ne sera pas, c’est une révolution de l’univers de Tigres Volants. Au final, les personnages vont découvrir certains des secrets de l’univers, les révéler au grand public… qui s’en fout. Oh, bien sûr, ça va faire un certain bruit dans le landerneau académique et un certain nombre de vieux Eyldar conservateurs vont probablement sombrer dans l’hystérie, la catatonie ou la boisson, mais c’est un peu tout.

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Fail! La victoire par l’échec

The bridge to Fail Country

Un rien m’amuse. Par exemple, ce mème désopilant, car souvent très méchant, qui illustre l’échec par l’usage du mot “Fail” en conjonction avec une image de désastre ou de plantée majeure. Le “You Fail At Failing” précédemment blogué ici même en est un exemple. Vous en trouverez une jolie collection sur le FAIL Blog. Il …

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National Treasure: Book of Secrets

Il paraît qu’il existe des zigotos pour qui aller voir un film en version originale est un signe de pédanterie. Possible, mais quand on voit des mous du bulbe traduire la série (ou peu s’en faut) des National Treasure en “Benjamin Gates et…”, histoire de souligner une parenté avec Indiana Jones qui n’existe que dans leur tête, je préfère être pédant. De toute façon, j’ai un Mac, alors…

Bref, National Treasure: Book of Secrets.

Je ne vais pas prétendre que c’est un bon film: il a ses longueurs et plus d’invraisemblances qu’un rapport sur la croissance en France. J’ai néanmoins adoré ce film. Au risque de me répéter, Benjamin Gates n’est pas Indiana Jones: c’est un intellectuel qui résout les problèmes auxquels il est confronté comme un intellectuel; je ne crois pas qu’il fasse le moindre acte de violence physique directe de tout le film.

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L’art classique expliqué aux geeks

Il est parfois difficile pour un djeunz contemporain de nos jours d’aujourd’hui, nourri à la double mamelle d’Internet et des jeux vidéos, de comprendre le glorieux héritage artistique du passé. Gloire soit donc rendu à Paul The Wine Guy, qui nous propose une magnifique galerie d’art classique, expliqué aux geeks. Ça a quand même une autre …

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Electrocution 250: Electric Cartoon Music From Hell

De temps en temps, j’aime bien m’écouter des trucs complètement barrés de la tête. Le genre de trucs que je qualifiais tantôt d’asymptote musicale: des groupes (souvent de métal) tellement extrêmes et techniques qu’ils représentent une sorte de limite de ce que je peux écouter. Electrocution 250 fait partie de cette catégorie. Le moins que l’on …

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“Fables”: belles fées gore

Bon, j’admets que le titre est juste une excuse pour faire un jeu de mot foireux qui me trottait dans la tête depuis un moment. Jeu de mots néanmoins plus ou moins en rapport avec le sujet, car Fables, de Bill Willingham, est une série américaine en bandes dessinées, qui raconte l’exil de créatures du monde des contes de fées dans notre univers à nous.

Et, même si on y croise Boucle d’Or, Blanche-Neige, le Prince Charmant et le Grand Méchant Loup, ce n’est pas exactement du Disney: ça flingue à tout va, ça baise aussi pas mal, merci pour eux, ça grenouille beaucoup (surtout un certain prince) et, surtout, ça se prépare à une guerre face à un Adversaire inconnu, qui a pris le contrôle des terres féériques.

Je viens de finir les neuf volumes reliés qui existent à ce jour en anglais et c’est du tout bon. Il y a un vrai travail sur les personnages et leur insertion d’un monde de contes de fées vers un monde contemporain, qui va au-delà de la simple caricature. Loin des histoires manichéennes de papa Walt (et probablement plus proches des histoires originelles), tout le monde y est un peu gris, mais sans être terne. L’histoire est également au niveau et c’est un vrai régal.

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2007, l’année Sylvan

Cet article est le numéro 2 d'une série de 17 intitulée Albums de l'année

L’année qui s’en est allée a surtout été, musicalement, l’année des déceptions: beaucoup d’attentes, peu de réussites. Au final, il ne me reste que quelques belle découvertes: Quantum Fantay et Maserati, par exemple. Ou Sylvan. Du coup, je pense que je vais accorder le titre d’album de l’année 2007 à Presets, de Sylvan. Ce n’est …

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Le Prix Champignac 2007

Comme chaque année, l’Académie champignacienne des fondus lausannois de La Distinction (un des rares médias suisses qui me fasse rire) a remis ses “Prix Champignac“. La cuvée 2007 est brillante, avec comme lauréats: Champignac d’Or 2007 Christian Constantin, président du FC Sion, pour: «L’avenir nous dira ce qu’on va faire dans le futur!» Champignac d’Argent 2007 …

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