TesseracT: One

Parfois, je me dis que le rock progressif est une drogue dure: il faut monter les doses de bizarreries pour commencer à ressentir quelque chose. Quitte à aller friser les frontières de l’extrême, comme avec One, premier album du groupe anglais TesseracT. Soumis à ma curiosité par les sages de Progressive Area, cet album propose un métal progressif qui va titiller les extrêmes du genre, y compris des groupes comme Burst, dans le genre torturé barré de la tête.

Le métal de TesseracT varie considérablement entre plages ambiantes, démonstrations techniques de haut vol, métal progressif plus classique et hurlements hystériques, généralement le tout dans un seul morceau. Ça surprend et c’est osé, même si ce n’est pas toujours très heureux pour mes oreilles.

J’entends par là qu’il y a dans la musique de TesseracT des moments du pur génie qui se mêlent intimement à des déchaînements de violence auditive qui feraient grincer des dents mes tympans s’ils étaient pourvus de mâchoires garnies. Du coup, je suis un petit peu malaisé pour vous recommander tel ou tel morceau, vu que tout est mélangé. On notera tout de même que One contient un “Concealing Fate” en six parties pour près de trente minutes de très, très haute tenue.

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Animals As Leaders

Il est rare que des recommandations musicales m’arrivent du forum rôliste Antonio Bay, mais, dans ce cas, ce premier album éponyme du groupe américain Animals As Leaders déniché par Sevoth est une trouvaille de premier choix.

Formée autour du prodigieux guitariste Tosin Abasi, cette formation produit un métal progressif instrumental très technique qui époustoufle par sa virtuosité. Ses deux collègues, Javier Reyes (guitare) et Navene Koperweis (batterie) sont loins d’être des manches, non plus.

Commencez donc – comme je l’ai fait – par mater la vidéo de “CAFO” sur leur site mySpace et vous allez comprendre ce que je veux dire. Allez-y, je vous attends; n’oubliez pas vos dents en revenant.

Animal As Leaders, c’est un métal extrême, comparable en cela à des groupes du genre Spiral Architect ou d’autres abominations du genre, mais en beaucoup plus abordable pour l’oreille humaine non entraînée. Ça part beaucoup moins dans tous les sens, c’est une folie contrôlée, avec méthode.

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Autumn Hour: Dethroned

Dethroned, premier album du groupe américain Autumn Hour, aurait dû me plaire, sauf que non; ce qui nous change du Pendulum précédemment chroniqué, qui n’aurait pas dû me plaire, sauf que si. Car, en théorie, Autumn Hour est un groupe de métal progressif qui tire vers le métal extrême, ce qui n’est pas étonnant, quand on sait qu’un des membres du groupe a également fait partie d’un des précurseurs du genre, Watchtower.

C’est une partie du problème: Watchtower, qui faisait déjà de l’extreme-tech métal dans les années 1980, ne m’a jamais enthousiasmé et je considère son successeur, Spiral Architect, comme étant mon asymptote musicale en la matière: la limite supérieure de ce que je peux supporter dans la catégorie. Comme Autumn Hour hérite d’à peu près les mêmes tendances hystérico-suraigües que son ancêtre, ça commence mal.

La deuxième partie du problème est que cet album n’est absolument pas cohérent. Ce qui est d’autant moins une bonne nouvelle que la page officielle du groupe prétend qu’il s’agit d’un concept-album (su r le thème de la Singularité, rien de moins). On a des bouts qui font certes métal prog, d’autres qui font métal plus classique et des trucs qui font penser à du hard-FM mal dégrossi. À tel point que j’ai presque l’impression d’avoir trois groupes différents sur le même album.

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Division By Zero: Tyranny of Therapy

La Pologne, l’autre pays du métal. Et du prog. Impressionnant la quantité de groupes de qualité que ce pays est capable de produire. Sur la base de leur premier album Tyranny of TherapyDivision By Zero (leur site MySpace est plus à jour, avec notamment l’annonce d’un nouvel album) est un groupe qui n’a pas à souffrir de la comparaison avec certains de ses compatriotes prestigieux, comme Indukti, Votum ou Riverside.

Tiens, parlons donc un peu de Riverside: il est clair que c’est une des influences majeures du groupe pour ses vocaux clairs (non growlés) et le mélange de mélodies progressives suivies de gros riffs qui tachent (par exemple sur “Your Salvation”). Car Division By Zero, c’est certes du métal progressif, mais c’est nettement plus métal que prog, et même très très technique, parfois à la limite de l’expérimental façon Spiral Architect.

On peut aussi citer Evergrey et Opeth dans les influences, mais ce qui impressionne chez Division By Zero, c’est comment ses influences somme toute très diverses se mélangent pour donner une nouvelle sauce qui n’hésite pas à passer abruptement d’une ambiance à l’autre avec une virtuosité qui donne un peu le tournis.

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Thought Industry: Songs for Insects

Nouvelle rubrique pour ce blog: le “Cabinet des curiosités” sera pour moi l’occasion d’aller piocher dans mes vieilleries (surtout musicales), pour aller y pêcher des joyaux dont personne d’autre que moi n’a sans doute jamais entendu parler.

Je commence donc avec “Songs for Insects”, le fort bien nommé premier album de Thought Industry, datant de 1992. Bien nommé, parce qu’on peut douter que ce mélange improbable de heavy-metal façon Fates Warning première époque, de tech-metal et de rock progressif ait été réellement conçu pour des humains.

On peut aisément comparer “Songs for Insects” avec “A Sceptic’s Universe”, de Spiral Architect. À une différence près: Thought Industry prend son temps, multiplie les ambiances, déconstruit systématiquement ses morceaux au point où des hystéries punks cohabitent avec des balades atmosphériques.

“Songs for Insects” propose quelque chose qui s’apparente à un voyage dans la tête d’un schizophrène, une alternance de subtilité et de brutalité similaire au “Death’s Design” de Diabolical Masquerade. La deuxième moitié de l’album est probablement plus réussie que la première et le dernier morceau, Bearing an Hourglass est une expérience dont on ne sort pas forcément intact.

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