Katatonia est un de ces groupes dont j’achète les albums avec plus de régularité que d’enthousiasme. J’aime bien le style, mais sans plus. Et du coup, j’ai un peu hésité avant de prendre leur dernier opus, Nightmares as Extensions of the Waking State.

Katatonia est une formation suédoise qui, depuis le début des années nonante, propose un metal progressif teinté de doom – plus proche du doom à ses débuts, cela dit. Je le qualifie souvent de « prog-metal mélancolique », mais ici il arbore des aspects plus metal, en même temps que des apects très prog et aussi quelques sonorités électro.

Treizième album du groupe, Nightmares as Extensions of the Waking State ne dure que trois quarts d’heure, pour une dizaine de pistes de longueur moyenne: rien qui n’aille au-delà de six minutes.

Dès le premier morceau, on se rend compte que ça ne va pas être tout fait du Katatonia standard: déjà, la piste nous trolle avec un riff très agressif, avant de partir sur un chant plus classique, puis revient sur des sonorités très metal.

Et le reste de Nightmares as Extensions of the Waking State est à l’avenant: une louche de familiarité et des sorties de route plus ou moins contrôlées. Par « sortie de route », j’entends que le groupe tente de sortir des sentiers battus, mais sans vraiment remettre en cause son identité profonde.

C’est compréhensible et, somme toute, ça fonctionne plutôt bien. Le côté gothico-symphonique de « Wind of No Change », les guitares nettement plus mordantes qu’à l’accoutumée ou … Même les parties plus lentes, plus mélancoliques du Katatonia originel ont un côté syncopé, très prog-jazz, comme sur le diptyque « Departure Trails » / « Warden ».

Le groupe nous surprend également avec un titre chanté en suédois, « Efter Solen », qui joue aussi sur des sonorités très électro, limite synthwave. Mais à ce stade, je dois avouer que l’intérêt global que j’avais pour l’album est quelque peu retombé. Ça reste sympa, mais pas aussi intéressant que dans la première moitié, un peu comme si le groupe était tombé à court d’inspiration.

Au final, j’aime bien Nightmares as Extensions of the Waking State. J’ajouterai d’ailleurs que le titre de l’album ainsi que son illustration ont été pour beaucoup dans ma décision de l’acheter. Katatonia y fait globalement du Katatonia, mais pas que et c’est tant mieux. J’aurais préféré plus d’audace, mais en l’état, c’est déjà bien.L’album est disponible sur Bandcamp.

Bonus: la vidéo de « Wind of No Change »

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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