Haken: Fauna

On ne présente plus Haken, groupe phare de la scène prog contemporaine: chaque nouvel album est un événement dans notre petit monde et Fauna, leur dernier-né, ne fait pas exception.

Bon, on va quand même un peu les présenter: depuis plus de quinze ans, les Britanniques proposent une musique qui oscille entre rock progressif et metal progressif. Et, dans le cas de cet album, la balance penche plutôt du côté prog-rock.

Avec neuf pistes et un peu plus d’une heure, Fauna n’est pas un petit gabarit. Plus de la moitié des compositions dépasse la barre des six minutes, culminant avec l’epic « Elephants Never Forget » qui dure plus de onze minutes.

Sans être un concept-album à proprement parler, Fauna joue sur une thématique animale assumée. L’idée, pour les musiciens, est d’explorer la connexion entre les natures humaines et animales, ainsi que la question de l’identité.

Si Haken n’a pas perdu sa « patte » metal, ce septième album me paraît nettement plus proche de ses compositions les plus prog. Plus complexe, plus acrobatique, parfois plus posé; en tout cas, moins speed que son prédécesseur.

En tout cas, il n’est pas moins Haken: on reconnaît tout de suite le style du groupe. Au reste, Ross Jennings et sa bande se sont fait une spécialité de danser sur la frontière entre rock progressif et metal progressif, tout au long de leurs précédents albums, et du coup Fauna est plus dans cette continuité que dans la rupture.

Des gens plus pinailleurs que moi (si si, ça existe) pourraient piorner sur le fait qu’il n’y a pas de surprise et c’est pas entièrement faux, mais une des forces de Haken est d’avoir justement un registre plutôt large et suffisamment de créativité et de savoir-faire pour que leurs titres soient à la fois reconnaissables et raisonnablement originaux.

Par contre, si je devais faire un reproche à cet album, c’est de ne pas vraiment avoir de moment fort. Pas de réel titre qui s’impose, comme aurait pu le faire un « 1985 » ou un « Crystallised » (éventuellement « Nightingale », mais presque par défaut). Pas vraiment de moment faible, non plus; mais bon, ce n’est pas très surprenant.

J’aurais presque tendance à dire que Fauna est donc un album de Haken normal. Il est globalement bon, voire très bon, mais il lui manque peut-être une petite touche de folie pour le rendre exceptionnel. Et, quelque part, c’est un peu dommage.

Bonus: la vidéo de « Nightingale »

Pour soutenir Blog à part / Erdorin:

Blog à part est un blog sans publicité. Son contenu est distribué sous licence Creative Commons (CC-BY).

Si vous souhaitez me soutenir, vous pouvez me faire des micro-dons sur Ko-Fi, sur Liberapay ou sur uTip. Je suis également présent sur Patreon et sur KissKissBankBank pour des soutiens sur la longue durée.

2 réflexions au sujet de “Haken: Fauna”

  1. Étrange ce qui m’arrive, je n’ai plus envie d’écouter du Haken depuis un moment et je ne sais même pas pourquoi. Enfin si, je n’accroche plus sur leurs albums, c’est le second que je boude. C’est grave docteur ? Faut peut-être que je consulte…

    Répondre

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.