Ça ne s’est pas fait tout seul, mais j’ai enfin pu écouter Imminent End, le nouvel album de DarkFlow, grâce à un service presse du groupe. Un album impressionnant, mais qui rappelle les aspects les moins réjouissants des années huitante.

DarkFlow est une formation suisse, fondée en 2019 autour de Sean Horror, chanteur et parolier du groupe, et qui propose un croisement entre shock-rock et metal, ici rappelant même le power-metal.

Troisième album du groupe, Imminent End est un concept-album eschatologique – ça veut dire qu’il parle de la Fin des Temps, avec Dieu, le diable et toute la clique. Il compte dix pistes courtes pour une durée d’environ trois quarts d’heure.

En écoutant cet album, lors de la soirée vernissage au Qwertz de Lausanne, j’ai assez vite pensé à Magoyond et à l’album Necropolis. J’y retrouve le même côté épique et symphonique, avec l’ambiance d’apocalypse. Cette ambiance m’a également rappelé les années huitante, qui baignaient dans cette imagerie de fin des temps à coup d’armes nucléaires. Ce qui, au passage, redevient douloureusement d’actualité.

Mais, pour en revenir à la musique, DarkFlow mélange le shock-rock grand-guignolesque, le power-metal épique et aussi le thrash-metal méchant. Ajoutez à cela une intro, « Breaking News », qui est en fait la conclusion de l’histoire: des messages d’info en plusieurs langues confirmant que, alleluia, les missiles sont en vol (« Whistles in the Sky », qui conclut l’album).

Dans cet album, Sean Horror – le chanteur-protagoniste – est devenu général des Enfers et mène le bal de la fin du monde et sa vengeance personnelle contre Dieu. Au menu, un tsunami, l’avidité humaine, une IA et une overdose de bombes atomiques (OK, techniquement, une bombe atomique est déjà une overdose).

Globalement, Imminent End est un album très impressionnant et clairement, à ce jour, le meilleur de la discographie du groupe. Et je ne dis pas ça seulement parce que j’ai reçu l’album en service presse (et que Sean Horror est beaucoup plus grand que moi et sait où j’habite). Il est tout en tension et en intensité; l’ambiance de fin du monde est palpable, soutenue par une production puissante quoi donne à l’album un son énorme.

Par contre, il y a deux-trois points un peu surprenant. Par exemple, le fait que dans un album qui a une tonalité plutôt sombre, certains passages arborent des aspects plus grotesques. Un peu comme si, sous le vernis de général des Enfers, on retrouvait le Sean Horror de Insane Circus. Et si le côté instrumental est solide, je suis plus réservé sur certaines parties vocales – peut-être aussi à cause du côté grand-guignolesque du personnage.

Quoi qu’il en soit, malgré ses petits défauts, Imminent End est un album solide et il me tarde de voir Darkflow le jouer en concert. Il est disponible sur Bandcamp.

Bonus: la vidéo de « Eerily Fading Away »

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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