La semaine passée, les Transports Publics Genevois (TPG pour les intimes) inauguraient un nouveau réseau avec beaucoup, beaucoup de changements: nouveau tram (qui passe vers chez moi, yay!), changements de lignes à gogo, nouveau tarifs. Immédiatement, on a eu droit à un concert symphonique pour couinements et larmes de la part de notre sympathique journal local, la Tribune de Genève, relayé sur Twitter par bon nombre de personnes.
Ma réaction immédiate a été de dire que l’on a les apocalypses que l’on mérite et que, comme l’a titré la même Tribune, quoique sous la forme d’une question, les Genevois sont effectivement les champions des râleurs. J’ai d’ailleurs pris les transports en commun pour me rendre au bureau et en ville ces trois derniers jours et je n’ai personnellement constaté aucun désagrément majeur, ce qui m’amène à une troisième constatation (pour reprendre les termes de Ben Goldacre précédemment cité): le pluriel de “anecdote” n’est pas “données”.
Entendons-nous bien: oui, les changements sont massifs. Selon les chiffres officiels, 70% du réseau TPG est affecté, d’une manière ou d’une autre: certaines lignes changent de parcours, d’autres disparaissent, les lignes de tram ne sont plus que trois et certaines lignes ont désormais deux terminus. Ce dernier point est particulièrement agaçant, mais, dans l’absolu, rien qui ne puisse être remédié par un peu d’attention.
Déjà, ce n’est pas comme si on avait été pris au dépourvu: ça fait bien un mois, voire deux, qu’on était prévenus. À se demander si les Genevois ne sont pas vaguement illettrés. Le problème est que ce n’est pas comme si ce genre de changements pouvait être testé au préalable; les beta-tests privés, ça peut fonctionner en informatique, pas en urbanisme. Ça, plus le fait que le changement intervient à un moment de l’hiver (OK, techniquement, on est encore en automne) pas réellement clément.
Mais bon, il semble que crier à la gabegie, à l’incompétence et réclamer des têtes au bout d’une pique est dans l’air du temps (sauf quand il s’agit de banquiers, de lobbyistes, de militaires et autres réels parasites). Même quand, objectivement, les choses fonctionnent.
(Photo par Tram aux fils via Flickr sous licence Creative Commons.)
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Ils n’avaient pas été privatisés, vos transports publics ? J’avais cru voir ça dans un documentaire. (C’était peut-être une autre grande ville suisse.)
Non, ça reste une entreprise publique, mais autonome.