Première édition des Restes du samedi pour 2024, avec une thématique « terroir », puisqu’il s’agit de deux groupes de metal genevois. La ressemblance s’arrête là, puisqu’on a un double album de heavy « à l’ancienne », avec Critical Heartbeat et un EP post-metal, celui de Impure Wilhelmina.
Critical Heartbeat est une formation active depuis 2012, d’abord comme un groupe de reprises, puis avec leurs propres compositions. Musicalement, ils jouent un heavy-metal un peu old-skool, avec un côté thrash.
Revolution, qui est donc leur deuxième album après Scream en 2018, est du genre ambitieux: dix-huit pistes, près d’une heure trois quarts, avec plusieurs titres qui dépassent les six, voire sept minutes, ainsi que « O Senhor dos Mil Nomes » de plus de onze minutes (que je pensais être une reprise d’un morceau folklorique brésilien, mais qui est une compo originale en portugais).
L’album est impressionnant, mais j’ai un peu eu du mal à rentrer dedans. D’abord, comme mentionné précédemment, parce que le heavy à l’ancienne, c’est moins mon truc (ça l’a eu été, ça ne l’est plus). Ensuite, parce que j’ai trouvé quelques problèmes dans le mix, notamment dans la façon dont la voix est posée. Et puis, objectivement, plus de cent minutes, c’est vraiment beaucoup.
Je retiens cela dit une très grande maîtrise dans les instrumentaux, avec notamment des guitares plutôt bien foutues et quelques interludes planants très réussis. Revolution est disponible sur Bandcamp; c’est un album que je qualifierais de prometteur. Il y a des choses à peaufiner, mais c’est un début intéressant.
Bonus: la vidéo du morceau-titre
Impure Wilhelmina est par contre un groupe nettement plus connu de nous services; j’avais chroniqué leur album Antidote et leur prestation à la Fête de la musique 2022. En 2023, il est revenu avec un EP (ou « mini-LP ») intitulé Dead Decades, pour célébrer leurs presque trente ans d’activité.
Si le quatuor est connu pour un style entre post-hardcore, post-metal et post-rock, ici ils proposent certes deux pistes inédites, mais également trois reprises que l’on qualifiera d’éclectique par goût de l’euphémisme: King Crimson, The Cure et… Serge Gainsbourg. Ce qui tombe assez mal, vu que Gainsbarre est un de ces (très, trèèèès nombreux) artistes de la variété française qui me font fuir au bout de trois mesures. Mais bon, je vais prendre sur moi…
Et pour tout dire, les reprises non plus, ce n’est pas trop mon truc. À de rares exceptions près, j’ai une impression de dissonance quand j’en écoute. Alors, certes, Impure Wilhelmina reste dans ses sonorités post-metal, mais ça fait quand même 60% de l’album qui peinent à me parler. Je trouve plus intéressants les deux titres inédits, même si, paradoxalement, ils sont plus « classiques », plus dans le style habituel d’Impure Wilhelmina.
Dead Decades est disponible sur Bandcamp, mais je ne le recommande qu’aux fans inconditionnels du groupe – ou à ceux qui on une meilleure tolérance que moi vis-à-vis des reprises.
Bonus: la vidéo de « La Javanaise », mais c’est bien parce qu’il n’y a pas le choix…
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