On termine cette Semaine Brutale par ce qui est peut-être l’album le plus accessible du lot: Etemen Ænka, du groupe écossais DVNE. On notera au passage que les trois groupes semblent avoir un amour immodéré pour les majuscules et, pour deux d’entre eux, pour la ligature Æ.

Pour la petite histoire, j’avais déjà cet album dans mon collimateur suite à plusieurs mini-chroniques enthousiastes sur des forums de metaleux. J’ai fini par être convaincu en écoutant un stream de l’album sur YouTube, partagé sur Mastodon. Je l’ai acheté – enfin, commandé: il n’était pas encore sorti – le soir même.

DVNE – qui se prononce « dune », le V étant sans doute une vieille référence au « trve black-metal » – est une formation qui propose un post-metal / prog-metal qui me rappelle beaucoup celui de The Ocean, mais avec plus de variété dans ses inspirations. Il a un coloration stoner assez prononcée.

Etemen Ænka est un album d’un peu plus d’une heure. Il compte dix pistes, mais divisées en longs tableaux de six à onze minutes, entrecoupées de compositions plus courtes, de trois ou quatre minutes.

Si je mentionne The Ocean, c’est parce que c’est la formation qui dont la musique s’approche le plus de celle de DVNE. Gros post-metal qui ponce, mais très mélodique, avec une alternance de chant clair, growlé et hurlé (plus quelques voix féminines quasi-floydiennes sur quelques passages). Très progressif aussi, avec des compositions souvent très longues.

Mais il ne faut pas voir dans ce groupe qu’une sorte de clone chelou: il a une identité bien marquée. Déjà par des claviers nettement plus mis en avant, mais aussi par cette inspiration stoner dont j’avais parlé au début.

Il a également un flair particulier pour les harmonies de guitares, j’en veux pour preuve le monstrueux pont de « Court of the Matriarch » et c’est loin d’être le seul. J’entends aussi du Monkey3 dans certains instrumentaux.

Etemen Ænka joue principalement sur la forme longue. Ses compositions les plus longues sont, à mon avis, les plus réussies: « Towers », « Court of the Matriarch », « Omega Severer », « Mlecca » et l’epic final, « Satuya ».

Les compositions les plus courtes servent en quelque sorte de respiration. Parfois littéralement: il y a plusieurs passages de quasi-silence, notamment dans « Weighting of the Heart », « Adræden » et « Asphodel ». C’est parfois un peu bizarre, mais ça équilibre bien l’album, sans être incongru.

Je ne vous cacherai pas qu’avec Etemen Ænka, j’ai l’impression de tenir un des premiers candidats sérieux au titre d’album de l’année. DVNE livre ici une démonstration époustouflante de post-metal, jonglant avec les ambiances et les montées en puissance.

Tantôt brutal, tantôt planant, tantôt psychédélique, toujours mélodique, Etemen Ænka est un album de très, très haut niveau, que je vous encourage vivement à découvrir sur Bandcamp.

Et plus vite que ça!

Bonus: la vidéo (en live-studio) de « Towers »

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