“Constellation Games”, de Leonard Richardson

Ariel Blum est un créateur de jeux vidéos. Entendez par là qu’il travaille pour une firme brésilienne qui publie un jeu à base de poneys et de princesses pour un public de petites filles. Entendez par là qu’il déteste son boulot. C’est alors que les extra-terrestres débarquent et que commence Constellation Games, roman déjanté de Leonard Richardson.

“Les étoiles s’en balancent”, de Laurent Whale

Je ne voudrais pas faire mon Vieukon, mais de mon temps, les Français – les Gilles Thomas/Julia Verlanger, P.J. Herault et autres G. Morris – savaient y faire en matière de post-apo. Le genre est un peu tombé de mode avec la fin de la Guerre froide, mais Les étoiles s’en balancent, de Laurent Whale, renoue avec cette tradition de fort belle manière.

Les temps changent: ce n’est pas une guerre meurtrière qui transforme la France en champ de ruines quadrillé par des bandes de nomades et où surnagent quelques villes-état fortifiées, mais la déliquescence graduelle et inexorable des États-nations du XXe siècle, à la suite d’une énième crise économique. Chaque chapitre commence d’ailleurs par une courte dépêche qui relate ces événements dans les années 2020-2040, environ trente ans avant le début du bouquin.

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“Homeland”, de Cory Doctorow

Dans la série des suites casse-gueule, Homeland, de Cory Doctorow, est la suite de l’excellent Little Brother, un roman jeune adulte dans une Amérique contemporaine, mais dystopique – douloureusement similaire à notre époque, mais où un attentat terroriste a précipité la ville de San Francisco dans un état de surveillance presque totale.

On y retrouve Marcus Yallow, autrefois dit M1k3y, avec deux ans de plus et pas vraiment de grandes perspectives d’avenir. Car la crise économique est passée par là, en plus du reste. Et, soudainement, une figure de son passé resurgit pour lui confier des documents explosifs (façon WikiLeaks ou Edward Snowden), à rendre public au cas où. Et, bien évidemment, il y a “cas où”…

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Blake et Mortimer: L’Onde Septimus

L’Onde Septimus, nouvel album de la mythique bande dessinée “ligne claire” Blake et Mortimer, tente de donner une suite à La Marque Jaune, un des albums les plus marquants de la série. Autant dire que c’était un pari risqué, pour ne pas dire casse-gueule.

Je ressors de sa lecture avec un sentiment ambivalent: d’une part, un fourmillement de bonnes idées et, d’autre part, une bonne dose de WTF et un traitement qui, par moment, frise le grotesque. Cet album me donne à la fois envie de crier au génie et de crier des choses beaucoup moins aimables tout en jetant des objets lourds par la fenêtre.

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À bas la pub!

Comme souvent avec Charlie-hebdo, le titre de cet hors-série À bas la pub! tient lieu de la profession de foi. Personnellement, je ne peux qu’approuver, même si au final j’ai un sérieux sentiment de trop peu, une fois terminée la lecture.

En soixante-quatre pages, l’équipe de l’hebdomadaire tente de faire le tour de la question publicitaire aujourd’hui: ce qui a changé et ce qui reste constant. Il y a là pas mal de papiers très intéressants – des articles de une à trois pages, parsemés de dessins toujours dans le style provoc-caca qu’affectionne le journal, et quelques témoignages en BD.

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L’homme de l’année: 1967, l’homme qui tua Che Guevara

Qui, dans la jungle bolivienne, a tué Ernesto “Che” Guevara, un beau jour de 1967? Ce quatrième tome de la série de bande dessinée L’homme de l’année tente de répondre à cette question à travers un angle très intéressant: celle d’une légende à la hauteur de celle du révolutionnaire argentin.

Le scénario de Wilfrid Lupano part sur la base d’un article paru dans un journal local, mentionnant le journal d’un ancien soldat bolivien, qui a participé à la capture et à l’exécution du Che et, bien plus tard, aurait été soigné d’une cataracte avancée par une clinique gratuite mise en place par des médecins cubains.

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Wunderwaffen, tome 4: La Main gauche du Führer

Si vous avez lu mes billets sur Wunderwaffen, la série de bande dessinée uchronique qui part sur la postulat d’un sursaut allemand pendant la Seconde Guerre mondiale grâce à ses “armes secrètes”, vous savez que je suis quelque peu réservé à son égard. Pourtant, ce quatrième tome marque un tournant que j’espère positif.

Ce quatrième tome, toujours scénarisé par Richard D. Nolane et illustré par Maza, voit le pilote Walter Murnau balancé de gauche à droite, de Berlin au front italien, au gré des manipulations de Himmler lui-même. Il voit aussi apparaître une thématique fantastique qui ne surprendra sans doute pas les fans de Jacques Bergier, ni ceux qui s’intéressent aux théories occultes les plus fumeuses des Nazis.

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“The Inexplicables”, de Cherie Priest

Quatrième tome en date de la série steampunk “Clockwork Century” de Cherie Priest (le dernier, Fiddlehead, vient de sortir), The Inexplicables nous ramène sur les lieux du premier roman, Boneshaker: Seattle, sa cité emmurée, son gaz mortel et ses zombies.

Si l’on va retrouver un peu toute la foule des précédents ouvrages – Briar et Zeke Wilkes, Miss Mercy l’infirmière et le capitaine Cly et son équipage; seuls les personnages de Clementine manquent à l’appel – The Inexplicables est surtout centré sur le personnage de Rector Sherman, un orphelin peu recommandable, car accro à la “sève”, cette drogue faite à partir du gaz qui zombifie.

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“The Long Earth”, de Stephen Baxter et Terry Pratchett

Dans un futur très proche, un savant disparaît, les plans d’une machine bizarre apparaissent sur Internet et, soudainement, une grande partie de l’humanité s’élance à la découverte de Terres parallèles, vierges ou peu s’en faut. Tel est le point de départ de The Long Earth, écrit par Stephen Baxter et Terry Pratchett.

Dans ce qui semble être une grande tradition pratchettienne (rappel: ce bouquin est le troisième écrit ou co-écrit par Pratchett que j’aies lu), on suit une galerie de personnages passablement excentriques, à commencer par le duo formé par Joshua Valienté, un jeune homme solitaire qui a le pouvoir de passer sur les Terres parallèles sans machine, et Lobsang, une intelligence artificielle qui prétend être la réincarnation d’un mécanicien tibétain.

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Thermæ Romæ

Un jour, quelqu’un s’est dit “et si je racontais l’histoire d’un architecte de thermes dans la Rome antique qui voyage dans le Japon contemporain chaque fois qu’il tombe dans un bain public?” Ce quelqu’un, c’est la mangaka Mari Yamazaki, auteur de Thermæ Romæ.

Certes, c’est très résumé, mais, dans l’absolu, il n’y a pas grand-chose d’autre dans cette histoire, mais c’est largement suffisant: Lucius Quintus Modestus est un architecte dans la Rome de l’empereur Hadrien, spécialisé dans la construction de thermes. Alors qu’il est en panne d’inspiration, il glisse dans un bassin tombe dans l’eau et émerge dans un onsen, un bain thermal japonais. Les idées qu’il ramènera de ce voyage impromptu vont révolutionner l’art thermal à Rome.

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Les 24 heures (Boulet: Notes 8)

Ce huitième volume des Notes de Boulet est un peu particulier, en ce qu’il ne reprend pas les bandes dessinées du blog, mais celles produites pendant les “24 heures de la bande dessinée” à Angoulême, un défi impliquant de produire une BD entre 12 et 24 pages, sur un thème ou avec une contrainte données. En vingt-quatre heures, donc. Facile.

En lieu et place des histoires courtes, on va donc y retrouver sept récits complets, souvent d’inspiration fantastique, réalisés entre 2007 et 2013 – avec un absent de marque, j’y reviendrai. Le tout est, comme d’habitude, lié par quelques pages inédites qui introduisent le concept des “24 heures de la bande dessinée” (idée lancée par Scott McCloud) et qui, surtout, parlent du processus créatif et improvisationnel.

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“Pump Six and other stories”, de Paolo Bacigalupi

Je ne peux pas vraiment dire que je m’attendais à du rire et à de la bonne humeur en attaquant Pump Six and other stories, un recueil de nouvelles de Paolo Bacigalupi (auteur de The Windup Girl) glané dans le Humble Bundle. C’est heureux, parce que j’aurais été affreusement déçu et sérieusement déprimé – au lieu d’être juste déprimé.

Les onze nouvelles de ce recueil parle le plus souvent de la place de l’homme dans un contexte transhumaniste et/ou par rapport à une nature qui est partie en vrille. En général, ce n’est pas beau à voir: à la fin, le chien y passe.

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“Premières mesures révolutionnaires”, de Éric Hazan et Kamo

C’est un bref article de “Oncle” Bernard Maris, dans Charlie-hebdo, qui m’a venu ce petit opuscule signé Éric Hazan et Kamo: Premières mesures révolutionnaires. Je suppose que ce n’est pas un hasard s’il a été publié par le même éditeur – La Fabrique – que L’insurrection qui vient: on sent comme une affinité de points de vue…

“Ganymede”, de Cherie Priest

Je dirais bien qu’avec Ganymede, quatrième tome de la série steampunk Clockwork Century de Cherie Priest, je continue sur ma lancée, mais je les ai un peu lus dans le désordre. Ganymede fait donc suite à Dreadnought, encore que “suite” n’est pas le terme le plus approprié: le contexte est le même et certains personnages réapparaissent, mais ce tome peut très bien se lire indépendamment.

On y retrouve Andan Cly, le capitaine du dirigeable marchand/contrebandier/pirate/etc. Naamah Darling, qui se retrouve embrigadé dans le transit d’une machine de guerre expérimentale: un prototype de sous-marin volé aux Confédérés. Évidemment, rien n’est simple: l’engin est caché dans le Lac Pontchartrain, non loin de la Nouvelle-Orléans occupée par le Texas, lui-même allié aux Confédérés, et d’une base de pirates. Ah, et il y a des zombies, aussi.

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“Yes is the Answer”

Tiens, je parlais récemment de ma tendance au moubourrage en matière de rock progressif, nouvel exemple avec Yes is the Answer (and other prog rock tales), une anthologie de textes sur (précisément) le rock progressif compilée par Mark Weingarten et Tyson Cornell. Encore plus fort: il s’agit d’auto-moubourrage, car je m’étais persuadé qu’il s’agissait de nouvelles de SF ou de fantastique sur ce thème.

Mauvaise pioche à (au moins) deux niveaux: d’une part, il s’agit surtout d’articles principalement autobiographiques où des auteurs et/ou des musiciens racontent leur enfance bercée par les Yes, Pink Floyd, Genesis, ELP et autres King Crimson du début des années 1970 et, d’autre part, je ne les ai pas trouvés particulièrement intéressant, dans leur ensemble.

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L’homme de l’année: 1815, l’homme qui cria “merde!” à Waterloo

C’est l’histoire de Mariolle, qui est un sacré gaillard, et de Gaillard, qui est un sacré mariolle. Ainsi pourrais-je résumer l’intrigue de ce troisième tome de la série L’homme de l’année, tome consacré à l’année 1815 et à celui qui proféra la fameuse injure à la bataille de Waterloo.

Au cœur de l’histoire, une rivalité entre deux grognards pendant vingt ans de campagnes napoléoniennes, du Pont d’Arcole aux plaines belges. Et, à travers cette rivalité, c’est aussi l’histoires des campagnes militaires de celui qui s’était voulu empereur et qui rêvait de dominer l’Europe.

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“REAMDE”, de Neal Stephenson

Depuis le temps (et, surtout, la “Trilogie Baroque“), je devrais me méfier des bouquins de Neal Stephenson: son “petit” dernier, REAMDE, aligne plus de mille pages; il est presque aussi épais que large. À mon avis, c’est un bon quart, voire un tiers de trop.

Ayant lu la description du bouquin, j’avais un instant cru avoir affaire à la version “adulte” de l’enfant maudit Ready Player One et For The Win, mais tous ces ouvrages n’ont comme point commun que le monde des jeux en ligne. Inscrit dans un contexte contemporain, sans ultra-tech ni chasse au trésor, sans non plus de considérations sociales (enfin, assez peu), REAMDE est plus “banal”, mais pas forcément moins intéressant.

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Frontiers, les chroniques des agents du B.A.D.

Dans l’Europe des années 1960, des agents d’un bureau très particulier doivent gérer les diverses communautés extra-terrestres établies sur Terre, certaines depuis plusieurs décennies. C’est le concept originel de la bande dessinée Frontiers, de Christophe Wild.

À mi-chemin entre Men in Black, le jeu de rôles Rétrofutur et Les Tontons Flingueurs, on ne peut pas dire que Frontiers fait dans le simple: on y trouve un héros tourmenté, un chef aux faux airs de Einstein, un certain nombre de jeunes femmes qui ne craignent pas les coups de froid et des situations très bizarres.

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Paris Maléfices, tome 1: La malédiction de la Tour Saint-Jacques

Avec La malédiction de la Tour Saint-Jacques, premier tome de la nouvelle série de bande dessinée Paris Maléfices, Jean-Pierre Pécau commence à me faire un peu peur: non seulement il semble être un grand amateur d’uchronie (surtout si ça implique des avions débiles), mais il a aussi un intérêt pour le fantastique urbain en général et à Paris en particulier. J’ai l’impression d’être confronté à mon jumeau qui a réussi.

On est ici dans le territoire (modernisé, car contemporain) balisé par Rue des Maléfices; rien que le titre de la série est un indice – et, pour le cas où on l’aurait raté, la dédicace à Jacques Yonnet en est un autre. Le décor, c’est un Paris d’aujourd’hui, mais dont le poids du passé fait naître des phénomènes étranges, parmi lesquels le meurtre d’un agent du Ministère de la Culture chargé de superviser les rénovations de la Tour Saint-Jacques.

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Freaks’ Squeele 6: Clémentine

Après les groupes éponymes, la tendance de l’automne est aux bouquins qui ont pour titre Clémentine. Bon, ce n’est pas tout à fait vrai: ce sixième tome de la série Freaks’ Squeele est une bande dessinée et l’ouvrage de Cherie Priest chroniqué il y a peu est sorti depuis plusieurs années. Au fait, pourquoi s’appelle-t-il “Clémentine”? Je ne sais pas, je cherche encore…

Dans cet épisode, c’est littéralement l’enfer sur Terre et pendant que Li Xiong Mao et Ombre de Loup doivent se taper les conspirations des loups-garous, les démons en goguette et la petite sœur de Xiong Mao, Chance, la succube (qui a retrouvé son papa; ce n’est pas une bonne nouvelle), descend aux Enfers pour aller récupérer ceux de ses amis qui y sont.

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