J’ai beau régulièrement vanner le sieur Iain, de Rhyme Signatures, je reconnais volontiers qu’il a un don certain pour mettre la patte sur des albums qui sortent de l’ordinaire, comme Portal Hopper, de Mothman and the Thunderbirds. Ne serait-ce que par le nom et la pochette.
À l’origine projet solo du sieur Alex Parkinson, Mothman and the Thunderbirds est une formation américaine, originaire de Pennsylvanie et active depuis cinq-six ans environ. Elle se définit comme explorant des thèmes bizarres, comme les cryptides, et musicalement, elle propose un prog-metal aux accents pop, particulièrement excité et hyperactif.
Pour preuve de cette hyperactivité, je citerais le format de Portal Hopper: douze titres et trente-huit minutes. Le morceau le plus long de l’album fait quatre minutes et demie.
Dans l’esprit, mais aussi dans la forme, Portal Hopper rappelle beaucoup certaines des compositions le plus déjantées de Devin Townsend ou Toehider, mais en gardant un côté très accessible.
Disons que j’ai l’impression que Mothman and the Thunderbirds part sur des thèmes plutôt simples, voire pop (j’y ai même entendu des duels de guitares à la Saga sur « Fractals »), et y calque des grosses guitares et une rythmique agressive, avec quelques décrochages pour faire joli (ou pas). C’est assez évident sur les quelques pistes les plus calmes de l’album.
Portal Hopper a un côté très festif, bondissant – comme son nom l’indique, d’ailleurs. On a l’impression que les musiciens ne tiennent pas en place, mais les compositions restent cohérentes; on n’est pas non plus dans l’avant-gardisme acrobatique.
J’aurais quelques réserves sur des parties vocales pas toujours complètement maîtrisées et un côté nawak qui se fait parfois un peu trop présent avec des anomalies acoustiques. Mais, dans l’ensemble, j’aime plutôt bien cet album.
Portal Hopper est donc un album que je ne recommanderais pas forcément aux fans hardcore de prog-metal juteux. Mothman and the Thunderbirds nous propose ici un album somme toute assez éclectique et qui sort des sentiers battus (avec un pogo stick à propulsion nucléaire).
Je vous recommande d’y jeter une oreille, notamment sur Bandcamp.
Bonus: la lyric-video de « Fractals »
Post-scriptum: j’ai oublié de signaler un point très intéressant: cet album est disponible sous licence Creative Commons (CC-BY-SA). Ce qui 1) est très cool et 2) signifie qu’il pourrait y avoir de nouveaux jingles sur Radio-Erdorin prochainement.
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