Cairo: Nemesis

Parmi les expressions qui sont rarement un bon signe, il y a « sur un malentendu… » Surtout en ce qui concerne la musique. Pourtant, c’est un peu sur un malentendu que j’ai découvert cet album de Cairo, Nemesis.

Malentendu, parce que je l’ai confondu à la fois avec la formation américaine homonyme, active à la fin des années 1990, et avec Credo, groupe britannique aux sonorités très proches d’Arena.

Ce Cairo-ci est donc une formation britannique, elle aussi, mais née en 2016 autour de Rob Cottingham, guitariste de feu Touchstone. Elle joue un rock progressif de tendance néo-prog moderne, avec un duo masculin-féminin au chant.

Deuxième album du groupe, Nemesis compte dix pistes et dure un peu moins dune heure. La plupart des compositions sont entre trois et six minutes, mais l’album compte également trois titres plus longs, entre sept et huit minutes et demie.

Si vous me suivez depuis un petit moment, vous avez que j’ai développé, avec le temps, une réticence au chant féminin dans le prog proportionnelle à mon enthousiasme à sa présence dans le metal. Manière compliquée de dire que j’aime bien ça dans le metal, beaucoup moins dans le prog.

Manière aussi de dire que, dans le cas présent, j’aime bien. Sarah Bailey a une plutôt belle voix, bien posée et Cairo varie les sonorités chantées en laissant parfois le crachoir à Rob Cottingham, voire aux deux ensemble.

Cet aspect vocal n’est qu’un des bons côtés de Nemesis. Le principal, c’est que le groupe nous joue un néo-prog de très bonne tenue, avec ce qu’il faut d’émotion et d’énergie.

On va trouver sur plusieurs titres des inspirations venues des grands noms du prog seventies, Yes en tête, mais ce sont surtout des inspirations. La parenté avec la « bande des quatre » (Marillion, Pendragon, IQ et Twelfth Night) du néo-prog est plus évidente, mais s’y ajoute une touche de modernité inspirée par Frost*; ce n’est sans doute pas un hasard si John Mitchell a co-produit le précédent album du groupe.

Donc, ce Nemesis est plutôt cool, mais il a quand même quelques défauts. À commencer par une production pas toujours au taquet et des sonorités qui me paraissent plus vieillottes que strictement nécessaire. Je pourrais aussi dire qu’il est un peu trop long – ou qu’il pourrait être plus percutant avec un ou deux titres en moins.

Même si ce n’est pas non plus le néo-prog le plus original et aventureux du moment, Cairo réalise, avec Nemesis, un album très plaisant. Je recommande aux amateurs du genre de lui consacrer une écoute.

Bonus: la vidéo de « Tripwire »

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