La sortie d’un nouvel album de TesseracT, en l’occurrence de War of Being, c’est toujours un événement dans le petit monde du metal progressif. Même si j’ai une relation compliquée avec le groupe (surtout avec ses performances live, en fait).
Formation britannique fondée il y a vingt ans, TesseracT est un des fer de lance du metal progressif contemporain, caractérisé surtout par son utilisation des sonorités djent. Les vocaux sont en chant clair, mais avec quelques pointes saturées.
Cinquième album studio du groupe (sans compter les EP), War of Being compte neuf pistes et dure un poil plus d’une heure. La plupart des compositions font entre quatre et six minutes, mais deux d’entre elles s’approchent de, et dépassent, la barre des dix minutes.
Ceux qui, comme moi, suivent TesseracT depuis un bon moment seront ici en terrain de connaissance. En effet, le groupe reste sur son style habituel: un metal progressif énergique et parfois énervé, qui côtoie des parties plus planantes. Le tout a une ambiance un peu science-fiction, un peu froide aussi.
Dans un sens, c’est une bonne chose: TesseracT maîtrise son art et War of Being est, du coup, un album carré. Peut-être peut-on noter qu’il sonne plus « énervé » que d’habitude, avec pas mal de passages vocaux à la limite des hurlements.
De l’autre, je ne peux pas m’empêcher d’être un peu déçu. Cinq ans après l’excellent Sonder, je m’attendais à quelque chose de plus révolutionnaire. War of Being, qui est de nouveau un concept-album de science-fiction – qui plus est décliné en jeu vidéo – me paraît quelque peu fade, du coup.
Plus ennuyeux: je le trouve trop long. C’est une critique que j’ai l’impression de faire souvent, ces temps; je ne sais pas si, avec l’âge, je deviens plus exigeant. Ou plus snob. Mais dans le cas de TesseracT, j’ai ce sentiment que ce qu’ils avaient à dire aurait très bien pu être dit avec dix-quinze minutes de moins et avec plus d’impact.
Reste qu’objectivement, War of Being est un bon album, avec pléthore d’excellents moments. Il s’en est fallu de peu pour que TesseracT nous livre ici un candidat au titre d’album de l’année et peut-être qu’en vrai, c’en est un. Mais j’attendais mieux, voilà.
L’album est disponible à l’écoute sur la page Bandcamp de leur label, Kscope.
Bonus: la vidéo de « Legion »
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