Threshold: Dividing Lines

Comme le disait récemment Ewen en commentaire de ma chronique du précédent album, « Threshold ne dévoile ses saveurs qu’après de nombreuses écoutes ». Et j’étais prêt à écrire une chronique un peu mitigée sur ce nouvel opus, Dividing Lines, avant de lui consacrer quelques écoutes supplémentaires. Bien m’en a pris.

Threshold, c’est un de ces monuments méconnus du metal progressif, un groupe britannique actif depuis plus de trente ans. Sur cet album, leur metal progressif s’est un peu adouci et se rapproche d’un néo-pro musclé à la Arena. Quelque part, je trouve que les deux groupes sont assez proches, un peu comme les deux faces – l’une plus prog, l’autre plus metal – de la même pièce.

Dividing Lines, leur douzième album studio, n’a pas la démesure du précédent, Legends of the Shires, mais il fait quand même ses soixante-quatre minutes, réparties sur dix pistes, dont deux epics tournant autour des onze minutes. Les autres pistes sont plus raisonnables, en format tout au moins.

Or donc, lors des premières écoutes, ce nouvel album ne m’a pas enthousiasmé outre mesure. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que ça m’arrive; j’aurais dû me méfier plus que ça.

J’ai mentionné une proximité avec Arena, dont j’ai récemment chroniqué le dernier opus. Proximité musicale, mais aussi de par le fait que Damian Wilson, l’actuel chanteur du groupe de prog, a longtemps été celui de cette formation.

Threshold a souvent été à la limite entre le rock progressif musclé et le metal progressif « classique »; sur Dividing Lines, cette connexion est particulièrement marquée, avec plusieurs passages où l’aspect metal est un peu en retrait. Les claviers, notamment, sont très en avant, avec des sonorités très prog.

On a ainsi une impression de « classicisme » un peu exagérée. Quelque part, c’est normal que le son de Threshold soit classique: c’est un peu eux qui l’ont inventé. Et ce classicisme est servi par une maîtrise exceptionnelle du groupe, qui balance une palanquée de compositions extrêmement bien faites.

Je mettrais peut-être un bémol sur le premier epic, « The Domino Effect », qui n’est pas très homogène et contient quelques maladresses (l’extrait de bande-son de deux secondes en boucle, c’est très moyen), mais pour le reste, c’est du tout bon, avec une mention spéciale pour « Haunted », Hall of Echoes », « Let It Burn », « Complex » et l’epic final « Defence Condition ».

Si Dividing Lines est à mon avis un ton en-dessous de son prédécesseur, c’est surtout parce que Legends of the Shires était exceptionnel. Ce nouvel album de Threshold est « juste » très bon et je le recommande à tous les amateurs de metal progressif et, plus généralement, de rock progressif musclé. Dividing Lines est disponible sur Bandcamp.

Bonus: la vidéo de « Silenced »

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3 réflexions au sujet de “Threshold: Dividing Lines”

  1. ARENA, de ce que je viens d’écouter, est plus calme. Le premier disque de THRESHOLD en compagnie de Glynn Morgan, ça claque ! Entre Hard et Heavy Progressif, à la sauce CONCEPTION par exemple. Je préfère lorsque c’est plus “musclé” pour reprendre ton expression.

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    • Arena, c’est du rock progressif; Threshold, c’est du metal progressif. Ceci dit, les tous premiers albums d’Arena avaient un côté nettement plus agressif.

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  2. Tu m’as doublé ! Ce sera ma dernière chronique 2022. C’est un bel album mais qui ne restera sans doute pas dans la mémoire collective. J’aime beaucoup ‘Silenced’.

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