Enslaved: Axioma Ethica Odini

Si ça continue, vous allez croire que je développe un fétichisme musical hautement suspect pour les groupes de black métal norvégiens, puisque j’ai acheté cet Axioma Ethica Odini de Enslaved en même temps que le Dimmu Borgir. Bon, dans ce cas, Enslaved n’est pas un groupe qui m’était inconnu, puisque j’avais déjà chroniqué leur précédent album Vertebrae.

Car, voyez-vous, Enslaved n’est pas n’importe quel groupe de black métal, du genre à beugler cent cinquante-sept fois “Satan!” en quatre minutes sur fond de guitares sursaturées: c’est du black métal progressif. Ce n’est même pas moi qui le dit, c’est Wikipédia (enfin, la version anglaise; la française parle de “black métal viking”, ce qui signifie sans doute hurler “Odin!” à la place de “Satan!”). Ce qui signifie que s’ils vous atomisent les tympans, c’est avec finesse et recherche (qui ne sont pas les noms des deux guitaristes; je précise, on ne sait jamais).

Autant dire que la comparaison avec l’autre groupe norvégien sus-mentionné ne tient pas très longtemps. Ici, foin de grand orchestre symphonique et de dimension épico-grand-guignolesque: Enslaved, c’est serious metal is serious! D’aileurs, dès les premiers morceaux – “Ethica Odini”, “Raidho” – le groupe donne tout de suite le ton: gros riffs et vocaux mi-growlés, mi-hurlés, en alternance avec une voix plus claire.

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Blog à part mobile

Ça doit concerner les cinq ou six d’entre vous qui, d’après mes stats, consultent ce blog depuis un biduloïde portable, mais j’ai installé un module WordPress qui s’appelle WPTouch (note: comme ce sont des gens taquins, le lien vers la version gratos est dans l’onglet “Requirements”) et qui devrait vous donner une interface plus adaptée à …

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Crystal Palace: Reset

Visiblement, les Allemands de Crystal Palace aiment prendre leur temps: Reset, leur dernier album en date, est le cinquième en seize ans d’existence et vient sept années après leur précédent (si l’on excepte un bidule acoustique sorti il y a à peine quatre ans – une paille!). Bon, en même temps, ce n’est pas un gros problème, ni même une sorte de record (dans cette catégorie, Starcastle va être dur à détrôner).

Par contre, quand on parle d’un groupe qui avait fait une grande partie de sa carrière sur du néo-prog très inspiré de Marillion, ça fait un peu peur. La bonne nouvelle est qu’ils ont su évoluer; la moins bonne, c’est que cette évolution implique principalement de pomper s’inspirer de quelque chose d’un chouïa plus récent, en l’occurrence Porcupine Tree.

Du haut de ses douze minutes, le premier morceau “The Darkest Hour” pose clairement les choses et l’influence porcupinienne. Honnêtement, comme modèle, il y a pire; le seul gros problème est qu’il y a du monde qui tète à cette mamelle et que, dans cet exercice, Crystal Palace ne s’avère pas forcément meilleur que ses concurrents.

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Dimmu Borgir: Abrahadabra

Jusqu’à peu, j’ignorais qu’il existait quelque chose de tel que du black métal symphonique. Grâce à Dimmu Borgir et leur dernier album Abrahadabra, me voici édifié. En même temps, je soupçonne que les genres absurdes sont au métal ce que les fantasmes surréalistes sont au porno (selon la règle 34): dès l’instant où on le mentionne sur Internet, quelqu’un l’a déjà fait.

À vrai dire, je ne pensais jamais acheter un album de ce groupe norvégien, principalement parce que le black métal n’est en règle générale pas ma tasse de thé, ni ma pinte de Guinness ou quelque métaphore de la même eau. Deuxième règle du métal: ne jamais dire jamais. Parce que c’est certes du black métal, mais symphonique. Et pas du symphonique pour rire, mais le modèle avec le gros orchestre de folie.

Musicalement parlant, c’est assez similaire à ce que faisait Therion il y a quelques années, en encore plues emphatique et avec plus de grognements, plus de gros riffs qui tachent, plus de tout, en fait. C’est ce qui m’a le plus frappé à l’écoute de l’album: on a somme toute une musique incroyablement variée, une sorte de mélange de métal, de symphonique à grand spectacle, de growl et de compositions qui s’approchent curieusement du progressif. C’est très travaillé, très complexe, très riche.

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La Horde de Barbarie 2010, partie en petit comité

Deuxième week-end de convention de suite: après Sion, me voici au Grand-Lancy pour la neuvième édition de la Horde de Barbarie. Du coup, c’est un peu plus proche de chez moi, genre une demi-heure à pied. Là encore, ce n’est pas exactement le gros raout qui remplit des palais des congrès, mais plutôt une conv’ de club de format très honorable, avec une vingtaine de tables dans une salle communale.

Par rapport au précédent opus, changement d’horaire: on passe de la saison des conventions du printemps à celle d’automne. On passe également d’une grosse salle pleine à craquer et fort bruyante à deux salles, dont une réservée aux rôlistes et plus calme (à part les hurlements de Cuchulainn et ses joueurs).

Par contre, ce qui ne change pas, c’est que je me retrouve à faire une partie avec deux joueurs.

C’est marrant, parce qu’à peu près à chaque fois que je joue “L’héritage”, je me retrouve avec une conclusion originale. Bon, il faut aussi dire que, quand on a deux joueurs, ça implique un choix limité dans les compétences et, du coup, des combinaisons variables par rapport à mes prétirés. À Sion, les personnages étaient un baroudeur et un informaticien, cette fois-ci un animal social et un gosse des rues; forcément, ça change la donne.

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Importance critique

Hier soir, je suis tombé sur un article du blog Some Space to Think, écrit par un auteur de jeu américain du nom de Rob Donoghue, intitulé The Critical Audience. Cet article m’a interpelé à cause d’une citation dans le troisième paragraphe, que je vous traduis à la louche:

(…) J’ai récemment été bombardé par des exemples de la manière catastrophique par laquelle notre hobby gère les critiques argumentées, mais négatives. Cela me frustre particulièrement, parce qu’une critique argumentée venant d’un client mécontent est quelque chose qui a beaucoup de valeur à mes yeux. C’est vraiment malheureux que la seule chose qui ressortent de telles critiques soit  un tabassage en règle sur Internet.

Ça vous rappelle quelque chose? Moi aussi. Mais l’intérêt de l’article n’est pas là. Enfin, pas seulement.

C’est la question suivante qui est beaucoup plus intéressante: la critique est-elle écrite pour l’artiste ou pour son public? Avec une première conclusion: si ça n’est pas immédiatement clair, c’est une porte ouverte à une mésentente majeure et, dans la plupart des cas, au désastre. Bien évidemment, les choses ne sont jamais simples et je vous invite à lire le reste de l’article de Rob, que vous soyez artiste, critique ou même simplement fan de base. Je suis plutôt d’accord avec son analyse du phénomène.

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Hovercartes pour Gravatars!

Si vous aviez besoin d’une raison supplémentaire d’avoir un Gravatar, à savoir un avatar global utilisable sur ce blog et ailleurs, je viens de rajouter un petit gadget. Désormais, en passant la souris au-dessus d’un gravatar, vous verrez apparaître une “hovercarte” avec le profil de la personne. Ce profil est défini sur le site de …

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Sept ans de blog

Comme je l’ai déjà mentionné il y a quelques temps, ça fait un poil plus de sept ans que j’écris dans un blog à moi (je ne compte pas mes divagations anglophones sur Kuro5hin). Cela revient à pas loin de huit cents articles sur ce site, sans compter tous ceux que je n’ai pas (encore) …

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DivinaSion 2010: de la gestion des joueurs boulets

En ce moment, j’attends mon train pour rentrer sur Genève après la convention DivinaSion 2010 qui, comme son nom l’indique, avait lieu ce week-end à Sion, Valais, Suisse. Sion, c’est loin (1 h 30 de train), mais on y mange bien: taurillon grillé avec patates, sans parler de la bière maison et des cocktails.

Je dois avouer que, par contre, j’avais totalement zappé le thème “Western”, mais force est de constater qu’une fois arrivé, la déco ne laissait que peu de doutes; les conventions valaisannes, quand elles décorent, elles ne font pas semblant! De toute façon, j’avais prévu de faire une resucée de “L’héritage”, scénario d’intro de la campagne lupanar.

J’ai eu droit, à mon arrivée, à des regards lourds et des sous-entendus qui ne l’étaient pas moins: j’avais hérité à ma table de deux joueurs (les seuls inscrits, d’ailleurs) unanimement reconnus dans le coin comme des boulets de première force. Et ben vous savez quoi? Ça s’est plutôt bien passé.

C’est peut-être une question d’expérience: en vingt-cinq ans de jeu en convention, j’en ai vu passer, des cas sociaux! J’ai joué avec des yo à casquettes en banlieue parisienne, des bourrins (qu’à l’époque on surnommait “phacochères”) de classe internationale, des cyclothymiques, des potiches et même des non-rôlistes. Du coup, il faut plus qu’une mauvaise réputation, même venant de Valaisans, pour me faire peur.

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Trente jours d’iPhone

À une vache près, ça fait maintenant un mois que j’ai récupéré un iPhone. Oh, pas le monstre de quatrième génération dont se vante un certain compatriote blogueur beaucoup trop grand et costaud pour que j’aille lui péter les genoux. Non, un bête 3G même pas S que m’a filé Fulgan, lui-même étant passé au 4 (et étant également trop costaud pour que je lui fasse une grosse tête, d’autant plus qu’on ne tape pas sur la famille).

Ceux qui me connaissent comme Apple-maniac peuvent s’interroger sur la raison qui m’a poussé à attendre autant de temps avant de sauter le pas. Le fait est que, pour ce qui est des téléphones portables, je suis un peu luddite sur les bords; j’ai longtemps été réfractaire à cette idée et, pendant longtemps, j’ai essayé d’avoir soit un téléphone le plus simple possible, ou alors un bidule qui pouvait servir d’appareil photo de substitution.

L’iPhone, avec son côté, iPod et petit ordi ultraportable, aurait pourtant dû m’intéresser, mais j’avais deux réticences: j’avais déjà un ordi portable avec un bien plus gros écran et un iPod avec une bien plus grosse capacité.

Un mois plus tard, je ne suis toujours pas 100% convaincu. Le truc qui m’agace le plus, c’est l’autonomie: si je ne fais rien avec l’iPhone, j’arrive à tenir deux jours avant de le recharger. À comparer avec la petite semaine, en utilisation modérée, que pouvaient tenir mes deux téléphones précédents. Bon, comme je l’utilise également comme iPod au bureau sur un dock/haut-parleur, il se recharge à longueur de journée et ça reste gérable, niveau autonomie, mais je soupçonne que ce n’est pas bon du tout pour les batteries.

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Empowered, tome 6

Tiens, le sixième volume d’Empowered, la bande dessinée de super-héros cul-bondage d’Adam Warren, est sorti. J’avais déjà eu l’occasion de vous dire tout le bien que j’en pensais – et pas seulement pour des bêtes questions d’hormones en folie – et je ne résiste pas à l’envie de vous en remettre une couche.

Blague eyldarin.

Ahem…

Plus j’y pense, plus j’ai l’impression qu’Adam Warren a fait exprès de pousser le côté cul dans les trois ou quatre premiers volumes pour mieux surprendre le lecteur par la suite et faire passer ses explorations des recoins les plus sombres d’un univers avec des superhéros. Et poser des questions qui dérangent, comme “d’où viennent réellement les pouvoirs des héros?” et “que se passe-t-il quand un héros meurt, mais pas ses pouvoirs?”

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Quand Internet fricote avec les dictatures…

La blogosphère anglo-saxonne bruisse de l’annonce par la sex-blogueuse Violet Blue (au site extrêmement pas safe for work) que la Libye a désactivé son raccourcisseur d’URL vb.ly. Bientôt, on devrait avoir une annonce sur l’humidité de l’eau.

Je veux dire, j’aime bien Violet Blue. Mis à part le fait qu’elle illustre souvent ses articles avec des images qui mettent mon âme en joie (pour rester poli), elle a une attitude positive et combative pour pas mal de sujets importants, comme le sexe, les questions de genre, la liberté d’expression et ce genre de choses. L’article où elle se plaignait que ses adversaires anti-porno n’étaient juste pas crédibles est un pur moment de bonheur.

Mais pour le coup, je trouve qu’elle a sérieusement manqué de jugeotte. “Créons un raccoucisseur d’URL sur des sites érotiques avec un domaine d’une dictature (pseudo-)islamique, que pourrait-il nous arriver de mal?” Ben voila.

Je veux mettre ça sur le compte d’un pet cérébral, comme disent les anglais, une absence momentanée de pensée rationnelle explicable par le fait qu’une tripotée de sites du genre utilisent ces mêmes domaines en .ly. Ce qui risque également de provoquer une grosse tempête chez ces braves gens. Mais bon, personnellement, je dirais que c’est un peu bien fait pour leurs pieds.

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Shakary: Shakary 2006

Il était une fois un groupe de rock progressif suisse qui s’appelait Shakary. Non, pas Shakira: j’ai bien dit rock, progressif et suisse! Jamais entendu parler? Moi non plus, jusqu’à peu. Et pourtant…

Il était une fois un groupe de rock progressif suisse qui s’appelait Clepsydra et qui a produit, entre 1991 et 2002, quatre albums de néo-prog de très haute tenue. Shakary est un projet annexe de trois des musiciens de Clepsydra qui, a la disparition du premier groupe, deviendra un groupe a part entière.

Shakary 2006 est un double CD qui regroupe les deux premiers albums du groupe (Alya et The Last Summer) dans des versions retravaillées et avec des nouvelles parties vocales.

En fait, en écoutant cet album, j’aurais pu me douter de cette filiation: mêmes parties instrumentales en grande partie classiques du genre néo-progressif, avec envolées aux claviers et à la guitare (surtout la guitare, en fait), mêmes parties vocales un ton plus faible et qui plombent un peu l’ensemble.

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