Un chat qui n’en est pas un, un phare sans mer, un thé tous les vingt-cinq ans: bienvenue dans le monde d’Ajia, l’univers de la Noire essence, pour ce court recueil de nouvelles intitulé Le Phare de Capernam et toujours signé par Jeanne Perrin.

Dans l’absolu, ce petit bouquin peut paraître anecdotique, mais il contribue à poser l’univers de la Noire essence. Sans trop s’encombrer d’une narration dense, les nouvelles jouent beaucoup avec les particularités du monde. On y retrouve les dieux qui vivent parmi les mortels, lesdits mortels qui ont tendance à revenir de la mort, le côté cassé et bricolé du monde et les absurdités diverses.

Maintenant que je suis un peu rentré dedans, j’avoue apprécier de plus en plus le monde la Noire essence. Une fois encore, ce sont souvent les personnages qui font l’intérêt des histoires – sauf peut-être la dernière, avec deux immortels pas très fascinants (heureusement rattrapés par leurs propos et le côté poétique de la nouvelle).

Au rayon de l’absurde, je recommande notamment l’intro sur l’origine du nom de Capernam, qui réussit l’exploit de ne donner non pas une, mais deux explications. Après, vu que je connais les deux phénomènes derrière cette histoire, j’ai également droit à quelques anecdotes croustillantes derrière le projet.

Mais Le Phare de Capernam, ce n’est pas que de la déconne – encore que le terme est un peu fort pour le style d’humour plutôt subtil des textes. C’est aussi quelques histoires plus poétiques, flirtant avec le conte.

Bref, j’aime beaucoup, au point où la brièveté du recueil – une petite centaine de page – m’apparaît comme un défaut. Le seul du Phare de Capernam, du coup. Alors si vous avez aimé les autres romans de la Noire essence, ne passez pas à côté!

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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