Ihsahn: After

Dans les arcanes du métal progressif, il y a des groupes qui éveillent votre attention, d’autres qui vous tapent tout de suite dans l’oreille et quelques-uns qui, à l’instar d’Ihsahn, vous attaquent le cerveau à la ponceuse à disque. Le disque en question s’appelle After et est, si j’en crois la bio du groupe, le dernier d’une trilogie. Si c’est le cas, on a connu des conclusions (et des trilogies) moins réussies.

Au reste, la classification de “métal progressif” est ici presque trop modeste pour qualifier un tel déferlement de technique et d’inventivité. On a des ambiances death/doom/black métal, des vocaux growlés et des riffs brutaux et, au milieu de tout cela, un saxophone (“Undercurrent”) ou des moments de pure grâce (comme “Austere”, qui vient précisément juste après “Undercurrent”). On est plus ici dans un registre expérimental, voire extrême, que dans toute autre classification.

Il faut dire que celui qui se cache derrière le pseudonyme d’Ihsahn, le ci-devant Vegard Tveitan, ressortissant norvégien, s’est fait connaître dès l’âge de treize ans en jouant dans les premiers groupes de black-métal scandinaves, notamment Emperor. Autant dire que l’on pas affaire à un mickey et ça se ressent très vite. D’une part, par la maîtrise de l’instrumentation, mais également par des compositions qui, si elles ont l’air parfois très bordéliques, sont parfaitement contrôlées. Pour citer le grand Francis Zégut, le port du casque est obligatoire!

Lire plus

Katatonia: Night is the New Day

C’est à La Citadelle que j’ai découvert ce que je pensais être le nouvel album d’Anathema et qui s’avère être Night is the New Day, le petit dernier des Suédois de Katatonia. À ma décharge, le métal atmosphérique distillé par cette joyeuse bande de dépressif (oui, c’est très con, mais c’est une image que j’aime bien) a de quoi tromper l’auditeur peu attentif.

Katatonia fait partie de ces groupes qui a commencé sa carrière dans un style un rien brutaliste, genre death/doom/black tendance growl, avant d’évoluer vers quelque chose de beaucoup plus mélodique et atmosphérique. Que les métaleux se rassurent, il y a de beaux restes et l’album compte quand même son quota de grosses guitares bien lourdes.

J’aimais bien Anathema, je crois que j’aime encore plus Katatonia – même si je soupçonne que c’est en grande partie dû à la déception causée par le dernier album des Anglais. J’oserais même une filiation avec le rock progressif par le biais des incontournables Porcupine Tree. Le fait est que Katatonia joue plus sur les atmosphères, les ambiances, que sur l’énergie pure.

Lire plus

Thought Industry: Songs for Insects

Nouvelle rubrique pour ce blog: le “Cabinet des curiosités” sera pour moi l’occasion d’aller piocher dans mes vieilleries (surtout musicales), pour aller y pêcher des joyaux dont personne d’autre que moi n’a sans doute jamais entendu parler.

Je commence donc avec “Songs for Insects”, le fort bien nommé premier album de Thought Industry, datant de 1992. Bien nommé, parce qu’on peut douter que ce mélange improbable de heavy-metal façon Fates Warning première époque, de tech-metal et de rock progressif ait été réellement conçu pour des humains.

On peut aisément comparer “Songs for Insects” avec “A Sceptic’s Universe”, de Spiral Architect. À une différence près: Thought Industry prend son temps, multiplie les ambiances, déconstruit systématiquement ses morceaux au point où des hystéries punks cohabitent avec des balades atmosphériques.

“Songs for Insects” propose quelque chose qui s’apparente à un voyage dans la tête d’un schizophrène, une alternance de subtilité et de brutalité similaire au “Death’s Design” de Diabolical Masquerade. La deuxième moitié de l’album est probablement plus réussie que la première et le dernier morceau, Bearing an Hourglass est une expérience dont on ne sort pas forcément intact.

Lire plus

Blind Guardian / Pure Reason Revolution / Diabolical Masquerade — Musique pour convalescence

Blind Guardian: A Twist in the Myth

Bon, je suis toujours officiellement cassé et ça risque de durer encore une semaine ou deux. La bonne nouvelle, c’est que ça va un peu mieux (je peux rester assis) et que ça ne m’empêche pas d’écouter quelques nouveautés.