Le nom de Lilium Sova a soudainement repoppé dans mon environnement musical par les chemins de traverses: il se trouve que Cyril Chal, bassiste de Six Months of Sun, est également celui de Lilium Sova et il m’a envoyé un lien vers la discographie du groupe, donc cet album de 2016, Lost Between Mounts and Dales / Set Adrift in the Flood of People.
Lilium Sova est une formation genevoise, fondée en 2006. Elle se définit comme post-hardcore et, en effet, elle est assez clairement dans le registre du post-quelque chose, avec une musique expérimentale et instrumentale avec, sur cet album, un violoncelle très présent et très agressif. Oui, ça fait bizarre de dire ça, mais je vous assure qu’un violoncelle, ça peut avoir l’air méchant – ou, à tout le moins, menaçant.
Lost Between Mounts and Dales / Set Adrift in the Flood of People est le troisième album du groupe et il s’articule autour de deux « faces », intitulées Valley (six titres) et City (quatre titres). Les dix pistes sont plutôt courtes, à deux exceptions près, et l’album dure quarante-deux minutes.
Les habitués du blog se souviendront peut-être qu’en 2012, j’avais déjà parlé ici de Lilium Sova. D’abord pour leur concert à l’Usine en première partie de Tides from Nebula, puis pour leur album Epic Morning. Cet album est assez clairement dans la lignée de cet album, avec des côtés discordants et déjantés, mais je dirais qu’il a aussi un côté nettement plus sombre.
Si, à l’époque, j’avais été plutôt enthousiasmé par Epic Morning, je suis un peu plus circonspect sur celui-ci – ne serait-ce que parce que son titre kilométrique est malpratique. Blague à part, Lilium Sova a ici nettement accentué son côté expérimental et quelque peu bruitiste et c’est du coup un peu moins ma came. Ce qui n’empêche pas qu’il y a des ambiances franchement impressionnantes, comme par exemple sur « Scandens » et « Ofkæling ».
Il faut aussi noter que la « face City », où la guitare remplace le violoncelle est nettement plus agressive que la « face Valley ». Pas forcément moins bonne (j’aime beaucoup « Forlorn Roaming »), mais j’ai quand même une nette préférence pour les ambiances de la vallée. Au passage, j’ai également écouté leur plus récent EP, Tunnel du soir, qui me semble encore plus expérimentalo-bruitiste et je suis pas très fan de cette direction.
Au final, Lost Between Mounts and Dales / Set Adrift in the Flood of People et un album qui me laisse une impression mitigée. Il n’est pas facile d’accès, peut-être un peu trop expérimental par moments, mais quand il percute, il percute fort et bien. J’attends de voir ce que Lilium Sova va proposer par la suite, mais si vous aimez le post-rock (et assimilé) expérimental et un peu bruitiste, je vous en recommande l’écoute. Il est disponible sur Bandcamp.
Bonus: la non-vidéo de « Pakeneminen »
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