Paul était spationaute à bord de l’ISS, Bohémond chevalier normand au XIIIe siècle. Ensemble, avec d’autres exilés, ils chassent les orages temporels. C’est la trame de départ de Bomb X, bande dessinée de science-fiction bien secouée.
On a donc un monde qui n’est pas la Terre – ou peut-être pas – et qui est baptisé « Terre en Question ». On a surtout des événements soudains et brutaux qui vomissent littéralement sur ce monde des fragments venus d’époques diverses avec, parfois, des rescapés, les « exilés ».
Ceux-ci – enfin, ceux qui survivent au passage – vivent en grande partie à Newtown, une communauté bâtie « à l’ombre » d’un gigantesque porte-conteneurs, éperonné en équilibre instable sur un piton rocheux. Ça pose déjà bien le décor.
Dans ce premier tome de Bomb X, on découvre ce monde, ses habitants et aussi leurs questions, qui sont plutôt nombreuses. Où sont-ils? À quelle époque, si tant est que ça ait une importance? Quels secrets cache ce monde, qui semble avoir une population indigène?
On découvre aussi des personnages plutôt intéressants, à commencer par Bohémond. Le chevalier s’est pris de passion pour la musique (il cite Eminem et chante du Michael Jackson) et pour l’aviation, rêvant de pouvoir voler.
Ce premier tome ressemble surtout à une mise en bouche, posant le décor et ouvrant la porte, dans la dernière page, à ce qui pourrait être la trame de l’histoire de Bomb X. Pour le moment, même le titre est une énigme.
Mais cette mise en bouche est plutôt convaincante: un contexte plutôt original, un côté post-apo dans le dessin des véhicules et de la communauté (et les décors désertiques), des personnages attachants.
Le dessin, assez classique dans un style contemporain, mais très maîtrisé, est assuré par Ronan Toulhoat et Brice Cossu, les couleurs par Yoann Guillo et le scénario est signé Vincent Brugeas. Signe qui pose la qualité de l’ensemble: une préface de Denis Bajram; on a déjà vu pire comme parrainage!
Du coup, ce premier tome de Bomb X est très prometteur. Le fait qu’il se termine par un cliffhanger est peut-être un peu rude, par contre.
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Je vois que Brugeas et Toulhoat sont toujours passionnés d’Histoire… mais je ne les aurais pas imaginés sur un scénario aussi fantaisiste.
Je ne connaissais pas ces deux-là, mais j’avais déjà croisé la route de leurs deux complices (avec Denis Bajram) sur Goldorak.