« Longues oreilles, idées courtes », d’Étienne Bar

Sur l’archipel des Folandes, les conflits sont nombreux, mais lorsque les elfes eux-mêmes commencent à se piquer d’idées de suprématie raciale et menacer leur alliance avec les Édrulains, l’affaire tourne au vinaigre. C’est autour de cette sale affaire que tourne Longues oreilles, idées courtes, roman d’Étienne Bar.

Avant toute chose, un petit avertissement: Étienne m’a envoyé, il y a longtemps, une première version de ce roman, sur lequel je lui ai fait un retour un peu vif. Le pauvre va finir par croire que je lui en veux personnellement. Cette chronique, cependant, se base sur la version finale de l’ouvrage, que j’ai récupérée via financement participatif.

Et, autant le dire tout de suite, j’ai été plutôt agréablement surpris par cette nouvelle mouture. Certes, elle n’est pas sans défaut, mais je n’y ai rien trouvé qui aurait justifié un préavis négatif. En même temps, j’avoue avoir eu la flemme de relire mes commentaires de l’époque.

L’histoire se centre sur deux enfants elfe, un jeune garçon et une fille nouvellement née, seuls rescapés d’un massacre, mais venant d’une famille à la réputation sulfureuse. Ils sont recueillis par la confrérie des Édrulains, mais le garçon, Alfirin, semble particulièrement ciblée par la vengeance de certains de ces congénères, qui n’hésitent pas à avoir recours à la magie démoniaque.

Plus grave, une faction elfique fait tout pour saboter l’alliance entre ce peuple et les Édrulains, pourtant naturellement alliés contre les différentes factions hégémoniques qui luttent pour le contrôle de l’archipel.

Cinquième ouvrage paru dans l’univers des Folandes, monde de fantasy créé par Étienne, et troisième dans le cycle de Laurana et Jahyra, Longues oreilles, idées courtes se lit plus comme une sorte de chronique. Il court en effet sur vingt-cinq ans, condensés en un peu plus de deux cents cinquante pages.

Je dirais que cette durée est le principal défaut du livre, couplé à une tendance à sauter d’un personnage à l’autre au fil des chapitres. Les deux ensemble me donnent une impression de décousu.

Cela dit, on retrouve sans déplaisir l’univers des Folandes et, plus particulièrement, l’île de Libreterre et ses mœurs si… libres, justement. Les personnages sont très attachants et l’histoire d’Alfirin apporte une forte dose de nuances de gris dans ce monde, qui évolue lui aussi.

J’aime aussi bien l’écriture d’Étienne, c’est de la fantasy qui n’est pas très exotique, mais qui joue beaucoup sur les relations interpersonnelles – oui, ça veut aussi dire « le sexe » – et des personnages qui n’hésitent pas à user de leurs charmes pour arriver à leurs fins.

Je précise également que, si cet ouvrage peut se lire de façon indépendante, je pense qu’il prend tout son sel quand on connaît le reste de la série: on y retrouve beaucoup des personnages des précédents tomes. C’est néanmoins une lecture très agréable et je recommande cet ouvrage, ainsi que ses petits camarades.

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