Les Gérard

Je me rends bien compte que j’arrive un peu après tout le monde sur ce coup, mais il y a une semaine étaient décernés les Gérard 2010 du cinéma (il en existe aussi pour la télé). Les Gérard, c’est un peu comme les César, sauf que c’est le contraire: au lieu de récompenser les soi-disant …

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Hourglass: Oblivious to the Obvious

Il y a des jours où je me dis que je suis peut-être un poil trop influençable: le double album Oblivious to the Obvious, du groupe de métal progressif américain Hourglass, m’a été recommandé par quelqu’un que je ne connais pas et que je soupçonne être lecteur occasionnel de ce blog. Bien entendu, je l’ai acheté, ce qui est une façon de dire à tous les zozos qui font du prog qu’ils peuvent m’envoyer leurs recommandations par email s’ils veulent faire une vente de plus.

Bon, maintenant, de là à dire que je regrette l’acquisition, c’est peut-être un peu exagéré. Hourglass est un groupe raisonnablement solide et, s’il manque singulièrement d’originalité, empruntant un peu à Dream Theater et beaucoup à Vanden Plas, il sait faire du métal prog et montre avec Oblivious to the Obvious un goût et un talent certain pour les compositions-marathon: à part deux morceaux de sept minutes et les cinq derniers – qui forment un tout d’une demi-heure –, la durée moyenne d’un morceau tourne autour des douze minutes.

Personnellement, si je veux bien reconnaître toutes ces qualités à Hourglass, l’écoute de cet album ne m’enthousiasme pas plus que ça. J’ai déjà dit que, pour moi, un album de métal progressif se doit d’être plus que correct. C’est mon côté vieux con blasé et j’assume complètement. Il y a de bons moments dans cet Oblivious to the Obvious, mais dans l’ensemble, beaucoup de déjà-entendu. Maintenant, pour vingt balles sur le magasin de musique en ligne qui rime avec “thunes”, c’est très correct pour plus de deux heures.

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Mind.In.A.Box: R.E.T.R.O

Je sens que ce billet va faire ricaner certains lecteurs de ce blog, car, en théorie, R.E.T.R.O, dernier album en date du duo autrichien Mind.In.A.Box (attention! site web conceptuel), est très proche du genre de musique que je décrie parfois fort vocalement dans ces mêmes pages. En effet, Mind.In.A.Box fait une musique qualifiée de “Technopop” ou “Futurepop” voire, dans les mauvais jours, “Bitpop”.

Red Sparowes: The Fear Is Excruciating, But Therein Lies The Answer

Je vais être bref: le nouvel album des Red Sparowes, au titre toujours aussi délicieusement kilométrique de The Fear Is Excruciating, But Therein Lies The Answer, est à peu près tout ce que l’on peut attendre de ce groupe de post-rock instrumental californien. Rien de moins, mais rien de plus non plus. Pas que ce soit en …

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Sleeping With Sirens: With Ears to See and Eyes to Hear

Ce qu’il y a de bien avec les vraies boutiques réelles qui vendent des vrais disques, c’est qu’au bout d’un moment, on a droit à des recommandations de disques qui sont en général plus fiables que celles de Last.fm. C’est comme ça que je me suis retrouvé avec cet album du groupe américain Sleeping With Sirens au titre improbable de With Ears to See and Eyes to Hear.

Techniquement, on pourrait dire que Sleeping With Sirens est du métal à chanteuse, en ce sens que c’est du métal et qu’il y a une chanteuse, mais, d’une part, on est assez loin des envolées symphoniques tendance Walt Disney (avec une princesse et plein de bons sentiments) habituellement associés au style et, d’autre part, la chanteuse est un chanteur.

Toujours est-il qu’on est ici, on est plus dans un genre nu-métal énervé à la Linkin Park des âges héroïques, mâtiné de Lacuna Coil pour les contrepoints en vocaux hurlés.

En fait, un peu tout le monde hurle dans Sleeping With Sirens: les chanteurs, les guitares et, si ça se trouve, le batteur aussi. Ça fait très “jeunesse surexcitée” dans l’ensemble, mais avec un réel talent dans les compositions. Ce n’est certes pas de l’alambiqué façon rock progressif, mais on est également assez loin des compositions ultra-classiques que l’on peut subir sur la bande FM.

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Asia: Omega

Avec son nouvel album, OmegaAsia est de retour! Bon, d’accord, malgré ses presque trente ans d’existence, le supergroupe le plus connu de la planète prog n’était jamais vraiment parti, mais on ne peut pas vraiment dire que l’équipe précédente, qui avait commise le calamiteux Silent Nation (je n’ai pas encore écouté Phoenix, paru en 2008) était le meilleur exemple d’un groupe au sommet de son art.

Pour être très honnête, Omega non plus, mais avec le retour aux manettes de l’équipe originelle – Steve Howe (Yes) à la guitare, John Wetton (UK, King Crimson) à la basse, Geoffrey Downes (The Buggles, Yes) aux claviers et Carl Palmer (ELP) à la batterie (plus Roger Dean pour la pochette) – signifie également un retour aux sources et à un prog léché flirtant avec le hard-FM.

Cet aspect “retour vers le futur” a un côté à la fois amusant et agaçant. Amusant parce que j’ai beau me dire un anti-nostalgique de première bourre, Asia a été un des groupes-phares de mes années 1980 à moi. Et de ce point de vue, un album qui attaque avec des morceaux comme “Finger on the Trigger” rappelle forcément des bons souvenirs. Agaçant, parce que si j’achète un album sorti en 2010, ce n’est pas (que) pour me rappeler de bons souvenirs d’il y a trente ans.

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Ephemeral Sun: Harvest Aorta

Ça fait donc deux albums du groupe américain Ephemeral Sun en peu de temps et, comme je le supposais, ce Harvest Aorta n’a pas grand-chose à voir avec son prédécesseur, Broken Door. Passons rapidement sur le joli combo nom du groupe/titre de l’album dans le genre prog de chez prog et intéressons-nous plutôt à l’album lui-même.

Quatre morceaux entièrement instrumentaux, donc, dont le style épouse une grande partie des sous-genres du rock progressif, à commencer par le néo-progressif, très présent sur “Springsong”, le premier morceau de l’album, qui rappelle pas mal le Marillion des premières années. C’est un peu la tendance lourde de cet album, avec des passages plus classiques, à la Emerson Lake and Palmer, notamment sur un “Prism” aux sonorités plus axées sur les années 1970.

Après un très discret “Memoirs” de moins de cinq minutes (de 50% plus court que le deuxième plus court morceau de cet album, pour vous donner une idée), on attaque le morceau-titre et ses quarante-deux minutes. D’accord, quarante et une minutes et cinquante-six secondes, si on veut chipoter.

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Songe est mensonge (Boulet: Notes 4)

Ayant déjà massivement dithyrambé sur les précédents volumes des Notes du sieur Boulet, on va faire court: le quatrième volume, intitulé “Songe est mensonge” est sorti. Je ne vais pas vous répéter à quel point il est plus mieux très bien, vu que, tous blogs confondus, ça fait la quatrième fois que je vous fais …

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Iron Man 2

Deuxième film à l’affiche de ce week-end, Iron Man 2, la suite des aventures de l’inénarrable Tony Stark, le super-héros le plus cool et le plus puant de l’histoire. Dans ce deuxième épisode, le milliardaire mégalomane doit affronter des nouveaux ennemis, à commencer par son propre organisme et le Sénat américain. C’est très postmoderne.

Il y a bien évidemment un vrai super-méchant, joué par un excellent Mickey Rourke qui se donne des faux airs de Danny “Machete” Trejo, un plan machiavélique qui implique un concurrent de Stark et des cascades spectaculaires, servies par des effets spéciaux sans faille. Pour le reste, disons que l’effet de surprise du premier étant quelque peu passé, cette suite, malgré la surenchère visuelle, donne l’impression d’être un ton en-dessous.

Cela étant, “un ton en-dessous” du premier place Iron Man 2 nettement au-dessus de la soupe superhéroïque, même si c’est principalement dû au décalage du personnage principal par rapport aux canons du genre.

Alice in Wonderland

Nouveau week-end ciné avec une double séance: avec un peu de retard, nous sommes allé voir Alice in Wonderland, que l’on peut assez facilement résumer par “Tim Burton et Johnny Depp en roue libre”. Je vous fais grâce de l’histoire, sinon pour dire qu’elle s’inspire des deux bouquins de Lewis Caroll, Alice in Wonderland et Through the Looking Glass.

S’il est dans l’ensemble plaisant, on ne peut pas dire que ce soit le film de l’année. Visuellement ébouriffant, mais surtout abominablement artificiel; je suppose que c’est un peu le but, au vu des bouquins dont il s’inspire, mais ça lasse très vite. Surtout, comme mentionné, on a vite l’impression que le film est un prétexte pour l’étalage par Tim Burton, le réalisateur, de ses fantasmes visuels préférés et, pour Johnny Depp dans le rôle du Chapelier Fou, de se lancer dans un des numéros de cabotinage dont il a le secret.

Du coup, même si j’étais plutôt content de le voir au ciné — malgré la course d’obstacle pour trouver une séance en VO pas-3D à une heure décente — je me dis que c’est un film pour lequel j’aurais très bien pu attendre la sortie en DVD.

Coheed and Cambria : The Year of the Black Rainbow

Groupe américain de métal progressif à grand spectacle, Coheed and Cambria débarque avec son quatrième album, The Year of the Black Rainbow. Après quelques hésitations, je l’ai acheté et, au final, je ne le regrette vraiment pas.

À part « métal progressif à grand spectacle », qui est bien gentil mais qui n’explique pas grand-chose, il est assez difficile de qualifier la musique de Coheed and Cambria. Il faut dire que les influences s’y télescopent avec une force et une vitesse qui donnerait le tournis au LHC du Cern ; s’il existe l’équivalent musical du boson de Higgs, il y a des chances qu’il soit observable dans cet album.

À la base, j’ai un peu l’impression d’entendre le résultat d’une folle orgie qui, dans les années 1980, aurait rassemblé les membres de Midnight Oil (pour la voix) et AC/DC (pour le côté hard rock), quelque part dans le bush australien, et dont l’enfant maudit aurait fui aux USA.

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Terminal: Tree of Lie

Attention, groupe à suivre! C’est la conclusion à laquelle je suis parvenu à l’écoute de Tree of Lie, premier album du groupe de métal progressif polonais Terminal. Entre parenthèses, je vous mets le lien vers la page MySpace, pas parce qu’elle est plus jolie que le site officiel, mais parce qu’au moins, elle n’attaque pas d’emblée avec du Flash et de la musique inarrêtable…

Si on doit dégager une seule influence qui émane immédiatement de cet album, c’est Pain of Salvation: même agressivité, même tendance à jouer des vocaux syncopés, même influence rap à la Faith No More ou Linkin Park. Ce n’est pas la seule: il y a bien sûr du Dream Theater, principalement parce que c’est l’ADN de quasiment tous les groupes de métal progressif contemporains, mais également  de la soul et du rythm ‘ n blues. Ça surprend.

À côté de morceaux typiquement métal progressif, comme “Afterlife”, “Mind Destruction” ou “The Maze”, on trouve en effet dans ce Tree of Lie des morceaux comme “Deep Inside” et surtout “Tree of Lie” que n’aurait pas renié Seal – pour donner un nom pas tout à fait au hasard, vu que c’est à peu près le seul artiste de ce genre que je supporte. C’est déjà impressionnant en soi, ça l’est encore plus quand on s’aperçoit que la voix de Daniel Moszczynski s’adapte parfaitement à ce style.

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“Routes et déroutes”, de Nicolas Bouvier

Après avoir lu tant de livres de Nicolas Bouvier ces derniers temps, j’ai lu Routes et déroutes, un livre sur Nicolas Bouvier. Il s’agit d’entretiens avec la journaliste Irène Lichtenstein-Fall, datant de 1991 et retranscrits co-écrits par l’auteur lui-même.

En fait, à leur lecture, on a un peu l’impression d’avoir droit aux bonus DVD, avec commentaires du réalisateur, le tournage du tournage et même les scènes coupées. À ceci près qu’autant je déteste les bonus DVD, autant j’ai trouvé ces entretiens passionnants.

Il faut dire qu’au moment où Nicolas Bouvier parle, quasiment tous ses voyages sont derrière lui et s’il revient sur ses premières pérégrinations, c’est avec presque cinquante ans de recul. Et puis, même quand il parle de lui, Nicolas Bouvier est toujours un grand écrivain au verbe parfois facétieux.

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Clash of the Titans

Dimanche ciné, deuxième. Les avis des forums rôlistes sur Clash of the Titans oscillant entre “bouse infâme” et “divertissement honnête”, je n’attendais pas grand-chose de ce remake à gros budget d’une série B des années 1980. Au final, même si j’ai envie de dire “les deux, mon général”, je dois avouer que mon coeur balance plutôt du côté de la seconde option.

Officiellement, l’histoire est celle de Persée, fils de Zeus, figure mythologique qui défait Méduse, sauve Andromède et autres exploits du même tonneau (des Danaïdes). Bon. Maintenant, pour ce qui est du film, vous prenez cette belle légende, vous tapez dessus jusqu’à ce que ça fasse de la mousse et rajoutez par-dessus un salmigondis d’aventures plus ou moins bâtardes, à base de monstre géant, de querelles entre dieux et de libre arbitre.

Ne me demandez pas non plus pourquoi le film s’appelle ainsi, vu qu’en fait de titans, on n’a droit qu’une vague mention au début.

Saupoudrez l’ensemble de batailles épiques et très agitées de la caméra, d’effets spéciaux allant du raisonnable (Méduse, les scorpions géants, le Kraken) au calamiteux (les costumes des dieux grecs, Zeus en tête, probablement volés chez un accessoiriste pour sentai) et d’acteurs plus ou moins inspirés. Vous obtiendrez au final un machin qu’on hésite à prendre au sérieux, tant le contraste est saisissant entre le côté dramatique du scénario et de la mise en scène et l’aspect franchement risible de certains des éléments du film, mais rythmé et énergique.

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How to Train Your Dragon

Dimanche ciné hier, avec une double séance, ce qui va également faire une double note de blog, pour le coup. On commence (à onze heures du matin, ce qui n’est pas humain), avec How to Train Your Dragon, le dernier dessin animé de la maison Dreamworks.

À la base, on a un village viking sur une île perdue, qui est régulièrement attaqué et pillé par des dragons, et Hiccup, un gamin qui, comme de bien entendu, et à peu près l’exact opposé de la bande de velus surexcités et surarmés qui peuplent son village — à commencer par son chef de père.

Taillé comme une allumette qui aurait été malade et plutôt du genre inventif, le gamin dégomme par erreur un dragon légendaire et, ne pouvant pas le tuer, décide de le dresser. Ce faisant, il découvre plein de choses sur les bestioles en question; je ne vous fais pas un dessin: c’est du classique de chez classique. Les sarcasmes et les allusions sur l’adolescence en moins, Disney aurait pu le faire.

Classique, mais efficace: c’est drôle, enlevé, avec la bonne combinaison de recherche historique à moitié décente pour faire l’ambiance et le parlé contemporain pour le décalage. Il y a des gags visuels à foison et de l’action, Les bestioles sont sympa comme tout, avec une mention spéciale pour celle de l’histoire, qui prouve sans aucun doute la théorie que les dragons et les chats sont une seule et même espèce.

Le film serait sorti une année plus tard, j’aurais même pensé à une parodie des visuels d’Avatar, tant certaines de scènes de vol sont similaires — mais mieux, parce que ne se prenant pas au sérieux. Même l’image ci-dessus rappelle le graphisme du Pocahontas stellaire de James Cameron.

Exemple typique des dessins animés contemporains qui s’adressent autant aux adultes qu’à leurs gnomes, How To Train Your Dragon est plutôt réussi.

Blog à part en Creative Commons

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Pour moi, ça allait sans le dire, mais ça ira sans doute mieux en le disant: les articles de ce blog sont désormais explicitement sous licence Creative Commons (Attribution 3.0). Du coup, si vous souhaitez reprendre des textes sur votre site, blog ou autre, il suffit de mentionner mon nom et c’est tout. Un lien …

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Mastodon: Blood Mountain

Après avoir consciencieusement glosé l’année passée sur le fort progressif Crack the Skye de Mastodon, il m’est venue l’idée saugrenue de voir à quoi ressemblait le précédent album, Blood Mountain. Pendant un bref instant, je me suis dit que je n’aurais peut-être pas dû.

Je commence à voir pourquoi ceux qui adorent Blood Mountain détestent Crack the Skye, et réciproquement: là où ce dernier est du métal progressif sur fond de brutalité assumée, le premier est plutôt du genre grosse artillerie, avec quelques bouts de progressif dedans. Cela dit, de mon point de vue, l’un est l’évolution logique de l’autre.

Ce qui est surtout impressionnant avec cet album, c’est l’inventivité sonore, que ce soit les absurdités vocales de “Bladecatcher” ou les guitares folles de “Capillarian Crest”, on ne peut pas exactement dire que Mastodon dans le simple et l’éprouvé. De façon générale, si la musique est du pur métal moderne, empruntant beaucoup au style sludge, la structure des morceaux est d’une complexité que ne renieraient pas les fans de King Crimson.

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