Je ne sais pas si, comme le suggère le titre de leur nouvel album, Fearless in Love, les membres de Voyager sont amoureux, mais une chose est claire: il n’ont en effet peur de rien! Et c’est une bonne chose.
Voyager est une formation australienne, active depuis 1999 et qui est parmi les fers de lance de ce que j’appelle « l’école australienne » de metal progressif, celle qui n’hésite pas à faire des compositions à la limite de la pop. Mais metal quand même.
Fearless in Love est le huitième album du groupe. Il dure trois quarts d’heure, divisé en onze titres plutôt courts – entre trois et cinq minutes, pas plus.
Pour ceux qui n’avaient pas suivi l’affaire, Voyager s’est présenté deux fois au concours de l’Eurovision. Oui, l’Australie participe à l’Eurovision, ne me demandez pas pourquoi. Bref, l’année passée, ils avaient échoué de peu aux qualifications nationales, mais en 2023, ils sont allés jusqu’en finale et ont terminé dixième. Ce qui, pour un groupe de metal progressif, est franchement impressionnant.
Je le mentionne, parce que Fearless in Love compte, dans ses compositions, les deux titres présentés: « Dreamer » en 2022 et « Promise » en 2023. Et si on les écoute indépendamment, surtout avec l’étiquette « Eurovision », on ne se rend pas forcément compte à quel point ce ne sont pas des anomalies dans la discographie du groupe.
Je connais Voyager depuis pas mal d’albums – Ghost Mile a même été mon album de l’année 2017 – et, pour moi, il ne fait aucun doute que c’est un groupe de metal progressif. Ils ont beau être doué pour des compositions hyper mélodiques, blindées de clavier, ils ont également des gros blasts de guitare qui mordent. Il y a même de la voix saturée sur « Ultraviolet ».
Le groupe affiche également un attrait pour l’esthétique des années huitante, que ce soit dans leurs visuels, mais aussi dans leur musique. Leurs duos guitare-claviers me rappelle souvent le Saga de l’époque – sans parler de l’emblématique keytar.
Alors, certes, on est en droit de se demander où est le metal progressif, dans tout ça. Metal, aucun doute, comme mentionné plus haut; par contre, l’aspect prog est plus évanescent. Disons que si Voyager reste dans les mêmes sonorités que, mettons, Ghost Mile, je ne retrouve pas dans Fearless in Love la complexité de son morceau-titre.
Est-ce un mal? Pas nécessairement. Pour moi, en tout cas, Fearless in Love est album très agréable à écouter, Voyager continue à proposer un metal certes pas très progressif, mais très accessible. Il est disponible sur Bandcamp et je vous recommande instamment de lui consacrer quelques écoutes.
Bonus: la vidéo de « Prince of Fire »
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Bon, moi j’adore sans modération cet album. C’est vrai que le metal prog est a chercher très loin dans les structures, mais est-on obligé de toujours écouter la même chose ?
Vu ce que nous écoutons, je suppose que la question est rhétorique.