Dans un coin de la galaxie dominé par les corporations, un SecUnit fait son travail en protégeant une expédition scientifique. Mais, dans All Systems Red, court roman de Martha Wells, il va devoir gérer une machination potentiellement mortelle et son statut de créature artificielle bien plus autonome qu’elle ne devrait l’être.

All Systems Red est le premier d’une série de sept ouvrages, à mi-chemin entre la novella et le court roman (environ 150 pages), connus sous le titre de Murderbot Diaries (Journal d’un AssaSynth en français). Ça faisait un petit moment que j’en entendais parler et j’ai profité d’un bon d’achat dans ma librairie anglophone locale pour braquer les trois premiers.

« Murderbot », c’est le nom que s’est attribué le protagoniste et narrateur. En vrai, ce n’est pas un robot, mais plus un cyborg, construit pour être un agent de sécurité. À la suite d’une mission qui a spectaculairement foiré, celui-ci a réussi à pirater son module de commande et gagné son autonomie, mais est devenu quelque peu dépressif et antisocial. Il essaye d’évoluer parmi les humains sans se faire repérer, parce que les formes de vie artificielles autonomes, ce n’est pas censé exister.

La blague, c’est que, comme il a été construit par des intérêts corporatistes, il souffre du « syndrome du contractant le moins cher »: son éducation est très lacunaire et même ses protocoles de combats sont ultrabasiques, du genre « se jeter sur l’ennemi et tant pis pour les dommages, on réparera plus tard ». C’est moins pratique quand on n’a plus accès à des caissons de régénération dédiés.

All Systems Red joue avec bonheur de ces multiples idées. D’abord, un contexte SF somme toute assez classique, mais avec quelques idées bien pensées et une cohérence plutôt travaillée. Ensuite, un personnage non-humain qui évolue autour des humains en espérant que ça ne se voie pas trop et qui, surtout, réagit de façon logique. Avec, derrière, quelques trames narratives très intéressantes, à base de plans foireux de corpos.

Beaucoup de gens m’avaient déjà vanté les Murderbot Diaries et je ne regrette pas de m’être laissé convaincre. C’est très plaisant à lire, la personnalité du narrateur apporte un regard décalé et il y a de l’action. En plus, ça se lit vite et la nouvelle édition en anglais, en couverture rigide, est un bel objet; que demander de plus?

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