Empowered, tome 6

Tiens, le sixième volume d’Empowered, la bande dessinée de super-héros cul-bondage d’Adam Warren, est sorti. J’avais déjà eu l’occasion de vous dire tout le bien que j’en pensais – et pas seulement pour des bêtes questions d’hormones en folie – et je ne résiste pas à l’envie de vous en remettre une couche.

Blague eyldarin.

Ahem…

Plus j’y pense, plus j’ai l’impression qu’Adam Warren a fait exprès de pousser le côté cul dans les trois ou quatre premiers volumes pour mieux surprendre le lecteur par la suite et faire passer ses explorations des recoins les plus sombres d’un univers avec des superhéros. Et poser des questions qui dérangent, comme “d’où viennent réellement les pouvoirs des héros?” et “que se passe-t-il quand un héros meurt, mais pas ses pouvoirs?”

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La légende de “Little Boost”

Je vous préviens tout de suite: La légende de “Little Boost” est une bande dessinée anecdotique qui a tout du plaisir coupable. Déjà parce qu’elle est écrite et dessinée par ‘Fane, qui avait repris le Joe Bar’s Team et qui, avec ce nouvel album, reste un peu dans le même créneau (avec Juan à l’encrage et Leprince aux couleurs). Ensuite, parce que l’accroche de départ — Absynthe et Lagribouille, un scénariste et son dessinateur, se retrouvent dans leur propre bande dessinée, qui se déroule au Far-West — est une excuse pour un grand numéro de nawak décalé.

Les Anglo-saxons ont une expression, breaking the fourth wall, qui désigne lorsque les personnages d’une histoire s’adressent directement au public et/ou jouent avec les codes de leur média. Dans le cas de La légende de “Little Boost”, le “quatrième mur” en question passe à la moulinette atomique et est rendu à ses composants primaires. Les deux protagonistes (et leurs adversaires) savent qu’ils sont dans une bande dessinée et doivent user et abuser des codes pour s’en sortir, risquant à toutes les pages une balle perdue, une chute de cheval, le scalpage ou une gamelle à moto.

Entre sa situation de départ absurde, les péripéties rocambolesque, le constant décalage entre les deux protagonistes et leur environnement, ainsi que les situations kaamelottesques (les interactions entre le Marshall et son sergent — qui rappelle étonnamment un certain caporal Blutch), on rit beaucoup à la lecture de cet album. Et puis bon, pour ma part, l’idée de sillonner l’Ouest Sauvage à bord d’une Triumph Spitfire, c’est une peu comme se balader dans un univers med-fan avec un char russe, ça a un petit côté jouissif.

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Scott Pilgrim

Je ne sais pas si le film Scott Pilgrim vs. The World sera bien, mais sa bande-annonce aura en tous cas eu pour effet de me faire acheter l’intégrale de Scott Pilgrim, la bande dessinée du canadien Bryan Lee O’Malley sur laquelle il est basé. Ça et les articles dithyrambiques parus sur divers sites que je fréquente.

Scandinavia and the World

C’est sur RPG.net que j’avais vu pour la première fois quelques extraits de ce sympathique petit webcomic, Scandinavia and the World. L’idée de base n’est guère plus compliquée que la représentation des relations entre les pays scandinaves (Danemark, Norvège, Suède, Finlande et Islande) et avec le reste du monde sous la forme 1) de personnages censés représenter chaque pays ou région, 2) de stéréotypes tournés en dérision et 3) d’allusions salaces.

Songe est mensonge (Boulet: Notes 4)

Ayant déjà massivement dithyrambé sur les précédents volumes des Notes du sieur Boulet, on va faire court: le quatrième volume, intitulé “Songe est mensonge” est sorti. Je ne vais pas vous répéter à quel point il est plus mieux très bien, vu que, tous blogs confondus, ça fait la quatrième fois que je vous fais …

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Freaks’ Squeele

En général, quand je parle de quelque chose “à la française”, ça veut souvent dire “en moins bien”, voire “en tout pourri”. Exemples: variété française, série télé française, etc. Il y a fort heureusement des exceptions et la bande dessinée de Florent Maudoux Freaks’ Squeele (trois volumes parus à ce jour aux éditions Ankama) est …

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De Cape et de Crocs

La sortie du neuvième volume de la série d’Ayroles et Masbou, De Cape et de Crocs, intitulé “Revers de fortune”, est l’occasion pour moi de revenir sur ce qui est sans aucun doute une des meilleures bandes dessinées franco-belges de ces dix dernières années.

Comme son nom l’indique, il s’agit des aventures de deux gentilshommes sillonnant le monde – et au-delà – aux alentours du XVIIe siècle. Enfin, quand je dis “gentilshommes”, Armand Raynald de Maupertuis est un renard et Don Lope de Villalobo y Sangrin un loup.

Ils y croisent des pirates, des bohémiens, un savant fou, des Sélénites, des mimes et Cyrano de Bergerac lui-même (sous des faux airs de de Gaulle). Ils volent, rament, volent encore (mais pas dans le même sens), se retrouvent impliqués dans un coup d’État impliquant un jumeau félon et un spadassin cruel, se battent en duel au moins une fois par épisode, rimaillent et se déguisent. C’est de la grande aventure!

Si je devais débusquer un point faible à cette série, je dirais que c’est le dessin: mais ce ne serait que pour en dire qu’il est moyennement génial, alors que le reste est génialement génial. C’est une série qui fourmille: un imaginaire visuel et contextuel d’une richesse inouïe, des idées à la pelle, des trouvailles scénaristiques grandioses, des petits détails dans tous les coins et des références à foison. Il faudrait plusieurs vies pour toutes les débusquer.

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La Brigade Chimérique

1939: vingt-cinq ans après le premier conflit mondial, le Docteur Mabuse emmène le monde vers un nouvel affrontement. La guerre menace et tous les héros et super-héros européens sont sur le qui-vive. Tels sont les prémisses de la Brigade Chimérique, une bande dessinée française en six volumes dont les deux premiers sont déjà sortis aux éditions de l’Atalante.

L’idée de cette série est, de l’aveu de ses auteurs (Fabrice Colin et Serge Lehman), de faire une comics de super-héros à la française et, pour une fois, ce “à la française” ne résonne pas comme un baiser de la mort. Pour le moment, l’histoire tape sur à peu près toutes mes cordes sensibles: une période que je connais particulièrement bien, des héros que j’aime beaucoup (Harry Dickson et Thomas Carnacki sont de la partie) et un côté “Ligue des Gentlemen Extraordinaires”, moitié uchronie, moitié réécriture des thèmes pulp façon Planetary. Tout ce que j’aime.

Le style de Gess, le dessinateur, s’inspire de celui des comics de “l’Âge d’or”, ainsi que de la ligne claire, avec une bonne dose d’inspiration Mike Mignola (Hellboy). Ce n’est pas exactement le domaine des expérimentations, mais plutôt une relecture moderne des anciens codes de la bande dessinée – qui a peut-être le défaut de faire style-genre (ou, pour être plus clair, s’autoparodier), mais c’est le thème qui veut ça.

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Empowered

Je crois que j’ai déjà dû mentionner sur l’ancien blog Empowered, bande dessinée écrite et dessinée par Adam Warren. Comme le cinquième volume de la série est sorti récemment, je vais revenir dessus (blague eyldarin, toussa).

Empowered est une super-héroïne. Pas exactement le modèle qui sauve le monde, mais plutôt celui qui se fait régulièrement kidnapper et ficeler dans des positions humiliantes. Pas spécialement douée (mais pas complètement incompétente), affublée d’une tenue intelligente abominablement moulante et très fragile, elle est la risée de la communauté super-héroïque.

Dans l’absolu, l’histoire semble être une excuse douteuse pour dessiner des filles maxi-pulmonées affublées de combinaisons moulantes dans des positions bondage, tout en lançant quelques piques bien senties sur le genre “bédé de super-héros”. Seulement, on parle ici d’Adam Warren, auteur et dessinateur particulièrement doué.

Ce cinquième volume confirme ce que je soupçonnais depuis un moment: passés les deux premiers chapitres de la série, destinés à poser les personnages et qui semblait être une excuse à fan-service érotique, Empowered révèle une trame narrative subtile et particulièrement forte. Avec les événements de ce chapitre, ça ne rigole plus!

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The Abominable Charles Christopher

The Abominable Charles Christopher

Kudos à Jess pour m’avoir envoyé le lien vers la version française de The Abominable Charles Christopher, un webcomic de Karl Kerschl, qui narre les aventures d’une créature bizarroïde, à mi-chemin entre le yéti et Totoro. Ce qui est très surprenant, avec cette histoire, c’est l’alternance entre des saynètes tragiques, comiques, poétiques ou épiques: chaque …

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Féréus le Fléau

Féréus, jeune touilleur de vase dans le village de Carbeyrac, ne se doute pas qu’en ce jour où sonne le tocsin, son destin allait prendre une dimension épique. Bon, il faut dire ce qui est: Féréus a beau être le fils du dieu du vent, il n’est pas très malin. Devenu Féréus le Fléau, fils de la colère et du vent, le voici donc lancé à la poursuite de l’infâme nécromant Sqol Grafesh pour affronter poules zombies, golems putrides et jeunes filles impudiques dans sa quête pour sauver son village.

La viande, c’est la force (Boulet: Notes 3)

Ça fait depuis ce matin que je me creuse le ciboulot pour arriver à trouver les superlatifs susceptibles de décrire adéquatement le pur génie contenu dans ce troisième volume des Notes de Boulet, sobrement intitulé “La viande, c’est la force“. J’ai beau conjurer mon imagination, d’ordinaire débordante quand il s’agit d’écrire des bêtises, ainsi que mes nombreux catalogues d’hyperboles geekesques, je sens qu’il est temps de déclarer forfait.

Il est des champs de bataille qu’il faut savoir quitter la tête haute. Je crois que l’on doit proclamer que le sieur Boulet (Gilles Roussel pour l’état civil) est une forme d’avatar créatif transcendant les genres bédéistiques, à la fois dieu des arts et humain dans ses passions. Une quintessence, le mot est lâché.

Ahem.

Il faudrait que j’arrête la bière de corps de garde après 22 heures, moi…

Mais bon, j’avais promis une critique dithyrambique, c’est chose faite. Maintenant, pour aller un peu plus profondément dans les détails, ce troisième volume continue la formule des deux précédents et que l’on pourrait résumer par “la version en arbres morts du blog”. Cela ne va peut-être pas aider ceux qui ne lisent pas son blog (et qui devraient être honnis jusqu’à l’antépénultième génération de leur lignée, au moins).

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Deadpool

Dans la série des confessions honteuses, j’ai récemment lu une bédé de superhéros. Une vraie, pas un truc limite du genre Watchmen ou Empowered. Un truc de chez Marvel. Bon, comme la bédé en question est Deadpool Classics (je vous fais grâce de la couverture: elle est hideuse), la qualification “vraie bédé de superhéros” reste discutable.

Deadpool est un personnage créé par Rob Liefeld. C’est probablement ce qu’il a fait de mieux pour le monde des comics: comme dessinateur, je le trouve assez exécrable. C’est un mercenaire archétypique, en costume rouge et noir, qui se bat avec une quantité invraisemblable d’armes à feu et deux katanas. Tout le monde sait qu’un katana, c’est bien et que deux katana, c’est mieux. Enfin, archétypique jusqu’à ce qu’il l’ouvre, ce qui ne tarde jamais.

Surnommé “le mercenaire à grande gueule”, Deadpool a la particularité de constamment vanner tout ce qui bouge et sortir des conneries un peu plus grosses que lui. Par exemple, affirmer à ses adversaires qu’il a connu des G.I. Joe plus dangereux qu’eux – les jouets G.I. Joe, s’entend, et même des poupées Ken plus dangereuses, en fait. Battre Deadpool est un exploit; le faire taire relève du miracle.

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The Red Star: Sword of Lies

Il y a certaines œuvres qui peuvent vous mettre les larmes aux yeux, vous couper le souffle et vous projeter dans un univers. Peu arrivent à me faire cet effet, The Red Star, la bande dessinée de l’Américain Christian Gosset est de celles-là.

Le quatrième volume relié, Sword of Lies, vient de sortir et est encore plus intense que les précédents. S’il continue la saga des tomes précédents, il revient également sur l’aube de cette Union soviétique parallèle, dans un monde plus grand que nature où magie et technologie coexistent et où le moindre sortilège vient avec un prix secret et terrifiant.

Le ton est clairement épique: on parle ici de batailles qui décident de la destinée d’une nation, de dieux qui marchent parmi les hommes, le tout avec pour enjeu l’âme humaine et l’avenir de la planète. Mais le point de vue reste à l’échelle humaine et on en revient toujours aux personnages principaux: l’invocatrice rebelle Maya Antarès, Marcus, son époux défunt devenu agent de la Déesse de la Vérité, Makita, la partisanne alt-Chéchène ou même Imbohl lui-même, meneur de la Révolution rouge et fondateur des Républiques socialistes de l’Étoile rouge.

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Watchmen

Il existe un petit nombre de bédés cultes; Watchmen, d’Alan Moore et Dave Gibbons, est inconstestablement de celles-ci. Sur fond de menace nucléaire, elle déconstruit l’image mythologique des superhéros en montrant que, derrière le masque, il y a des hommes et des femmes avec leurs défauts. Ça n’a l’air de rien, comme ça, mais, il y a vingt ans (elle est sortie entre 1986 et 1987), c’était révolutionnaire.

Le film vient de sortir sur les écrans, au grand dam de moult puristes (dont Alan Moore), qui considèrent que toute transposition du format bédé vers celui d’un film est obligatoirement une trahison. Cela ne surprendra personne: la vérité est quelque part entre les hurlements des fans et les aspirations des producteurs.

Par certains côtés, le film est redoutablement fidèle à l’histoire: certaines scènes sont directement décalquées et la plupart des dialogues sont également tirés de la bédé. Il y a des différences, surtout vers la fin, ce qui encore une fois à provoqué un concert de hululements blessés. Personnellement, j’ai été favorablement impressionné par cette volonté de coller à la trame originelle. Zack Snyder, le réalisateur, confessait dans une entrevue avec Wired être lui-même un gros fanboy.

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Le petit théâtre de la rue (Boulet: Notes 2)

Le deuxième volume des Notes de Boulet, intitulé “Le petit théâtre de la rue”, est sorti et je vais avoir du mal à en parler sans répéter tout le bien que j’avais déjà dit du premier volume dans une autre incarnation de ce blog.

Pour ceux qui n’étaient pas là à l’époque, Notes est une compilation des planches parues sur le blog de Boulet entre juillet 2005 et juillet 2006, agrémentée d’une histoire fil rouge inédite, qui emmène notre valeureux auteur/héros pour une convention dans les tréfonds de la France profonde.

Ce sont un peu les tranches de vie d’un geek ordinaire, avec sa fainéantise profonde, son addiction à Internet, ses voyages exotiques, son incompétence crasse à faire la cuisine et son kazoo. Ça a l’air obscur, comme ça, mais, à la lecture, on comprend bien tout et on rit beaucoup aussi. Le défaut principal du premier album, à savoir la lisibilité pénible de certaines planches, semble avoir disparu; je soupçonne que c’était bêtement un problème de format.

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Super Mal Cadré, un webcomic comme son nom l'indique

Voici un lien vers un webcomic qui ne va pas vous faire perdre deux jours, vu qu’il vient juste de commencer: Super Mal Cadré est une histoire de superhéros sans superhéros. Enfin, on ne les voit jamais: l’action est centrée sur les spectateurs. L’initiative vient de François 6PO, forumiste rôliste amateurs d’haïkus, qui est également …

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Troubleshooters, le webcomic Tigres Volants que vous n'avez jamais vu

En discutant hier soir avec Janus de sujets tels que la vulnérabilité comparée des princesses atlani dans l’univers de Tigres Volants, je me suis rappelé d’un vieux projet de bande dessinée, au format webcomic: Troubleshooters.

Le titre vient d’une sortie de mes joueurs, il y a fort longtemps:

Ayers: “Vous faites quoi comme métier, dans la vie?”
Sylvano: “Troubleshooters.
Déhemme: “Lui c’est trouble et elle c’est shooter…”

Le principe de base est donc d’avoir un duo bien dynamique, membre de la Dame de fer, tendance mercenaire, qui se tape des boulots de sécurité, d’escorte ou d’enquête plus ou moins foireux. 

Les deux personnages sont:

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