Deuxième concert du mois et non des moindres: Enslaved débarque à l’Usine de Genève, avec Svalbard et Wayfarer pour une soirée qui sent le soufre. Et la bière. Et la sueur. Bref.
Mauvaise surprise à l’entrée: je ne suis pas sur la liste des photographes. J’avais pourtant arrangé le coup en amont mais la consigne a du se perdre en route. Du coup, en parlant de consigne, c’est mon matériel photo qui s’y retrouve. Tant pis, on va faire ça à l’ancienne. Enfin, au téléphone, quoi.
Pour ceux qui ne connaissent pas l’Usine et, plus précisément, sa salle du Rez où se déroulent la plupart des « gros » concerts, c’est une salle d’environ 500 places debout située dans une ancienne usine, d’où son nom, devenu un centre culturel autogéré. Il est situé non loin du centre de Genève. Genre, dix minutes à pied. Non, Genève, ce n’est pas grand.
La salle a quelque peu changé de configuration depuis mon dernier passage: il y a désormais une voie des deux côtés de la régie. Autre nouveauté: une barrière devant la scène, probablement à la demande d’un des groupes. Je n’ai pas vu ça souvent – il me semble que la dernière fois, c’était pour Ghost, c’est dire si ça date! Mais ça ne change pas grand-chose à l’ambiance.
C’est Wayfarer qui ouvre le bal. Façon de parler – encore que le quatuor de Denver a un petit côté square-dance. Mais très petit. En effet, Wayfarer est un groupe actif depuis une douzaine d’années et qui joue un black-metal mélodique inspiré de l’americana. Leur dernier album – que j’ai d’ailleurs pris au merch et dont je devrais je pense vous reparler bientôt – s’appelle d’ailleurs American Gothic.
Le groupe va nous gratifier d’un petit concert d’une demi-heure et, si j’avais déjà entendu parler de leur musique, c’était ici ma première expérience en vrai. En très vrai même parce que live. Et je dois dire que je suis plutôt intéressé par ce mélange entre les sonorités black-atmo et la musique traditionnelle américaine – pas si déconnant, en y réfléchissant, il y a des points communs entre les deux styles.
Wayfarer va jouer avec intensité, notamment avec une batterie très présente dans le mix. Peut-être font-ils montre d’un peu trop de sérieux, mais rien de critique. Au passage, j’ai noté une petite particularité amusante: les trois groupes de la soirée opéraient avec des duos vocaux.
Un bref changement de scène et Svalbard déboule vers 20 h 45. Svalbard est une formation anglaise, également active depuis un bonne douzaine d’années, et qui est classée post-hardcore. Et, disons que cette étiquette n’est pas complètement usurpée.
J’avais déjà croisé sa route l’année passée, lors du concert de Cult of Luna, et si je n’avais pas été très enthousiaste sur la musique, j’avais apprécié leur énergie débordante. Le fait est que je m’étais retrouvé assez loin de la scène et, cette fois-ci, j’ai commencé leur show dans les premiers rangs.
Du coup, j’ai pu faire un peu plus attention à la musique. Et, soyons clair, c’est du post-hardcore, donc un genre qui s’apparente plus au punk qu’au metal. Pas forcément ce que j’apprécie le plus, donc, mais j’ai néanmoins remarqué le côté atmosphérique des compositions. Bon, c’est de l’atmosphérique appuyé par un duo chanteuse-chanteur très énervé, mais il y a quand même des aspects que j’ai trouvé plutôt sympa dans leurs compositions.
Je vais être franc: je ne suis pas resté très longtemps devant la scène non plus. Le boulot ces temps-ci est un peu intense et les concerts le jeudi soir, ce n’est pas idéal pour mon cycle de repos. Ce n’est pas tant que je vieillis, mais objectivement je suis déjà un chouïa vieux. Svalbard va cependant livrer un set de quarante-cinq minutes tout en énergie.
C’est enfin l’heure d’accueillir Enslaved, qui monte sur scène vers 22 h. Les Norvégiens, dont c’était la première date à Genève, vont jouer un peu plus d’une heure et demie. Une fois de plus, on a droit à une musique certainement brutale, mais aussi pleine d’atmosphère. Il faut dire aussi qu’Enslaved, c’est le groupe de black-metal qui, un beau jour, a découvert qu’ils surkiffaient Pink Floyd. Et, du coup, ils ont commencé à panacher leur musique avec des sonorités et des ambiances prog et psychédéliques. Quand on n’est pas prévenu, c’est surprenant.
Pour ma part, je les avais découvert avec leur album Vertebrae et, depuis, je suis de près leur carrière. Autant dire que j’attendais ce concert de pied ferme. Et, pour tout vous dire, je suis un peu déçu. Ce n’est pas forcément de la faute du groupe, qui a une grosse présence scénique et qui a livré une prestation plutôt enthousiaste. On sent qu’ils ont du plaisir à jouer et c’est cool. Le souci, c’est plutôt que les compositions les plus récentes sont plutôt complexes et la « traduction » en live passe difficilement.
Du coup, dans l’ensemble, ça donne quelque chose d’un peu brouillon. Et d’ailleurs, lorsqu’Enslaved va jouer quelques de ses plus anciens morceaux, paradoxalement c’est plus lisible, si vous me passez l’expression. Bon, pas certain que ce soit cet aspect de la musique qui intéresse le public, lequel commence un début de pogo. Eh oui, il y a des fois où le public de Genève, tout suisse qu’il fut, est très remuant.
Là encore, je vous avoue avoir plié les gaules un peu avant la fin. Quand je suis parti, il était environ 23 h 30 et le groupe finissait ce qui était officiellement son dernier morceau, mais je ne serais pas étonné s’il y a eu un rappel, voire deux.
Nonobstant ce petit coup de mou perso et les soucis photo-logistiques, ce fut une chouette soirée. Qui plus est, le public genevois avait répondu massivement présent et l’Usine était pleine, ou peu s’en faut. En même temps, avec une telle affiche, le contraire aurait été quelque peu vexant.
Je ne vous ferai pas l’affront de vous montrer les photos que j’ai prises pendant le concert. Sur 250, j’en ai sauvé une petite dizaine parmi les moins médiocres et c’est vraiment par défaut. Le téléphone, même récent, pour les photos de concerts, c’est vraiment pas idéal – encore que, pour les vidéos, il se débrouille plutôt pas mal.
Pour ceux qui n’aiment pas lire, ce live-report est aussi disponible en vidéo, sur YouTube et sur Peertube.
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