Audio’m: Godzilla

Six ans après leur premier album, Audio’m revient avec un nouveau projet. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il s’attaque à un gros morceau. Littéralement. Et dans plus d’un sens du terme, puisque cet album est intitulé Godzilla.

Audio’m est une formation française de rock progressif qui, à l’heure actuelle, ne compte pas moins de sept membres –… fût un temps où ils étaient même neuf. Ils proposent un rétro-prog qui me rappelle le néo-prog du début des années huitante, avec chant féminin en anglais.

Godzilla est un concept-album de plus de quarante-trois minutes. S’il se présente sous la forme d’un unique morceau, il est divisé en dix tableaux. Je suppose qu’il fallait bien ça pour un tel sujet.

Avant toute chose, je dois dire que j’ai plutôt bien aimé cet album. Je tiens à le préciser parce que, d’une part, je n’ai pas été tendre avec le premier effort d’Audio’m et, d’autre part, parce que j’ai aussi pas mal de trucs à redire sur celui-ci.

Mais commençons par les aspects positifs. Déjà, sur un sujet et sur une forme aussi casse-gueule, Godzilla fait la démonstration d’une belle maîtrise. L’album est traversé tout du long par une intensité impressionnante, avec plusieurs moments de grâce proprement bluffants.

Ceci posé, plusieurs choses me gênent. D’abord la voix. J’ai conscience que je ne suis pas toujours à l’aise avec les voix féminines dans le prog; ici, Emmanuelle Olmo-Cayuela aligne une prestation honorable. Mais il y a quelques moments où ça coince un peu.

De plus, l’album souffre d’un « mal français »: un chant très, très présent tout au long de l’album, avec somme toute peu de respirations instrumentales. Là encore, c’est assez personnel, mais j’aime bien mon prog avec plus d’instrumental dans les compositions.

L’autre point gris – ce n’est pas assez important pour parler de point noir – est à chercher au niveau de la production. Qu’Audio’m propose un rétro-prog dont les sonorités me rappellent les débuts d’iQ (Tales from the Lush Attic) ou de Marillion (les démos pré-Grendel), OK; je suis moins enthousiaste quand le son semble également venir en droite ligne de cette époque. J’aurais aimé une prod un peu plus péchue, du genre que proposent des groupes comme The Watch ou Wobbler.

(Pour le gag, j’ai d’abord cru que le groupe m’avait envoyé un MP3 trop compressé, ou même une version non finalisée. Au final, effectivement la version MP3 manquait de patate, mais même ainsi, ça reste un peu faiblard à mon goût.)

Mais au final, je confirme ce que j’annonçais plus haut: malgré ces quelques défauts, Godzilla est un bon, voire un très bon album. Je remercie Audio’m de me l’avoir envoyé en avant–première – même si, au final, je ne le chronique que deux semaines après sa sortie officielle.

Bonus: la vidéo de, euh… ben, en fait, tout l’album en audio

Pour soutenir Blog à part / Erdorin:

Blog à part est un blog sans publicité. Son contenu est distribué sous licence Creative Commons (CC-BY).

Si vous souhaitez me soutenir, vous pouvez me faire des micro-dons sur Ko-Fi, sur Liberapay ou sur uTip. Je suis également présent sur Patreon et sur KissKissBankBank pour des soutiens sur la longue durée.

3 réflexions au sujet de “Audio’m: Godzilla”

  1. Le précédent n’était pas fameux. Si le chant est toujours aussi… et que la production est cracra, j’avoue, ça ne donne pas envie, je passe. Ta chronique ressemble au témoignage d’un gars atteint du syndrome de Stockholm 😉

    Répondre

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.