Versatile / Carcariass / Kassogtha / Samael à L’Usine

Après une pause, disons, sanitaire, je reprends la tradition des concerts d’anniversaire avec, vendredi passé, Samael, qui était de « passage » à l’Usine de Genève, avec Versatile, Carcariass et Kassogtha. Du subtil, donc.

Ce concert faisait partie du Daily Rock Festival, un événement organisé par le magazine éponyme sur trois jours et dans trois salles de la région.

Avec quatre groupes annoncés, la soirée commence tôt: ouverture des portes à 18 h 30, premier concert à 18 h 55. Une fois rentré, je prépare tout mon barda – je n’avais pas à proprement parler de passe photo, mais il n’y avait pas de restrictions sur ce point – et il est ensuite temps de rejoindre le devant de la scène pour le premier groupe.

Versatile à L'Usine, 10 février 2023
Versatile à L’Usine, 10 février 2023

Et c’est donc les Genevois de Versatile qui ouvrent les hostilités – terme particulièrement approprié vu que la soirée est assez clairement marquée death/black-metal.

J’avais déjà eu l’occasion de voir ce groupe lors de la Fête de la Musique, l’année passée: c’est un trio qui propose un black-metal mâtiné d’électro et d’indus. Surtout, les trois musiciens arborent des costumes tarabiscotés qui donnent à leur prestation un côté très spectaculaire et grotesque – dans le sens artistique du terme.

J’avoue cependant que ce n’est pas vraiment mon style de metal favori: il y a des passages sympas, mais entre le côté électro-indus et les compositions parfois très discordantes et dissonantes, j’ai du mal. Reste qu’il y a de l’énergie et c’est plutôt spectaculaire. Par contre, pour les photos, c’est… disons, pas optimal.

C’est un peu vers la fin du set que je retrouve le beau-frère – et néanmoins ami – Fulgan, ainsi que sa dame. C’est lui qui m’a non seulement payé le billet, mais en plus la version VIP. En plus, on habite dans le même village, ce qui est très pratique pour le retour. Best beauf ever!

Carcariass à L'Usine, 10 février 2023
Carcariass à L’Usine, 10 février 2023

Le temps de prendre une bière, Carcariass débarque. Actif depuis plus de vingt-cinq ans, la formation française se définit comme death-metal progressif (voire « TechnicoMelodicProgressiveDeathThrashHeavyInstruMetal »; sic), ce qui est peut-être un peu abusé, mais un peu seulement. Je ne les connaissais que de nom et franchement, ça a été la bonne surprise du concert.

Carcariass joue un death-metal, aucun doute là-dessus, mais très mélodique, à la limite du melodeath et avec des compositions pas mal élaborées. Sur la base de cette prestation, je ne dirais pas que je suis turbo-enthousiaste, mais je suis suffisamment intéressé pour avoir acheté leur dernier album. On verra ce que ça donne (spoiler: il est très bien).

Kassogtha à L'Usine, 10 février 2023
Kassogtha à L’Usine, 10 février 2023

C’est au tour de Kassogtha de prendre possession de la scène de L’Usine. J’avais déjà croisé plusieurs fois la route de ce groupe vaudois genevois, avant même qu’il ne prenne ce nom et si je n’avais jamais vraiment croché à leur death-prog, emmené par la chanteuse Stephany Hugnin qui parsème son growl de quelques passages en chant clair, je leur reconnaissais volontiers un bon niveau.

Je mets l’imparfait parce que, depuis que je les avais vus au Crabcore Fest, ils ont fait plusieurs tournées internationales avec des grosses pointures et ils reviennent avec un sacré level scénique. Musicalement, ce n’est toujours pas ma came, avec un côté un peu trop death-metal pour mon goût, mais le professionnalisme et la maîtrise du groupe est impressionnante.

Avant la tête d’affiche, les gens du Daily Rock viennent squatter la scène pour le tirage au sort de la tombola – avec une guitare électrique à la clé. J’ai rien gagné et c’était un peu le bordel, mais c’était marrant.

Samael à L'Usine, 10 février 2023
Samael à L’Usine, 10 février 2023

Un gros changement de scène plus tard, Samael prend possession des lieux. Là encore, le terme « possession » est de circonstances. Pour situer, Samael, c’est trente ans d’existence et une position de précurseur en matière de black-metal à la sauce indus. Des pointures de la scène, reconnues internationalement; plutôt pas mal pour des Sédunois.

Leur prestation de ce soir tournait surtout autour de leur album Passage, paru en 1996 et qui a marqué leur décollage sur la scène internationale. Ils l’ont joué en intégralité, avec d’autres pistes de leur longue carrière en bonus.

On a donc eu droit à un assaut en règle de nos sens. Samael joue un black/indus particulièrement percutant, avec des musiciens qui virevoltent et sautent partout, orbitant autour d’un Vorph – le chanteur – monolithique. Leur musique comporte également quelques plages hypnotiques, le tout combinés à un light-show déchaîné et souvent stroboscopique. Et pour le tactile, j’étais juste en bordure des pogos et disons que ça a été un peu tendu par moments.

Quelque part, Samael, c’est le groupe que je connais le mieux de la soirée: j’en avais chroniqué deux albums, Lux Mundi et Hegemony (en plus du fait que c’est l’ami Ales, des Erkonauts, qui est leur bassiste attitré). Ce qui ne signifie pas que je le connais bien, du coup: j’ai reconnu un ou deux des titres joués, mais c’est tout.

Je ressors de leur prestation de nouveau plus impressionné que réellement enthousiasmé. Ça tabasse bien comme il faut, avec parfois des accents électro-techno-dance, mais tout ça reste un peu en marge de mes goûts habituels. Et c’était d’ailleurs un peu le cas de tous les groupes de ce soir, à part peut-être Carcariass, que je découvrais.

Mais bon, j’étais venu à ce concert en mode détente, limite à la fraîche, sans en attendre forcément plus qu’un bon moment à se faire défoncer les oreilles par des furieux, dans la bière et la bonne humeur. Et sur ces points, je n’ai pas été déçu: c’était cool, avec en prime une Usine quasiment pleine et donc une grosse ambiance.

Comme on était tous un peu fatigués, on a fini par quitter les lieux sans que j’ai pu aller dire bonjour à tout le monde, les oreilles qui sifflent et les jambes un peu raides – cinq heures debout, j’ai plus l’âge et toussa. Mais ça en valait la peine.

Mes photos sont dispo sur Flickr, sous licence Creative Commons.

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