« Espérer le soleil », de Nelly Chadour

Il y a sept ans que le soleil a disparu derrière les nuages de l’hiver nucléaire. Ce qui réjouit les vampires, mais déprime les Londoniens, tous deux – et quelques autres – au cœur du roman de Nelly Chadour, Espérer le soleil.

Dernier refuge d’une Europe incinérée par les bombes atomiques de Staline, la Grande-Bretagne se réfugie dans ses réflexes d’ex-Empire. Elle exploite avec mépris les exilés qui arrivent encore sur ses côtes, feint d’ignorer les suicides de ses citoyens et maintient l’illusion de sa grandeur.

Et elle chasse les vampires, qu’elle appelle « Rôdeurs », notamment au moyen d’une vampire russe contrôlée tant bien que mal au moyen d’un rituel occulte. Et cette créature va croiser le chemin d’un journaliste et photographe, d’une héritière hantée par un drame passé et d’un vétéran de la Guerre d’Espagne devenu truand.

Sur le papier – sans jeu de mots – Espérer le soleil a tout du gloubiboulga: post-apo fantastique, avec des vampires, une sorte de Peter Pan et d’autres bizarreries, le tout dans une uchronie qui me fait grincer des dents. Certes, je suis un chieur en ce qui concerne les uchronies, surtout ayant pour cadre les abords de la Seconde Guerre mondiale, mais là j’aime autant vous dire qu’il faut suspendre son incrédulité avec des câbles de grue portuaire.

Pourtant, ce roman fonctionne plutôt bien. Intrigues et sous-intrigues s’imbriquent plaisamment et l’ensemble a du rythme. Il y a de l’action, souvent très spectaculaire et, nonobstant son côté peu crédible, le décor de cette Londres moribonde est prenant. Avec ses élites corrompues et racistes, qui sont prêtes à toutes les inhumanités pour sauvegarder leur mode de vie, j’y vois d’ailleurs des échos de V pour Vendetta – ainsi, de façon plus anecdotique, de celle détruite par le feu nucléaire dans le monde d’Erdorin.

Du coup, je suis un peu mitigé sur Espérer le soleil. Il est très efficace, mais il ne faut pas trop réfléchir au contexte, parce que ça pique un peu. Surtout si on est rôliste.

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