DVNE et Déluge à Martigny

Ce concert de DVNE et Déluge aux Caves du Manoir de Martigny, j’ai bien cru que je ne le verrai pas. La faute à la distance (pas loin de 150 km, 2 h 30 en transports en commun) et à la date (un jeudi, la veille d’OctoGônes). Fort heureusement, l’ami Christophe m’a pris en pitié et nous y sommes allés dans sa voiture.

Ça aurait été dommage de rater ça pour deux raisons: d’abord, parce que DVNE a sorti cette année Etemen Ænka, qui tient la corde pour le titre d’album de l’année 2021, et que Déluge, c’est moins mon style, mais Ægo Templo était quand même très impressionnant

Ensuite, parce que les Caves du Manoir est une salle très sympa. Un peu bizarre, avec sa taille microscopique et son agencement (qui me rappelle un peu le Rock’n’Eat de Lyon, mais en plus médiéval et en vraiment plus petit). En plus, les orgas ont eu la gentillesse de me laisser venir avec mon équipement photo et vidéo.

On arrive un peu avant l’ouverture des portes, le temps de casser la croûte. On présente à l’entrée les laisser-passer ad hoc et on s’imprègne des lieux. Mauvaise surprise: DVNE n’a pas pu faire passer la douane à son merch. Moi qui rêvais d’un t-shirt aux couleurs de l’album, j’en suis pour mes frais.

Ce sera le seul point noir de la soirée; je pense que j’y survivrai.

Un poil après 21 h, DVNE lance la machine. Les cinq musiciens venus d’Édimbourg attaquent un set d’un peu plus d’une heure avec un gauche-droite « Towers »/« Court of the Matriarch », histoire de poser les bases.

Déjà impressionnant en album, le post-metal mâtiné de prog et de stoner de DVNE prend très vite une dimension stratosphérique sur scène. Le son, puissant mais pas trop fort, renforce l’intensité du jeu et souligne l’incroyable mélodicité des longues compositions.

Deux petits bémols: la voix était un peu écrasée par le reste de l’instrumentation et des problèmes de cordes de guitare ont un cassé l’immersion. Mais c’est vraiment mineur en regard du reste. La prestation de DVNE a rempli toutes ses promesses et plus encore.

Après un changement de scène intense, c’est au tour de Déluge de mettre le f… euh, de noyer les Caves. Lumières bleues, bruits de pluie et, sur un coup de tonnerre, le sextet français lance son set.

On ne va pas se mentir: Déluge c’est moins mon trip. Leur metal flirte avec le black-metal, avec des pulsions électro et des alternances de scream et de voix claire. Pas que je n’aime pas, y’a des bouts de leur dernier album, Ægo Templo, qui étaient juste exceptionnels (« Baïne » m’a bien mis les poils), mais pas tout.

En live, cependant, c’est impressionnant d’intensité. Quelque part, ça m’a fait penser à Hypno5e: Déluge a la même tendance à passer de plages calmes, voire minimalistes, à des déchaînement d’énergie brute. Leur set est plus court que celui de DVNE, mais plus dense.

Les lumières de service se rallument à 23 h 30. On a encore des images en persistance rétinienne et quelques acouphènes. On a surtout le cerveau pas mal retourné par ce déferlement de puissance. Comme disait un des habitués des salons Discord de Hello Vinyl: « on s’est fait rouler dessus et c’était bien ».

C’est l’heure du retour sur Genève, de récupérer mon vélo chez Christophe et rentrer dans mes pénates, espérer cinq petites heures de sommeil avant de partir pour Lyon. C’est pas cher payé pour tous les frissons ressentis pendant ces deux heures et demie.

Entre la proximité avec la scène (j’aurais dû prendre le grand-angle) et les rétro-éclairages quasi-stroboscopiques, mon réflex a encore pleuré des larmes de sang, mais j’ai tout de même pu récupérer une soixantaine de photos pas trop moches, qui devraient être prochainement visibles sur Flickr (EDIT: lien rajouté). Il devrait aussi y avoir un épisode de Radio-Erdorin Live à venir.

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