Le sieur Iain, de la chaîne Rhyme Signatures, était très, mais alors très enthousiaste en chroniquant cet album, Reconciliation, par Almo. J’ai voulu l’être aussi, mais je n’y suis pas arrivé. Pourtant j’ai essayé.
Almo, c’est Benjamin Almö Thorsell, compositeur et multi-instrumentiste suédois dont le projet est actif depuis l’année passée. Il propose un metal progressif parfois très secoué (avec des voix saturées), parfois très progressif, parfois les deux à la fois et toujours très inspiré par Haken.
Reconciliation est le premier album du projet. Il dure un poil plus d’une heure, avec huit pistes, généralement entre quatre et sept minutes, sauf une de presque dix minutes et un epic final de vingt minutes.
En résumé, c’est bien, mais.
Le principal souci que j’ai avec cet album, c’est qu’Almo aime visiblement beaucoup Haken. C’est compréhensible, parce qu’Haken c’est très cool, mais des fois il l’aime trop. C’est plus de l’amour, c’est de la rage, comme disait ma grand-mère. Ce qui explique peut-être les growls, en fait.
Dit autrement, nombre des compositions de Reconciliation comportent des passages qui sont à la limite entre l’inspiration et le pompage. Et pas toujours du bon côté de la limite. J’imagine que quelqu’un qui ne connaît pas l’œuvre des Britanniques ne s’en apercevra pas, mais quand on est un proghead avec un chouïa de bouteille, c’est très vite évident.
Ceci posé, il faut avouer qu’Almo a quand même un flair certain pour les arrangements qui tabassent et plusieurs passages sont certes très inspiré Haken, mais Haken au carré. Ce qui est souvent très impressionnant, mais qui présente parfois un autre souci: des sections très denses, à la limite de la lisibilité. Mais quand il se détache un peu de ces influences, cela donne souvent des titres très impressionnants (« Hope », par exemple).
Ce n’est pas le premier album qui passe dans ces chroniques et qui affiche une proximité parfois encombrante avec un glorieux modèle (oui, Altesia, c’est à toi que je pense, mais aussi un peu à tous les groupes de rétro-prog). Et, comme c’est souvent le cas, je me retrouve partagé entre le plaisir purement viscéral d’une musique qui tape juste et la gêne occasionnée par l’aspect « rue de la Pompe ».
Reconciliation est donc un album pour lequel je ne peux malheureusement pas être aussi enthousiaste que Rhyme Signatures (ce qui est probablement heureux pour ma santé); Almo est beaucoup trop proche d’Haken pour cela. Cela dit, c’est un premier album, d’une part, et, d’autre part, il faut quand même un talent certain pour faire du Haken tout seul sans avoir l’air ridicule. Et rien que pour ça, je vous conseille de consacrer une écoute à cet album, par exemple sur Bandcamp.
Bonus: la vidéo de « Bliss »
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