Tides from Nebula à l’Usine, Genève

Il y a environ trois ans, jour pour jour ou peu s’en faut, j’étais à l’Usine pour voir Isis, groupe de post-rock. Aujourd’hui, autre groupe de post rock au même endroit: ce sont les Polonais de Tides From Nebula qui nous font les honneurs du lieu.

Depuis, des travaux ont quelque peu réduit la taille du lieu (rebaptisé Kalvingrad), ce qui tombe assez bien: la notoriété des deux formations étant difficilement comparable, l’affluence est sérieusement moindre et, du coup, avec une salle de taille normale, on se serait senti un peu seuls dans la steppe.

Bon, c’était surtout vrai pour le groupe de première partie, les Genevois de Lilium Sova et c’est d’ailleurs un peu dommage. Il est courant de mépriser quelque peu les groupes de première partie, surtout s’ils sont locaux, mais c’est parfois un tort. Lilium Sova s’est avéré être une surprise de taille: un quatuor surexcité balançant un chaos de notes de prime abord sans logique, mais dévoilant au fil des compositions des pépites progressives.

Le set est bref, brutal, mais largement pas dénué d’intérêt: de l’énergie pure prenant parfois forme, produite par des musiciens explosifs (notamment un guitariste n’hésitant pas à bondir dans la foule). En discutant avec un des musiciens après le concert, j’ai appris que leurs albums sont assez différents de leur prestation; comme j’ai acheté le premier (le second devrait sortir très prochainement), je vous en reparlerai sans doute.

Après une relativement brève pause, Tides From Nebula monte sur scène devant un public un peu plus fourni (au pif, on devait être une centaine). On se dit, sur la base d’une intro planante, que le contraste avec le groupe précédent va être maximal. On a tort.

La performance de Tides From Nebula surprend elle aussi par son énergie, mais surtout par ses contrastes entre épisodes atmosphériques et mur de son ultra-saturé grand style. Parfois, les transitions sont abruptes – carrément des cassures – et, à d’autres moments, c’est plus une montée en puissance inexorable qui emporte tout sur son passage. Et notamment l’adhésion du public.

Ce soir, j’ai découvert un autre Tides From Nebula, bien éloigné de l’impression de clone plus ou moins inspiré de God Is An Astronaut que m’avait laissé son album Earthshine. En concert, c’est un animal différent; plus puissant, plus électrique. Un groupe généreux, aussi, qui nous gratifie d’une prestation d’une heure et demie, avec rappel, et n’hésite pas à remercier le groupe de première partie (une première, pour moi).

Petit regret pour le concert en lui-même: si le son était globalement excellent, l’éclairage quasi-exclusiviement par l’arrière nous a empêché de voir les musiciens tout du long du concert; pour une fois, le seul qui était visible, c’était le batteur! Cela a été particulièrement brutal pour mes photos, qui sont encore plus poucraves que d’habitude.

Bonus spécial vieux: le concert se terminant vers 23 h 30, j’ai pu attraper le tram et rentrer chez moi avant minuit. Ce qui, en semaine, est particulièrement appréciable.

Si vous avez l’occasion de voir Tides From Nebula en concert près de chez vous – ce qui ne semble pas si rare, vu que le groupe en est à sa cinquième tournée européenne – n’hésitez pas! L’expérience en vaut la peine.

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3 réflexions au sujet de “Tides from Nebula à l’Usine, Genève”

  1. Hello Stéphane, merci pour ce bel article que j’ai eu du plaisir à lire. Je tenais à préciser quelque chose vis à vis de ton texte : c’est à la demande du groupe que les éclairages ont été fait strictement par l’arrière. Notre ingé lights a pu s’en donner donc à cœur joie niveau ambiance, mais avait reçu comme consigne de le pas éclairer directement les musiciens.

    Par contre en tant que photographe de concerts (totalement en amatrice), je comprends ta frustration, ça complique fortement les choses 😉

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    • Hello Karine et merci pour ces précisions. Ayant été moi-même éclairagiste de concert (dans une vie antérieure et avant l’ubiquité des appareils photos numériques), je comprends le dilemme.

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  2. J’ai vu Epica remercié son groupe de première partie à l’Atelier à Luxembourg, ajoutant même que c’était rare d’avoir un groupe local de qualité. Le groupe se nommait Pale Obsession. A priori, ça n’existe plus, ce qui est dommage, c’était plutôt sympa.

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