Je ne sais pas si DVNE a senti la pression de donner un successeur à Etemen Ænka – Album de l’Année en 2021 – mais, pour ma part, j’étais quelque peu fébrile avant d’écouter ce Voidkind.
DVNE – OK, ça se prononce « dune », ou « dioune » parce que ce sont des Britanniques – est une formation active depuis 2013. Leur musique se situe entre metal progressif, post-metal et rock psychédélique, avec des voix claires et saturées.
Voidkind dure un peu moins d’une heure et compte dix pistes de longueur très variable. Quatre d’entre elles dépassent les sept minutes et deux sont des respirations d’une minute et demie, les autres surent entre quatre et six minutes.
Cassons tout de suite le suspens: DVNE ne va pas faire mieux ici que Etemen Ænka. Voidkind est un bon album, avec d’excellents moments, mais il a quelques défauts à mes oreilles. Avertissement: je vais beaucoup le comparer avec le précédent; j’ai conscience que ce n’est pas idéal, mais je ne vois pas trop comment faire autrement.
Le premier souci, c’est une question de contexte. Autant Etemen Ænka m’avait pris par surprise en 2021, autant Voidkind arrive au milieu d’une séquence très marquée rock psyché / prog / metal. Je pense évidemment à Slift, mais aussi à Monkey3, Skraeckoedlan et d’autres.
Ensuite, je l’ai trouvé nettement plus hétérogène. Certes, on retrouve le mélange post-metal, avec des faux airs de Cult of Luna, mitigé de rock psychédélique / stoner, avec des constructions très progressives – et même quelques passages qui me rappellent Yes. Mais ici, je trouve que les différentes parties de l’album s’articulent de façon moins fluide. Ce qui est d’autant plus ennuyeux que ça nuit à l’intensité de l’album.
Enfin, je n’ai pas retrouvé la même densité de riffs qui m’avaient tant marqué il y a trois ans. Ce qui fait beaucoup de défauts, au final.
Mais voilà: tous ces défauts le sont principalement en regard de leur précédent album. Et de mon expérience personnelle. Parce qu’objectivement, Voidkind est très, très loin d’être mauvais. DVNE maîtrise son art et propose une musique toujours impressionnante, aux frontières de plusieurs genres connexes qui se marient souvent très bien.
Si je suis donc nettement moins enthousiaste sur Voidkind, il n’en reste pas moins que DVNE propose ici un album de qualité. Les amateurs de prog, de psychédélique et de metal feraient bien d’y consacrer une écoute, par exemple sur Bandcamp. Pour ma part, je le reverrai avec plaisir sur la scène des Caves du Manoir, à Martigny, le 28 mai.
Bonus: la vidéo de « Plerõmā »
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