Noz: Tout doit disparaître

J’ai longtemps hésité à poster un billet sur cet album, le petit dernier des Lyonnais de Noz. Principalement parce que, malgré tout l’amour que je porte, depuis longtemps, aux morceaux de ce groupe, Tout doit disparaître ne m’a pas laissé un souvenir impérissable.

À vrai dire, il y a du très bon: “J’empire”, titre-phare de l’album, est un classique du style nozien: jeux sur les mots, cynisme et autodérision — avec un soupçon de clin d’oeil à un certain morceau passé. Idem pour “Le match du siècle” ou “Cameron Diaz”. Il y a du moins bon, mais encore intéressant; c’est la grande majorité de l’album. Il y a enfin quelques morceaux qui ne m’enthousiasment pas du tout: “L’ami américain”, par exemple.

Entre le titre et le contenu, on a vraiment l’impression que ce nouvel album est en fait une compile plus ou moins heureuse de fonds de tiroirs, à laquelle on a rajouté une pincée de morceaux nouveaux, histoire d’épaissir la sauce.

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Orc’idée 2007

Rendez-vous annuel des rôlistes romand, depuis l’arrêt de la mythique convention d’Yverdon, Orc’idée 2007 avait lieu ce week-end. C’était bien.

Le site, s’il est loin d’avoir le cachet d’un château du 14e siècle, a au moins l’avantage d’être plus pratique: l’EPFL, et plus précisément les quatre cafétérias qui forment le deuxième niveau du Centre Midi, le bâtiment central. Ça donne plein d’espace où, avec l’aide de quelques panneaux, on peut organiser une cinquantaine de parties en simultané. C’est moyennement central, mais il y a des transports en commun et des parkings.

Pas mal de stands associatifs, plus une boutique (le Xénomorphe) et des éditeurs (Le Grimoire, 2 dés sans faces et un des auteurs de Maléfices). Pas de studios de dessineux cette année, dommage.

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Pelican au Romandie

Or donc, hier, je me suis offert un petit caprice en allant voir Pelican à Lausanne, au Romandie. Ça a l’air de rien, comme ça, mais Lausanne, c’est loin — surtout en semaine, quand le dernier train est à minuit vingt…

Du coup, de Pelican, je n’ai vu que 45 minutes. Tout juste assez pour me faire regretter de ne pas pouvoir rester plus longtemps. Pelican, c’est du post-rock, un peu comme Isis dont je parlais récemment. La principale différence est que c’est complètement instrumental et aussi dans un style un peu plus atmosphérique. Du moins, c’est ce que je croyais en me basant sur leur album.

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Redemption: The Origins of Ruin

Ce n’est pas peu dire que je les attendais, ceux-là. “Comme le loup blanc” ou “au tournant” est une question de perspective, mais je vais tout de suite être clair: The Origins of Ruin de Redemption ne sera pas mon album de l’année 2007.

À vrai dire, cet album est une petite déception — principalement par rapport aux attentes générées par l’album précédent, The Fullness of Time, qui avait tout déchiré au niveau quantique il y a deux ans. Moins de rage, moins d’urgence; le succès les aurait-il assagis?

(Note: ceci est une question rhétorique. On parle ici d’un groupe de métal progressif qui ne s’appelle pas Dream Theater.)

Moins de cohérence, aussi. C’est peut-être hautement suggestif (comme dans “critique musicale”), mais j’avais l’impression que Fullness of Time avait une cohérence interne — probablemen dû au fait qu’il y avait moins de morceaux et des compositions plus longues.

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Tanzwut: la cornemuse comme arme de destruction massive

Grâce à Janus, je viens de découvrir un nouveau groupe de Teutons secoués, du genre à mélanger métal industriel et musique celtique — un peu comme Eluveitie, mais version sidérurgie de la Ruhr. Ce groupe s’appelle Tanzwut et, pour ceux qui veulent voir ce que peut donner Rammstein avec des cornemuses, je recommande chaudement le …

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Nextwave

Je demande ici-même, solennellement, que Warren Ellis soit enfermé immédiatement dans un institut psychiatrique spécialisé dans les cas désespérés (auteurs de jeu de rôle, fans de Microsoft et autres) ou alors élu président à vie de l’univers. Ou les deux.

La raison de ma demande tient en un mot: Nextwave.

En un mot, c’est de l’essence de comics de superhéros: des héros complètement déjantés, des ennemis absurdes, des situations invraisemblables et des combats qui partent dans tous les sens. L’histoire: un groupe de superhéros au service d’une organisation antiterroriste découvrent que cette dernière est financée en sous-main par une cellule terroriste — et que leur hiérarchie s’en tape. Du coup, ils reprennent leur indépendance et partent tabasser des lézards géants en slip mauve, des hommes-broccolis et des koalas tueurs.

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Y a-t-il un rôliste dans la salle?

Entre deux discussions politiques sur les forums de la FFJDR, je me suis permis une digression sur la nature des rôlistes (edit: lien disparu suite à la migration du serveur). En résumé, elle n’existe pas — pour une raison très simple: personne n’a seulement songé à recenser les rôlistes.

Eh oui, ça peut paraître stupide, mais, à l’heure actuelle, personne n’est (à ma connaissance) capable de dire combien il y a de joueurs de jeu de rôle en France et, plus généralement, dans la Francophonie. À vrai dire, je soupçonne que c’est pareil dans le monde anglo-saxon.

Un des problèmes, c’est de savoir comment on définit un rôliste. Un joueur occasionnel (genre, une ou deux fois par an) est-il un rôliste? Un joueur de grandeur-nature est-il un rôliste? Un fan des Loups-garous de Thiercelieux? Un accro de World of Warcraft?

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“Heirs of Empire”, de David Weber

Je viens de finir Heirs of Empire, de David Weber, le zigoto qui a déjà commis les Honor Harrington. C’est le troisième tome d’une œuvre de jeunesse qui est appelée “trilogie de Dahak” et qui raconte comment les Terriens héritent des cendres d’un empire interstellaire tout en se frittant une menace majeure.

Si le premier tome offre, avec le personnage principal, un bel exemple de Mary Sue, le deuxième donnait dans la bataille spatiale gargantuesque façon E.E. “Doc” Smith et le troisième, lui, se lance plutôt dans la fantasy, avec quatre cadets qui se retouvent sur une ancienne planète impériale retournée à une technologie médiévale.

Soyons clair: si vous n’aimez pas le style de David Weber, vous n’allez pas aimer cette série! Si vous trouvez chouettes les Honor Harrington, vous allez sans doute aimer (même si le premier tome sent quand même très fort le péché de jeunesse). Si vous ne connaissez pas, attendez vous à tomber dans de la SF militaire sympatoche, mais pas complètement décapsulante non plus.

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“Traité de savoir-survivre par temps obscurs”, de Philippe Val

J’aime beaucoup Philippe Val. Pour ceux qui ne connaissent pas — et qui, au vu du barouf médiatique de ces jours, vivent sans doute sous un caillou très bien isolé –, il est directeur de Charlie-Hebdo. À côté des dessins pipi-caca qui tapent, en vrac, sur la droite, les cons et les intégristes de tous poils, Charlie compte un nombre inquiétant d’éditorialistes de grand talent; Philippe Val est de ceux-là. J’ai toujours beaucoup de plaisir à lire ses éditos et, lorsque j’ai appris la sortie de son Traité de savoir-survivre par temps obscurs (Grasset, 240 p.), j’ai filé l’acheter.

Je m’attendais à y trouver quelques chroniques, à l’image de ses articles; j’ai été déçu. En bien. Ce Traité (qui me réconcilie quelque peu avec les traités, après ma précédente expérience) est à mi-chemin entre le pamphlet politique et l’ouvrage de philosophie bien costaud, le modèle pour barbus.

Il part sur la thèse que toute l’histoire de l’humanité repose sur une constante lutte entre “l’espèce”, qui représente les lois naturelles (l’instinct de survie, de reproduction, de sélection, de mort) et la culture ou la civilisation, qui tentent de donner un sens à la vie des hommes. Ce n’est pas très compliqué (à vrai dire, un des reproches que je ferais à cette théorie est qu’elle est justement trop simple, mais bon…) au départ, mais ça implique pas mal de mécanismes complexes, que l’auteur décortique à travers un certain nombre de ses auteurs fétiches: les Épicuriens, Spinoza, Freud.

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DM of the Rings, ou, “les rôlistes, ça ne respecte rien”

Tiens, j’avais oublié de vous parler de ce bidule: DM of the Rings est un webcomic de rôliste, qui imagine ce que donnerait le Seigneur des Anneaux, de JRR Tolkien, comme une campagne de jeu de rôle — de préférence avec des joueurs de D&D moyennement futés. La réponse est, bien évidemment, “une catastrophe”; j’imagine …

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Therion: Gothic Kaballah

Cet article a failli être très différent: j’ai hésité à écrire quelque chose d’incendiaire il y a quelques jours de cela, après seulement deux ou trois écoutes de ce nouvel album de Therion, Gothic Kabbalah.

À première écoute — et ce surtout si on a apprécié les anciens albums — on a l’impression d’avoir affaire à du Therion-light. C’est un petit peu comme si on avait du Wagner joué par Richard Clayderman: ça ne colle pas.

Je m’explique: Therion, à la base, c’est du métal symphonique, version grosse choucroute impériale. Ça y va plein pot, ça en fait des tonnes: grosses guitares, section rythmique se mesurant sur l’échelle de Richter, chants façon opéra lyrique… Sauf que là, gros changement: ces messieurs-dames font dans le subtil. Enfin, dans le plus subtil que d’habitude, disons.

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Cascades en feuilles de style

Un de mes outils de mise en page préférés, ce sont les feuilles de style. Pour le Web, c’est un peu pareil: quand on veut faire pro, on parle de CSS (Cascading Style Sheets) et c’est quand même un poil plus technique à gérer (pour ne pas dire velu). C’est aussi plus puissant: on peut s’en servir pour faire des mises en pages particulièrement alambiquées. La preuve en est l’article (en anglais) proposé par Smashing Magazine: 53 CSS -Techniques You Couldn’t Live Without.

Eluveitie: Spirit

Quelque part, dire qu’on est un fan de prog-rock de l’extrême, c’est un peu comme dire qu’on est un centriste extrémiste; l’oxymore a son charme, mais ça ne va pas très loin. Cela dit, ça permet quand même de tomber de temps en temps sur des trucs-bidules bizarre, qui vous mettent la tête à l’envers sans l’aide de substance psychotropes pénalement répréhensibles.

En plus, dans le cas présent, c’est de l’autochtone: Eluveitie (comme son nom l’indique), est un groupe suisse. Suisse-allemand, certes, mais on ne va pas pinailler non plus. Ils donnent dans le folk-metal ou dans le pagan-metal, c’est selon. Ce que ça veut dire, dans le cas présent, c’est qu’on a droit à un impressionnant mélange entre du bon gros métal qui tache, beuglements rauques inclus dans le prix, et des instruments traditionnels celtiques.

Ce qui est impressionnant, c’est que ce n’est pas du pâté d’alouette (une alouette folk, un percheron métal), mais bien d’un mélange à parts égales: les accordéons, cornemuses irlandaises et violons se retrouvent sur le même pied que les grattes et la double grosse caisse des familles et aux vagissements de catarrheux répondent des voix plus mélodieuses (en plus, ça chante parfois en un machin qui doit être du crypto-celte).

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Tigres Volants lite: première beta

Ce qui est cool, avec les plans débiles, c’est qu’on peut se vanter quand on les mets à exécution. Dans le cas présent, je parle de Tigres Volants lite. Une première “beta” publique est désormais disponible au téléchargement sur le site (PDF, 2 MB). Comme il s’agit encore d’une beta, il y a encore pas …

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Morow.com, Radio Prog International

Tiens, au hasard de mes pérégrinations, je suis tombé sur une webradio qui passe du prog — une qui n’a pas la sale habitude de passer plein de pubs idiotes pour nous convaincre d’acheter la version sans pub, ce que je trouve d’un mesquin consommé. Celle-ci s’appelle morow.com et semble être montée par des Français. …

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Frost* en 2006 – qui en 2007?

La période est aux rétrospectives et, en matière musicale, mon album de l’année 2007 est Milliontown, de Frost*. Je n’ose dire “sans conteste”, parce qu’entre les live de Sonata Arctica, Nightwish et Rammstein, ainsi que le Dark Third de Pure Reason Revolution (qui mérite le titre de “Rookie of the Year”), la compétition fut chaude.

Néanmoins, “Milliontown” a un sérieux parfum de reviens-y, servi par une patate et une production sans faille; ça faisait longtemps que je n’avais pas entendu un album de non-métal avec un aussi gros son. Pour tout arranger, j’ai noté dans les instrumentaux finaux du morceau-titre de fortes similitudes avec un de mes morceaux de bravoure préférés: le medley In The Cage / Cinema Show sur l’album Three Sides Live de Genesis.

Cela dit, 2006 est fini, que nous réserve 2006? En allant faire un ch’ti tour sur le sitre d’InsideOut Records, j’ai pu voir qu’il y avait du gros en prévision. En résumé:

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