Que ma joie demeure!

Cela faisait un petit moment que j’avais envie de regarder Que ma joie demeure!, le DVD du spectacle d’Alexandre Astier sur Johann Sebastian Bach. Pour finir, c’est la chronique de Thias qui m’a poussé à l’imposer à ma dame, en lieu et place des rediffusions des séries semi-ringardes coutumières du dimanche après-midi.

La légende de “Little Boost”

Je vous préviens tout de suite: La légende de “Little Boost” est une bande dessinée anecdotique qui a tout du plaisir coupable. Déjà parce qu’elle est écrite et dessinée par ‘Fane, qui avait repris le Joe Bar’s Team et qui, avec ce nouvel album, reste un peu dans le même créneau (avec Juan à l’encrage et Leprince aux couleurs). Ensuite, parce que l’accroche de départ — Absynthe et Lagribouille, un scénariste et son dessinateur, se retrouvent dans leur propre bande dessinée, qui se déroule au Far-West — est une excuse pour un grand numéro de nawak décalé.

Les Anglo-saxons ont une expression, breaking the fourth wall, qui désigne lorsque les personnages d’une histoire s’adressent directement au public et/ou jouent avec les codes de leur média. Dans le cas de La légende de “Little Boost”, le “quatrième mur” en question passe à la moulinette atomique et est rendu à ses composants primaires. Les deux protagonistes (et leurs adversaires) savent qu’ils sont dans une bande dessinée et doivent user et abuser des codes pour s’en sortir, risquant à toutes les pages une balle perdue, une chute de cheval, le scalpage ou une gamelle à moto.

Entre sa situation de départ absurde, les péripéties rocambolesque, le constant décalage entre les deux protagonistes et leur environnement, ainsi que les situations kaamelottesques (les interactions entre le Marshall et son sergent — qui rappelle étonnamment un certain caporal Blutch), on rit beaucoup à la lecture de cet album. Et puis bon, pour ma part, l’idée de sillonner l’Ouest Sauvage à bord d’une Triumph Spitfire, c’est une peu comme se balader dans un univers med-fan avec un char russe, ça a un petit côté jouissif.

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Flander’s Company, saison 2

Ce qu’il y a de bizarre avec la Flander’s Company, c’est comment une série réalisée avec un manque flagrant de moyens, des effets spéciaux à la ramasse, des costumes plus ou moins miteux et un jeu d’acteur très aléatoire peut parvenir à être aussi drôle. Peut-être précisément parce qu’elle ne s’embarrasse pas de chichis et qu’elle se concentre sur des situations comiques imparables et des répliques qui tuent.

Tout ceci pour dire que si j’avais trouvé la première saison de cette websérie française amusante (j’avais dû en causer dans l’ancien blog), mais sans plus, la deuxième est plusieurs tons au-dessus et est carrément hilarante.

Pour ceux qui n’avaient pas suivi, le principe de base de la série, c’est la vie au sein de l’éponyme Flander’s Company, société qui se targue de recruter les meilleurs super-méchants pour servir d’adversaires de qualité aux superhéros. Leur devise: “Nous servons le Mal, mais nous le servons bien!” Bien évidemment, le personnel forme une sympathique galerie de cas sociaux, voire de cas cliniques, qui doivent gérer une avalanche de boulets gratinés qui ont pour ambition de devenir suppôts du Mal. Le tout est présenté sous la forme d’épisodes courts – un peu à la Kaamelott, mais la comparaison s’arrête là.

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Hero Corp

Un village reclus, loin de tout, au fin fond de la France, et ses habitants peu hospitaliers: voilà le riant décor dans lequel vient se fourrer John, appelé sur place suite au décès de sa tante. Bon, ils ne se parlaient plus depuis un moment (et avant ça, rarement pour se dire des choses aimables), mais pour John, la famille, c’est sacré. Seulement voilà: il y a une autre raison derrière la venue de John: le village est une sorte de refuge pour d’anciens super-héros au rabais et une prophétie a révélé que c’est lui, John, qui doit tous les sauver du retour de The Lord, le légendaire génie du Mal.

Tel est le point de départ de Hero Corp, série conçue et réalisée par Simon Astier, frère d’Alexandre (Kaamelott), qui joue également le rôle de John. Tout comme Kaamelott, cette série loufoque au budget restreint et aux effets spéciaux à peu près inexistants s’appuie sur des situations décalées et des dialogues absurdes. Reprenant à peu près tous les poncifs des séries de superhéros, elle en démonte les codes en nous montrant l’enfer du décor: une agence toute-puissante et peu encline à écouter ses ouailles, des têtes d’affiches imbuvables et la foule des super-pouvoirs pourris et des héros vieillissants.

Ce serait sans doute un peu mesquin de comparer Hero Corp à Kaamelott plus avant; certes, au-delà de la filiation de leurs auteurs, le ton des deux séries est sinon identique, du moins très proche. Dans les deux cas, on prend un thème ultra-codifié et on le transpose dans la “vraie vie”, avec des dialogues qui fleurent bon le vécu, et on transforme les icônes en bras cassés de première force.

La série de Simon Astier est néanmoins conçue comme telle dès le départ: c’est une série en quinze épisodes de vingt-cinq minutes (pour sa première saison; la deuxième est en cours de diffusion) avec une histoire suivie; pas une série de saynètes, donc. L’autre intérêt de la série est qu’en introduisant avec John un personnage qui, à priori, n’a rien à faire dans l’histoire, cela permet de découvrir la réalité de cet univers à super-héros au fur et à mesure que John la découvre lui-même.

C’est clair que la grande force de la série tient dans son invraisemblable galerie de tronches en biais et de bras cassés: superpouvoirs moisis, capricieux ou déclinants, mutations ridicules et inutiles, cas sociaux et autres carabistouilles du genre sont le principal ressort comique de la série, de même que la relation romantique que John essaye d’entretenir avec Jennifer, l’autre “normale” de l’histoire (qui a emménagé dans le village avec sa famille pour opérer un retour à la nature). N’oublions pas The Lord, génie du mal vieillissant, qui n’aspirait qu’à prendre une retraite paisible à l’écart du monde et qui reprend le sentier de la guerre, affligé d’une escouade de sbires attardés et inefficaces.

Si elle n’est pas désopilante tout du long, Hero Corp est une série qui m’a souvent fait glousser et parfois fait rire. Elle se laisse regarder sans trop se faire prier et le dernier épisode laisse supposer une deuxième saison fort intéressantes.

Féréus le Fléau

Féréus, jeune touilleur de vase dans le village de Carbeyrac, ne se doute pas qu’en ce jour où sonne le tocsin, son destin allait prendre une dimension épique. Bon, il faut dire ce qui est: Féréus a beau être le fils du dieu du vent, il n’est pas très malin. Devenu Féréus le Fléau, fils de la colère et du vent, le voici donc lancé à la poursuite de l’infâme nécromant Sqol Grafesh pour affronter poules zombies, golems putrides et jeunes filles impudiques dans sa quête pour sauver son village.