Fête de la musique à Genève

Ce serait exagéré de dire que c’est un objet de moins dans ma bucket list, mais pour la première fois dans ma vie je suis allé à la Fête de la Musique.

Oui, à Genève, la Fête de la Musique n’a pas lieu le jour du solstice, mais le week-end suivant. Ce qui permet d’être complètement décalqué le lendemain, mais avec la possibilité d’une grasse matinée.

C’est au Parc des Bastions, un vaste parc historique au centre ville, que le plus gros des festivités a lieu. Il y a plusieurs scènes officielles, dont cette Scène de la Crypte, organisée par Post Tenebras Rock. Curieusement, elle est très à l’écart des autres scènes, je me demande bien pourquoi (non).

C’est assez amusant de voir que le public est très « famille », malgré la musique. Au reste, il n’est pas rare de voir passer des parents, tatouages et vestes à patches, qui squattent un coin d’ombre avec leur progéniture.

Le programme de la journée annonce la bagatelle de douze groupes prévus. Tous ont une heure de scène, y compris montage et démontage; du coup, les concerts s’enchaînent à grande vitesse, à l’heure pile, avec 30-40 minutes de musique.

J’avoue que je suis venu en mode touriste. C’est un peu l’occasion de voir une pannée de groupes de la scène locale et aussi de m’habituer à mes nouveaux appareils. Du coup, j’ai fait une sélection; et bien sûr, le groupe que je voulais absolument voir passait en dernier…

J’arrive pour la fin du set de Crimson Pride. Il est un peu plus de 14 h et c’est déjà le deuxième groupe de la journée. La plupart des formations sont genevoises et Crimson Pride ne fait pas exception; de ce que j’ai entendu, c’est du metal plutôt classique, bien réalisé.

Arrive ensuite Endless Garden, un groupe qui s’annonçait comme metal progressif et que, du coup, j’avais très envie d’entendre. Quatre musiciens, une chanteuse, curieusement pas de claviers et des morceaux à thématique environnementale.

Je vais être franc, mon diagnostic est réservé. Disons que ce ne sont pas exactement les conditions idéales pour découvrir un groupe, mais il y a des choses très intéressantes dans les compositions.

Le groupe suivant, c’est Murge. Quelque part, c’est un peu comme son nom l’indique: du death-metal brutal avec une chanteuse déchaînée. L’équivalent musical d’un coup de boule rotatif en pleine tronche. Pas trop mon style, mais il faut reconnaitre au groupe une énergie à toute épreuve.

Puis vient Darkflow, un groupe dont j’avais quelque peu entendu parler. Bon, au vu de leur prestation ce soir, je pense que vous aller en entendre parler sur ce blog un peu plus que « quelque peu ». Darkflow propose un shock-rock inspiré par Ghost, mais le Ghost des débuts.

C’est très flamboyant, très maîtrisé et on sent que les musiciens ont une certaine habitude de la scène, à commencer par leur frontman et son accoutrement de gentleman-zombie.

Je fais l’impasse sur Exorbitant Prices Must Diminish et je reviens pour Versatile. Trio black métal/électro qui chante en français (enfin, growle, mais ça reste compréhensible), ils sont encore plus visuels que Darkflow, avec corpse paint et costumes.

Il y a de l’énergie et de la mélodie, mais c’est un groupe qui est victime du « syndrome de l’instrument invisible », avec en plus le problème que les samples me paraissaient plus présents que les instruments live.

C’est l’heure de la pause-miam; je pars manger un burger bien gras et me reposer un peu à La Citadelle, le bar-metal tout proche. Du coup, j’arrive trop tard pour Lamara dont je ne vois que le dernier morceau. Dommage, ça avait l’air intéressant dans le genre hard rock mélodique, même si le groupe français se définit plus comme rock alternatif.

Il commence à pleuvoir, mais on s’en fout, parce que c’est l’heure des coupaings de The Erkonauts. Ales et sa bande démarrent à fond de train et livrent un set de trente minutes avec suffisamment d’intensité pour un concert d’une heure et demie plus les rappels.

Ça devient une habitude: les musiciens sautent littéralement partout, surtout Fred le guitariste, complètement déchaîné, et instantanément, un tiers du public fait de même. Je fais prudemment retraite après avoir mitraillé tout ce que je pouvais.

Je n’avais pas prévu à la base voir le groupe suivant, Killing Volts. Le programme annonçait du punk, je pensais prendre quelques photos et me reposer plus loin. En fait, je suis resté tout du long.

C’est un peu punk, un peu hard rock, un peu hardcore et très, très remuant. Les musiciens débordent d’énergie et sautent eux aussi dans tous les sens. Du coup, les acharnés du mosh-pit en remettent une couche. Visiblement c’est une de ces soirées où les vieux un peu fragiles regardent le bazar de loin.

On termine avec Impure Wilhelmina. J’avais raté le vernissage de leur dernier album, le très réussi Antidote, et je m’étais promis de les voir à la première occasion. Et, bien évidemment, ils passent en dernier à minuit. Bon, pas grave; demain, c’est dimanche. Enfin, c’est déjà dimanche, techniquement,

Le groupe va distiller leur post-metal vénéneux sur un peu plus de trente minutes, malgré quelques problèmes techniques (dont deux abrutis bourrés). Là encore, c’est un set très intense, mais dans un style moins remuant que les deux précédents; difficile de faire plus, en même temps, à moins de dynamiter la scène.

Arrive une heure du matin, l’heure du couvre-feu. J’imagine que les voisins de ce quartier très bourgeois de Genève ont dû l’accueillir avec soulagement. Il est temps de reprendre le tram, puis le vélo. Heureusement, je n’ai pas beaucoup picolé dans la journée.

Très belle soirée, donc, avec une impressionnante panoplie de groupes locaux ou régionaux de qualité. J’ai découvert pas mal de trucs cools. Qui plus est, le public était présent en masse – à vue de pied, dans les 500 personnes au plus fort de la soirée. Très bon light – bon, assez redondant dans la journée, mais impressionnant de nuit – et son très correct, à part peut-être pour Impure Wilhelmina, qui était franchement trop fort.

C’était donc ma première Fête de la Musique, mais pas forcément ma dernière. Vous avez mes photos sur Flickr, toujours sous licence Creative Commons. Par contre, pour la vidéo Radio-Erdorin Live, il faudra attendre encore un jour ou deux; je la rajouterai.

EDIT: la vidéo est en ligne

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