Huit ans qu’on l’attendait, ce nouvel album de Earthside! Let the Truth Speak à la lourde tâche de succéder à l’exceptionnel A Dream in Static, sera-t-il à la hauteur? Spoiler: non. Mais à l’impossible nul n’est tenu.
Earthside est une formation américaine qui a la particularité de ne pas avoir de chanteur attitré. On pourrait donc dire qu’ils jouent un metal progressif instrumental et, de temps à autres, ils invitent un chanteur sur leurs compositions.
Let the Truth Speak compte dix pistes et ne dure pas moins d’une heure et quart. Ainsi, si le titre le plus court fait moins de trois minutes, seules trois autres pistes font moins de huit minutes et trois autres passent la barre des dix minutes.
Posons déjà les choses: non, Earthside ne sera pas l’album de l’année 2024 et j’en suis le premier navré. Peut-être que j’en attendais trop. Mais s’il y a des pistes vraiment remarquables sur cet album, il y en a d’autres qui me rendent perplexe.
Plus précisément, Earthside va jouer sur plusieurs registres, avec certes une base prog-metal solide, cinématique (entendre par là « très influencé par les musiques de film »), mais également un goût pour les expérimentations et l’inclusion de styles très disparates.
L’expérimentation c’est bien, mais ça ne fonctionne pas toujours. Ainsi, sur Let the Truth Speak, il y a plusieurs titres que j’aime beaucoup, mais aussi d’autres pour lesquels mes sentiments vont de « bizarre, mais intéressant » (les aspects rap de « Pattern of Rebirth ») à « mouaibof ».
Curieusement, malgré ses disparités stylistiques, l’album reste plutôt cohérent musicalement. L’identité d’Earthside transparaît tout du long, ce qui en dit beaucoup sur le niveau des musiciens et de leurs compositions.
Je pourrais aussi mentionner la longueur de l’album – ça ne serait pas la première fois, surtout que, dans le cas présent, elle est réellement hors normes. Mais, curieusement, ça me dérange moins que pour d’autres albums. Peut-être parce que, justement, comme il est très varié, il y a moins cette impression de répétition qui me dérange ailleurs.
En y repensant, « hors normes » est un qualificatif qui s’applique assez bien à Let the Truth Speak. Earthside signe ici un album qui, s’il est indubitablement du metal progressif, repousse très loin les limites du genre. Ce n’est pas toujours une bonne chose, mais on ne pourra pas reprocher au groupe de ne pas être allé au bout de leur délire.
Donc, je vous encourage à lui consacrer une écoute ou deux, par exemple sur Bandcamp.
Bonus: la vidéo du morceau-titre
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