Il y a trois ans, je chroniquais Theater of Sorcery, d’Avaland. Disons-le clairement: je n’étais pas très enthousiaste. J’ai cependant décidé de donner une nouvelle chance au groupe, avec son plus récent album, The Legend of the Storyteller.
Avaland est une formation française, originaire de la région grenobloise, et qui existe depuis 2018. Musicalement, c’est du metal symphonique mâtiné de power-metal et de metal-opera – en d’autres termes, de la turbochoucroute.
The Legend of the Storyteller est le deuxième album du groupe – deuxième chapitre sur dix prévus, mais j’y reviendrai. Il dure un peu plus d’une heure et compte la bagatelle de douze titres. La plupart des pistes sont de taille moyenne, entre trois et six minutes, sauf le final « Lies », qui dépasse (de peu) les dix minutes.
Il y a des groupes qui font des concept-albums. Avaland, lui, fait dans le concept tout court. Le concepteur du projet, Adrien G. Gzagg, a pour ambition de raconter l’histoire du monde imaginaire qui donne son nom au groupe en dix chapitres – un par album.
Bon, c’est du metal symphonique: les projets grandiloquents et la high-fantasy à grand spectacle, c’est un peu dans l’ADN du genre. Et, de ce point de vue, The Legend of the Storyteller ne déçoit pas: il y a de la mélodie à foison, des orchestrations symphoniques grandioses, des guitares qui tricotent par kilomètres et suffisamment de nappes de claviers pour noyer Jean-Michel Jarre.
Déjà, on est ici dans un album que je trouve beaucoup plus convaincant que son prédécesseur – qui souffrait sans doute du « syndrome du premier album ». Au niveau des compositions comme à celui de l’interprétation, c’est beaucoup plus maîtrisé, carré, avec pas mal de tubes en puissance.
Qui plus est, The Legend of the Storyteller bénéficie d’une blinde d’invités de haut niveau qui apportent un plus certain à certaines des pistes: Zak Stevens, Madie ou Jens Ludwig, par exemple.
Tout n’est pas parfait dans le meilleur des mondes, cela dit. Et je dirais que le principal défaut d’Avaland est de ne rien proposer qui n’ait pas déjà été entendu mille douze fois. En même temps, c’est un peu la plaie du metal symphonique: le genre est exigeant et très fréquenté. Mais le groupe se défend plutôt pas mal sur ce créneau: c’est classique, mais bien réalisé.
Pour ceux qui se demanderaient pourquoi j’ai eu envie de revenir vers ce groupe qui m’avait si peu impressionné précédemment, j’en ai entendu parler par deux fois, à peu de temps d’intervalle. D’abord par Sir MK / MoM, dans un live-report, puis par une amie, qui se trouve connaître un des musiciens.
Et, du coup, ce retour est plutôt une bonne pioche. The Legend of the Storyteller est, en soit, un album plutôt bon, mais aussi une preuve de la progression d’Avaland depuis son premier opus. Et rien que pour ça, il mérite qu’on s’y intéresse.
Bonus: la vidéo de « Kingslayer »
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À la première écoute, ça fait un peu Avantasia du pauvre. Il y a du potentiel. Personnellement, je regrette qu’ils ne chantent pas en français : ça manque de la turbochoucroute française. Et on sent que la voix anglaise n’est pas complètment maitrisée, qu’il y a de la retenue alors que chanter en français permettrait peut-être de lâcher les chevaux.
Je soupçonne que l’anglais permet de mieux “passer” à l’international. Pas sûr qu’ils aient pu tourner avec Rhapsody of Fire s’ils avaient chanté en français.