Quand L’Usine de Genève annonce une soirée post-rock, je dresse l’oreille. Surtout quand les têtes d’affiche sont The Ocean et This Will Destroy You – en plus de Lost in Kiev en première partie.
Je connais certes plus le premier que les deux autres (de nom, mais pas de musique), mais mon expérience me dit que c’est le genre de concert qui va déménager. Et, pour une fois, mon expérience ne s’est pas trompée.
Point bonus: j’obtiens une accréditation photo, ce qui est d’autant plus cool que je m’y suis pris en dernière minute (pour une raison qui m’échappe, j’étais persuadé que le concert était dimanche et non jeudi). En fait, je crois bien que j’étais le seul photographe « officiel » de la soirée… Comme j’avais déjà acheté un billet, je l’ai refilé à l’ami Léo.
La soirée commence à 19 h 30 avec Lost in Kiev. Comme leur nom ne l’indique pas, c’est un groupe de post-rock instrumental français, qui, quelque part, pourrait représenter le standard ISO des groupes de post-rock. Dit comme ça, ça pourrait paraître méchant, mais j’ai toujours trouvé que le post-rock était un genre qui prenait une dimension exceptionnelle en live et cette soirée le prouve une fois de plus.
Pour en revenir à Lost in Kiev, leur musique est classique, mais très efficace, avec des montées en puissance impressionnantes. Malgré une scène très réduite, le groupe joue avec une intensité remarquable dans leur show, rehaussé par des projections vidéos. Il va jouer un peu plus de 30 minutes, avec, sur l’avant-dernier morceau, la présence de Loïc Rossetti, le chanteur de The Ocean.
Le temps de démonter le bazar et de faire un peu de place et c’est un peu avant 20 h 30 que le groupe suivant monte sur scène. This Will Destroy You, vétéran texan de la scène post-rock, va balancer un set d’un peu plus d’une heure. Comme mentionné, c’est un groupe que je connais surtout de nom.
Et, en parlant de nom, le groupe y est plutôt fidèle: ce truc ça vous détruire. Quand on pense post-rock, on pense montées en puissance, mais les leurs sont exponentielles: on passe de l’instrumental planant au mur de son en trente secondes chrono. Là encore, malgré un jeu de scène un peu statique, l’intensité est au rendez-vous, avec des passages qui sont émotionnellement entre le coup de poing et la submersion.
Nouveau changement de scène et, à 22 h pétantes, The Ocean lance son set, bien évidemment centré sur Holocene, le dernier album. J’avais quelques appréhensions vu que cet opus m’avait un peu perplexifié à sa sortie, mais en live, il prend une autre dimension.
Le groupe va utiliser les parties trip-hop des compositions récentes en contrepoint du gros métal qui poutre, pour une ambiance quasi-tribale. Ajoutez à cette configuration des musiciens qui ont une grosse patate et qui y vont à fond, emmenés par une Loïc Rossetti déchaîné qui ne va pas hésiter à surfer sur la foule tout en continuant à chanter – trois fois!
J’avais déjà vu The Ocean sur cette même scène lors de leur précédent passage, en 2019, et je n’avais pas été entièrement convaincu par leur prestation alors. Celle-ci a été beaucoup plus impressionnante, avec un son carré. Bon, le light-show était toujours hostile aux photographes, mais ce n’est pas non plus ce qu’on lui demande.
Mention spéciale pour le public de l’Usine: si la salle n’était pas bondée, il était quand même présent en masse, avec notamment un fort contingent du CERN, que les musiciens avaient d’ailleurs visité un peu plus tôt dans la journée. Assez peu de pogo, mais beaucoup de crowd-surfing et aussi la présence d’au moins une personne en costume de dauphin – qui a d’ailleurs eu son heure de gloire sur scène avec The Ocean.
Bref, un soirée intense comme rarement, avec trois groupes au taquet et un public à l’unison. Vous pouvez retrouver les moins pires de mes photos sur Flickr et, comme d’habitude, le live-report sur YouTube et sur Peertube.
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