Le 5 juin 1968, un homme vise Robert Kennedy avec son revolver et se prend un grand coup de poêle à frire. C’est le point de divergence de ce quarante-huitième tome de Jour J, première partie d’un diptyque intitulé Le Chevalier noir de Camelot.
Au bout de la poêle à frire, il y a un cuisinier noir, Franck « Link » Lincoln, que Bobby Kennedy va prendre sous son aile. Car le candidat à la présidence est un peu, disons… entier – le « chevalier noir de Camelot », c’est lui. Et il a beaucoup d’ennemis puissants.
Il faut dire qu’il a aussi beaucoup d’idées controversées dans cette Amérique de la fin des années 60: normalisation des relations avec Cuba, fin de la guerre du Vietnam, défense des ouvriers, etc. Le moins que l’on puisse en dire, c’est que ça ne plaît pas à tout le monde. À commencer par son père.
Je dois avouer qu’à première vue, je me suis dit « et allez, encore un Jour J qui parle des USA! ». C’est un peu ça ou la France. Mais à la lecture, j’ai trouvé Le Chevalier noir de Camelot plutôt intéressant.
L’histoire met en lumière la fin des années soixante, où le conservatisme doit faire face aux idées contestataires et où la fin de la ségrégation raciale n’a pas mis fin à toutes les mauvaises habitudes.
La trame vaut également pour ses protagonistes, à commencer par Link, jeune noir passé par le Vietnam après avoir failli intégrer les Black Panthers, et Robert Kennedy lui-même, fonceur idéaliste en mode « ni pardon, ni oubli ».
Au scénario, on retrouve l’incontournable Jean-Pierre Pécau. Le dessin, plutôt classique dans son réalisme, est signé Denys (avec Scarlett aux couleurs).
Préavis plutôt favorable sur ce premier tome du Chevalier noir de Camelot; il faudra voir ce que la conclusion du diptyque nous réserve, mais ce tome-ci est intéressant.
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