Hearts of Iron 3

Hearts of Iron 3

Mes fidèles lecteurs (les trois qui restent) se souviennent peut-être d’un billet précédent mentionnant mon accès de faiblesse temporaire résultant en l’acquisition et le téléchargement (légal) de la version Mac de Hearts of Iron 3, le jeu de stratégie Deuxième Guerre mondiale.

Je m’attendais, à la suite de cet achat, à passer la fin de l’année le nez sur l’écran, à équilibrer recherche, diplomatie, économie et panzerdivisions dans la planification de ma conquête du monde à la tête du Liberia ou du Honduras.

Mon enthousiasme a quelque peu décru.

Si cette nouvelle version apporte en effet beaucoup de nouveautés, dont une très jolie carte, un système de recherche innovant et des mécanismes réellement sympas – sans même parler d’une stabilité qui, à mon souvenir de parties passées pourries par les plantages à répétition, tient quasiment du miracle – elle n’est hélas pas sans défauts.

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“Eastern Standard Tribe”, de Cory Doctorow

Je vous avais prévenu: je suis dans les bouquins de Cory Doctorow, ces jours-ci. Après Down and Out in the Magic Kingdom et avant Someone Comes to Town, Someone Leaves Town, j’ai fini de lire Eastern Standard Tribe. En fait, si Down and Out… était l’image d’un avenir glorieux et transhumaniste, Eastern Standard Tribe est un peu le contraire: un futur proche, ultralibéralisé et en voie de tribalisation – non selon des habitudes ou des goûts communs, mais selon les fuseaux horaires, pour des bêtes questions de biorythme.

La raison pour laquelle je commence par présenter l’univers dans lequel se déroule le roman est qu’à mon avis, comme avec Down and Out…, c’est l’intérêt principal de l’ouvrage. C’est une peu le défaut commun que je trouve à ces deux premiers romans de Doctorow: j’ai du mal à m’intéresser à l’intrigue, pleine de trahison et de maladie mentale, et aux personnages, que je trouve un chouïa fades.

Cela dit, je dois être honnête: l’intrigue gagne ici beaucoup par l’astuce narrative utilisée par l’auteur: proposer deux fils distincts. Le premier fil, à la première personne, est celui du protagoniste qui, alors qu’il est dans une merde noire, raconte dans le second fil et à la troisième personne les événements qui ont conduit à cette merde noire en question. Trahison et tout le toutim.

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Corrigé des devoirs de vacances

Écriture

Terminus, fin de vacances! Je reprends demain le chemin du bureau après presque trois semaines de pause. Je vous dis pas comment ça fait du bien: soit vous le savez, soit vous me haïssez pour ça. Cela dit, j’avais mentionné que ces vacances étaient également pour moi l’occasion de bosser sur un certain nombre de …

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Hero Corp

Un village reclus, loin de tout, au fin fond de la France, et ses habitants peu hospitaliers: voilà le riant décor dans lequel vient se fourrer John, appelé sur place suite au décès de sa tante. Bon, ils ne se parlaient plus depuis un moment (et avant ça, rarement pour se dire des choses aimables), mais pour John, la famille, c’est sacré. Seulement voilà: il y a une autre raison derrière la venue de John: le village est une sorte de refuge pour d’anciens super-héros au rabais et une prophétie a révélé que c’est lui, John, qui doit tous les sauver du retour de The Lord, le légendaire génie du Mal.

Tel est le point de départ de Hero Corp, série conçue et réalisée par Simon Astier, frère d’Alexandre (Kaamelott), qui joue également le rôle de John. Tout comme Kaamelott, cette série loufoque au budget restreint et aux effets spéciaux à peu près inexistants s’appuie sur des situations décalées et des dialogues absurdes. Reprenant à peu près tous les poncifs des séries de superhéros, elle en démonte les codes en nous montrant l’enfer du décor: une agence toute-puissante et peu encline à écouter ses ouailles, des têtes d’affiches imbuvables et la foule des super-pouvoirs pourris et des héros vieillissants.

Ce serait sans doute un peu mesquin de comparer Hero Corp à Kaamelott plus avant; certes, au-delà de la filiation de leurs auteurs, le ton des deux séries est sinon identique, du moins très proche. Dans les deux cas, on prend un thème ultra-codifié et on le transpose dans la “vraie vie”, avec des dialogues qui fleurent bon le vécu, et on transforme les icônes en bras cassés de première force.

La série de Simon Astier est néanmoins conçue comme telle dès le départ: c’est une série en quinze épisodes de vingt-cinq minutes (pour sa première saison; la deuxième est en cours de diffusion) avec une histoire suivie; pas une série de saynètes, donc. L’autre intérêt de la série est qu’en introduisant avec John un personnage qui, à priori, n’a rien à faire dans l’histoire, cela permet de découvrir la réalité de cet univers à super-héros au fur et à mesure que John la découvre lui-même.

C’est clair que la grande force de la série tient dans son invraisemblable galerie de tronches en biais et de bras cassés: superpouvoirs moisis, capricieux ou déclinants, mutations ridicules et inutiles, cas sociaux et autres carabistouilles du genre sont le principal ressort comique de la série, de même que la relation romantique que John essaye d’entretenir avec Jennifer, l’autre “normale” de l’histoire (qui a emménagé dans le village avec sa famille pour opérer un retour à la nature). N’oublions pas The Lord, génie du mal vieillissant, qui n’aspirait qu’à prendre une retraite paisible à l’écart du monde et qui reprend le sentier de la guerre, affligé d’une escouade de sbires attardés et inefficaces.

Si elle n’est pas désopilante tout du long, Hero Corp est une série qui m’a souvent fait glousser et parfois fait rire. Elle se laisse regarder sans trop se faire prier et le dernier épisode laisse supposer une deuxième saison fort intéressantes.

Sexe, Eyldar et étiquette

Il y a très longtemps, Thias et moi avions écrit un texte “Sexe in Tigres Volants” (allusion aux What’s New? de Phil Foglio et leur “Sex in D&D”) qui était, disons, très Tigres Volants 2.0. J’ai récupéré certaines idées pour le chapitre “sexe” du livre de base, mais ce qui suit est une section que j’ai écrite ces derniers jours pour la partie contexte de la campagne lupanar. Ceux d’entre vous qui s’attendaient à du croustillant risque d’être un peu déçus, je le crains…

Au risque de me répéter, la civilisation atlano-eyldarin et le sexe, c’est une longue histoire, euh… de cul. De façon générale, il n’existe chez eux que très peu de tabous sexuels : la violence et la contrainte sont seuls bannies des relations intimes. La question du sexe ou du genre est secondaire, ainsi que celle du nombre de partenaires, des liens familiaux ou même de l’âge; la culture atlano-eyldarin ne considère de toute façon pas les enfants prépubères comme de vraies personnes, ce qui les exclut de fait de toute considération sexuelle.

Ce que l’on sait moins, c’est qu’il y a une relation directe entre le sexe, le protocole et les relations sociales. De façon générale, on ne couche qu’avec quelqu’un en qui on a une relative confiance ; les mots « confiance » et « intimité » sont d’ailleurs très similaires et, dans certaines sous-cultures, synonymes. Donc, une partie de jambe en l’air au milieu d’une séance de négociations est juste une façon de dire « je vous fais confiance » – ou plutôt « je te fais confiance » ; à ce stade, on laisse tomber le protocole.

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“Down and Out in the Magic Kingdom”, de Cory Doctorow

Cory Doctorow est un auteur que j’apprécie pour ses écrits sur le site BoingBoing et, souvent, pour ses prises de position sur des domaines tels que la sécurité, la liberté et les droits fondamentaux. Je l’avais déjà découvert comme romancier avec Little Brother, chroniqué ici-même l’année passée (ha! ha! on peut désormais dire “l’année passée” pour 2009!) et, pour le coup, je me suis fait offrir tous ses romans à Noël.

J’ai commencé par Down and Out in the Magic Kingdom (“Dans la dèche au Royaume Enchanté” en français), ce qui n’est probablement pas le bon ordre chronologique, mais tant pis. Le roman suit Jules, un p’tit jeune de moins de cent ans qui, en cette fin de XXIe siècle qui a vu la fin de la rareté, de l’argent et de la mort elle-même, réalise enfin son rêve de vivre à Disney World. Oui, le Disney World, en Floride. Tout va bien, jusqu’au jour où il est assassiné (ce qui en soi n’est pas très grave: il est cloné et ses connaissances régulièrement mises à jour) et que, dans le même temps, une bande de concepteurs rivaux tentent de mettre la main sur son attraction préférée.

Je soupçonne qu’à sa sortie, en 2002, l’univers décrit dans Down and Out in the Magic Kingdom devait être à la pointe du courant transhumaniste, avec la Culture de Iain Banks, L’Âge du Diamant de Neal Stephenson et quelques autres fondus de la même eau. Depuis, les principes qui s’y étalent ont été repris et, si je puis dire, banalisés. Il n’empêche que, plus que les personnages eux-mêmes, c’est la “société Bitchun” – où la réputation, ou “whuffie” a remplacé l’argent – qui est au centre de l’histoire.

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The December People: Sounds Like Christmas

Cette chronique met en lumière trois évidences: d’une, il faut s’appeler Alias pour chroniquer un disque de chansons de Noël le jour de l’Épiphanie; de deux, il faut également s’appeler Alias pour avoir ne serait-ce qu’entendu parler de cet ovni musical – ça tombe bien, dans ces deux cas: je m’appelle Alias. De trois, je suis une vraie madeleine, parce que c’est en entendant à La Citadelle une compile de chansons de Noël enregistrée par une tripotée de gros métaleux que je me suis souvenu de cet engin.

(Oui, j’ai bien conscience qu’avec une telle intro, je viens de réduire mon lectorat potentiel à quatre personnes, moi-même compris.)

Or donc, Sounds Like Christmas, des December People, groupe éphémère car créé pour le seul enregistrement de cet album. À l’origine, des pointures comme Robert Berry (connu pour ses collaborations avec Keith Emerson et Carl Palmer, excusez du peu, et la production de quelques albums “Tribute To…”), Steve Walsh (Kansas), John Wetton (Asia) ou Trent Gardner (Magellan et un demi-million de projets annexes). Au final, treize chants de Noël – okay, douze chants et un poème de Noël – à la façon de.

De quoi, au fait? On commence un “Carol of the Bells” Yessien en diable, suivi par “We Three Kings of Orient Are” que j’ai longtemps cru être inspiré par Toto alors que c’était du Sting. “Silent Night” sonne comme Pink Floyd, “What Child Is This?” fait remonter des souvenirs de Genesis période “The Lamb Lies Down on Broadway” et “Little Drummer Boy” fait plus ELP qu’ELP eux-mêmes.

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Lupanar: premier jet

Attention, ce titre comporte une blague eyldarin!

Mis à part ça, ce que cela signifie, c’est que j’estime avoir bouclé une première esquisse de la “Campagne Lupanar” (dont le titre de travail plus officiel est “Le secret du Domaine des trois sources”). C’est plutôt une bonne nouvelle: je sais où je veux aller et à peu près comment y arriver.

Comme on est dans Tigres Volants et qu’il n’y a jamais de bonne nouvelle sans mauvaise nouvelle, ce n’est pas encore terminé, loin de là.

Une des choses dont je me suis aperçu récemment, en rajoutant aux différents épisodes de la campagne un résumé des scènes et des enjeux (selon la méthode du bon docteur Grümph), c’est qu’autant sur certains épisodes, cela s’écrit tout seul, autant d’autres sont plus difficiles à expliquer, principalement parce qu’ils ne sont pas orientés “action” et dépendent énormément des interactions sociales entre les personnages et les PNJ.

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2 dés sans faces et Creative Commons

Creative Commons logo (large)

Une discussion lors de la récente Assemblée générale de 2 dés sans faces a tourné autour de la distribution de jeux de rôle sous licence Creative Commons. C’est un sujet que j’ai déjà abordé dans ces pages à l’occasion de la sortie du jeu américain Eclipse Phase. La question étant bien évidemment de savoir si 2 dés sans faces voulait suivre le même chemin.

Le texte ci-dessous est un premier jet de réflexion, que j’ai pondu pendant les quarante minutes de train qui me ramenaient chez moi le soir même. Avec l’autorisation d’Edomaur, je les publie ici et j’attends vos retours sur le sujet.

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The Tangent: Down and Out in Paris and London

Avec une régularité de métronome, voici le nouvel album de The Tangent. Comme son nom ne l’indique pas, Down and Out in Paris and London est un album studio, le cinquième de ce qui a longtemps été un projet anglo-suédois et qui, désormais, est 100% british. Ça ne se sent pas vraiment.

Au reste, il semble ne pas y avoir beaucoup de surprises dans ce nouvel album: à première écoute, The Tangent continue à faire du The Tangent. Je pressens pourtant quelque chose de plus subtil: après avoir joué avec les thèmes de trente ans de rock progressif, le groupe est devenu un style en lui-même.

Les thèmes de ce nouvel album semblent s’éloigner de l’auto-référence propre aux trois premiers et continuer la tendance autobiographique commencée par Andy Tillison dans le précédent, Not as Good as the Book. The Tangent a cessé d’être un groupe de méta-progressif – un groupe de prog qui parle de prog – pour devenir un groupe de prog “comme les autres” (mais très bien quand même).

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La machine qui s’éteint toute seule

Machine that turns itself off

C’est le début de l’année, je suis un peu en panne d’inspiration pendant que je tape sur Wordpress pour essayer de mettre sur pied une version du site Tigres Volants basé sur cette technologie, donc excusez-moi de faire mon bloggueur moyen en publiant ce lien sur un article BoingBoing qui parle d’une machine qui s’éteint toute seule.

http://www.youtube.com/v/Z86V_ICUCD4

Indukti « Idmen »: Mon album de l’année 2009

Bon, donc 2009, c’est fait! C’est donc le moment des rétrospectives, best-of et autres palmarès de la même eau. Je sacrifie donc à la tradition en commençant par l’habituel Album de l’année 2009 – principalement parce que c’est le plus facile à choisir: Idmen, d’Indukti (chroniqué en août), a écrasé toute compétition cette année.

Relisez donc la chronique et celle de S.U.S.A.R, son prédecesseur: tout y est. Indukti, c’est juste une des plus grosses baffes musicales que j’ai eues, au moins depuis When Dream and Day Unite, de Dream Theater.

Idmen, d’Indukti, donc. Et pas de discussion!

Notez que ça a failli: la fin de cette année m’a amené deux belles perles avec les deux album éponymes de God Is an Astronaut et Aucan et le reste de 2009 a également été riche en albums d’excellente facture. En progressif contemporain, je citerai le Amor Vincit Omnia, de Pure Reason Revolution, ainsi que Anno Domini High Definition, de Riverside, avec mentions spéciales à Lazuli, Gazpacho et à VIII Strada.

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Noël geek

Je sais, ce n’est plus trop de saison, mais en général, chez nous, on a plus tendance à fêter le 31 que Noël. Or donc, cette année, Isa n’avait pas trop envie de se taper le sapin et la déco, la faute à une fin d’année hystérique à son boulot et à des enquiquinements de santé mineurs, certes, mais enquiquinants quand même.

Progression by Failure

Il fallait être français pour oser un titre comme Progression by Failure, dans la grande tradition de la logique shadock: “plus ça rate, plus ça a des chances de réussir”. Sans aller jusqu’à dire que cet album est un franc succès, je dois dire qu’il a dû avoir déjà beaucoup d’échecs derrière lui pour être arrivé à ce niveau.

Astra: The Weirding

Théoriquement, la notion de rock progressif devrait inclure l’idée de progrès, de vision tournée vers l’avenir et de modernité. Mais, de même que “l’art moderne” n’est plus très moderne, le rock progressif a une fâcheuse tendance à plus se tourner vers un passé glorieux que vers un avenir incertain, témoin The Weirding, premier album des Américains d’Astra.

Je vais être une fois de plus méchant et dire que tout, dans cet album, sent le vieux: de la pochette style Roger Dean des premières années à la musique, qui elle aussi emprunte beaucoup au Yes du début des années 1970 (elle leur emprunte tellement que je me demande si elle aura un jour les moyens de le leur rendre), jusqu’à la production qui, elle aussi, fait style-genre.

Dans l’absolu, ce genre de choses a tendance à m’agacer fichtrement, mais là, je dois avouer que toute considération passéiste mise à part, il y a chez ces p’tits-jeunes-qui-débutent une énergie et une virtuosité qui devrait leur attirer le respect de leurs aînés.

Car Astra ne se contente pas (enfin, pas seulement) de repomper les standards du progressif dinosaurien inférieur, ils y ajoutent une touche personnelle qui est, soit très originale, soit inspirée de tellement de sources différentes que ça revient au même. Comme en plus les musiciens ont clairement les moyens techniques de leurs ambitions, cela donne des compositions qui sont largement à la hauteur.

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Le Grand Déménagement (en cours)

Comme annoncé précédemment, j’ai commencé à déplacer certaines des pages de mon ancien site, Alias dedans, vers ce blog. L’idée générale est de commencer à centraliser un peu tout ce sur quoi je bosse de loin en loin sur cette plateforme-ci, qui a l’avantage d’être accessible un peu partout où il y a Internet. Pour …

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Syzygy: Realms of Eternity

Je vais finir par croire que le rock progressif est, pour beaucoup, une affaire de foi. Ce qui, personnellement, m’arrange assez peu, parce que je suis plus du genre qui doute. Dans le cas de Realms of Eternity, dernier album en date du groupe américain Syzygy, c’est une chronique dans Prog-Résiste qui m’a amené à commander, puis écouter cet album.