Et allez, encore une chronique d’album au doux parfum de controverse, parce que oui, il est enfin venu le temps de parler du nouvel album de Nightwish, Yesterwynde. Les mauvaises langues diront que, comme Noël approche, le disney-metal, c’est de circonstances.
Comme j’ai déjà dû vous faire la blague, je ne vais pas commencer cette section par « on ne présente plus Nightwish ». La formation finlandaise existe depuis 1996 et s’est très vite imposée comme un des fers de lance du metal symphonique, surtout sa variante à voix féminine. À noter que c’est le premier album du groupe sans l’emblématique bassiste Marko Hietala.
Yesterwynde est le dixième album studio du groupe et le troisième d’une trilogie conceptuelle sur la nature humaine. Il dure un peu plus de septante minutes et compte douze pistes. Aucun epic cette fois-ci: juste deux pistes entre huit et neuf minutes et la plupart des autres entre cinq et six minutes.
Un peu comme Devin Townsend précédemment, Nightwish est un groupe qui invite les opinions tranchées: il y a beaucoup de gens qui détestent et probablement autant qui idolâtrent le groupe. Pour ma part, je suis un peu entre les deux – mon côté suisse, sans doute – mais plus du côté qui aime bien, voire beaucoup.
Ceci posé, Yesterwynde n’est à mon avis pas le meilleur album que Nightwish n’ait jamais fait. Et, aussi, c’est un album avec un son que j’ai trouvé un peu différent des précédents.
La musique du groupe a toujours été une question d’équilibre entre le metal et l’orchestral et j’ai l’impression que c’est ici l’orchestral qui a pris le dessus. Ce n’est pas un gros problème, mais mieux vaut le savoir.
Il y a également, sur cet album, un certain nombre de sonorités inédites et, parfois surprenantes – comme par exemple l’intro très darkwave de « The Days of… » – morceau qui a là encore un côté très « bande originale » (et qui ne dépareillerait pas sur un épisode de Doctor Who).
Je rassure cependant les fans: on retrouve beaucoup des « signatures » musicales de Nightwish – peut-être un peu trop et, parfois, le groupe donne l’impression de s’auto-parodier. Yesterwynde accuse aussi une baisse de régime dans le dernier tiers. Ce qui peut aussi s’expliquer par la traditionnelle critique « cet album est trop long ».
Trop long, trop typé, peut-être, mais Nightwish reste un groupe qui est capable de faire des morceaux qui me foutent les poils. Les cinq premières pistes de Yesterwynde sont limite une masterclass du genre. Et le reste de l’album compte également pas mal de très belles choses.
Alors oui, Yesterwynde de Nightwish, c’est un peu du disney-metal – surtout quand on compare le groupe à la scène la plus extrême. Mais Tuomas Holopainen, claviers et principal compositeur du groupe, a déjà réalisé un album à la gloire de Picsou, donc bon. Et ça reste du très bon disney-metal.
Bonus: la vidéo de « Perfume of the Timeless »
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18/12/2024 at 09:34
Très bon post
18/12/2024 at 10:30
Merci!
18/12/2024 at 09:46
@blogapart Roh, "disney-metal"
18/12/2024 at 22:38
Ah non, c’est le quatrième : il ne faisait pas partie du groupe sur leurs trois premiers albums. 😉
18/12/2024 at 22:40
Oui: le premier sans lui depuis son entrée dans le groupe en 2000 (notamment, il n’y était pas quand j’ai vu le groupe pour la première fois, en 1999).
19/12/2024 at 18:59
Je n’en ai guère conservé de souvenirs. Le précédent disque m’avait déjà déçu ; celui-ci ne déroge pas à la règle. Loin de la bouse, mais loin aussi du chef-d’œuvre. Et comme tu le soulignes si bien, il y a une forme d’auto-plagiat parfois regrettable. L’album est aussi, effectivement, foncièrement orchestral. Ca manque de riffs, soli guitare tranchants et aériens. Malgré tous ses bémols, NIGHTWISH reste un cador du genre !