“Et si la France avait continué la guerre…”

En ce 6 juin 1940, alors que l’armée française est encerclée en Belgique et recule presque partout ailleurs, un banal accident de voiture change la face de l’histoire. La mort de la comtesse Hélène de Portes, place de l’Alma, est le point de divergence choisi par les auteurs de Et si la France avait continué …

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Sky Crawlers

Dernier film en date de Mamoru Oshii, réalisateur japonais auquel on doit les films Ghost in the Shell ou Patlabor, Sky Crawlers est une tuerie visuelle de près de deux heures, qui propose dans un XXe siècle uchronique, la vision d’une guerre contrôlée et de combats aériens à couper le souffle. Quel dommage que ce soit la seule chose qu’il faille en retenir.

Le gros problème d’Oshii est que c’est un réalisateur qui aime le contemplatif, mais qui filme des histoires truffées d’action. Du coup, on se retrouve avec des films à la limite de la schizophrénie – et pas toujours du bon côté. Dans cette optique, Sky Crawlers est assez typique: s’il comporte des scènes de combats aériens à couper le souffle, plus de la moitié des deux heures du film doivent être composée de plans fixes ou de panoramiques sur des paysages, certes somptueux, mais vides.

Quelque part, ça ne devrait pas m’étonner: le cinéma japonais, à l’instar de la bande dessinée japonaise, a sa propre façon de raconter des histoires – mélange de contraintes techniques, commerciales et culturelles; je soupçonne que la pratique du zen doit y être pour quelque chose. Ça ne m’empêche pas d’être déçu par ce film.

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La Deuxième Guerre mondiale, c’est pas crédible

Grand moment d’internetitude par le dé(sur)nommé squid314 qui, sur son compte LiveJournal, balance un des meilleurs compte-rendus jamais lus de ce côté-ci de la blogosphère. Le résumé de son intervention: la Deuxième Guerre mondiale est un des scénarios les moins crédibles jamais écrits pour une série télé. OK, c’est très con et probablement un peu offensant, …

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The Red Star: Sword of Lies

Il y a certaines œuvres qui peuvent vous mettre les larmes aux yeux, vous couper le souffle et vous projeter dans un univers. Peu arrivent à me faire cet effet, The Red Star, la bande dessinée de l’Américain Christian Gosset est de celles-là.

Le quatrième volume relié, Sword of Lies, vient de sortir et est encore plus intense que les précédents. S’il continue la saga des tomes précédents, il revient également sur l’aube de cette Union soviétique parallèle, dans un monde plus grand que nature où magie et technologie coexistent et où le moindre sortilège vient avec un prix secret et terrifiant.

Le ton est clairement épique: on parle ici de batailles qui décident de la destinée d’une nation, de dieux qui marchent parmi les hommes, le tout avec pour enjeu l’âme humaine et l’avenir de la planète. Mais le point de vue reste à l’échelle humaine et on en revient toujours aux personnages principaux: l’invocatrice rebelle Maya Antarès, Marcus, son époux défunt devenu agent de la Déesse de la Vérité, Makita, la partisanne alt-Chéchène ou même Imbohl lui-même, meneur de la Révolution rouge et fondateur des Républiques socialistes de l’Étoile rouge.

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Watchmen

Il existe un petit nombre de bédés cultes; Watchmen, d’Alan Moore et Dave Gibbons, est inconstestablement de celles-ci. Sur fond de menace nucléaire, elle déconstruit l’image mythologique des superhéros en montrant que, derrière le masque, il y a des hommes et des femmes avec leurs défauts. Ça n’a l’air de rien, comme ça, mais, il y a vingt ans (elle est sortie entre 1986 et 1987), c’était révolutionnaire.

Le film vient de sortir sur les écrans, au grand dam de moult puristes (dont Alan Moore), qui considèrent que toute transposition du format bédé vers celui d’un film est obligatoirement une trahison. Cela ne surprendra personne: la vérité est quelque part entre les hurlements des fans et les aspirations des producteurs.

Par certains côtés, le film est redoutablement fidèle à l’histoire: certaines scènes sont directement décalquées et la plupart des dialogues sont également tirés de la bédé. Il y a des différences, surtout vers la fin, ce qui encore une fois à provoqué un concert de hululements blessés. Personnellement, j’ai été favorablement impressionné par cette volonté de coller à la trame originelle. Zack Snyder, le réalisateur, confessait dans une entrevue avec Wired être lui-même un gros fanboy.

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“Worldwar”, la tétralogie de Harry Turtledove

Dans le vaste foutoir qu’est le genre science-fiction, il y a un style qui me branche particulièrement, c’est l’uchronie. C’est pourquoi, au détour d’une librairie à Kyoto, je me suis lancé dans la tétralogie Worldwar de Harry Turtledove, l’un des grands maîtres de l’histoire alternative.

En deux mots, une civilisation extra-terrestre débarque sur Terre avec l’intention de coloniser la planète. Problème premier: leurs infos ont huit cents ans de retard et ils n’avaient pas prévu que les autochtones évolueraient aussi vite. Problème second: ils débarquent en 1942.

On suit donc, dans la grande tradition du roman américain, une foultitude de personnages impliqués dans la guerre, en suivant la chronologie des combats; ainsi, on apprend souvent les conséquences d’une opération vécue par un personnage au travers des commentaires d’autres personnages, ce qui permet à l’histoire de se dérouler de façon assez fluide.

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Le Grand Jeu

Le Grand Jeu est une série de bande dessinée récente, scénarisée par Jean-Pierre Pécau, avec Léo Pilipovic aux pinceaux et Thorn à la couleur, que je suis avec avidité. Les gens qui me connaissent comprendront vite pourquoi.

Dans cette Terre alternative, la France et l’Angleterre ont réussi à contenir suffisamment l’Allemagne nazie en 1940 pour que cette dernière, attaquée par l’URSS, décide de faire la paix. Cinq ans plus tard, Nestor Serge, journaliste français et ancien pilote, se retrouve embrigadé dans un conflit germano-soviétique qui se livre à coups de secrets occultes et d’armes secrètes.

Du coup, cette Deuxième Guerre mondiale ressemble à un rêve humide pulp: des loups-garous, de la magie noire, des engins volants modérément identifiés (jets et soucoupes volantes) et des références littéraro-conspirationnistes en pagaille, c’est une série qui colle au concept “Série B” de la collection éponyme de chez Delcourt.

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“L’instinct de l’équarisseur”, de Thomas Day

Sur Sherlock Holmes, on a beaucoup écrit, beaucoup dit et beaucoup filmé; difficile de trouver quelque chose d’original sur le sujet. Pourtant, L’instinct de l’équarisseur, de Thomas Day, parvient à créer la surprise en partant du principe suivant: et si Arthur Conan Doyle racontait, par le biais des aventures que l’on connaît, les chroniques d’un univers parallèle, regorgeant de technologie bizarroïdes dans le plus pur style steampunk?

Et si, surtout, le Holmes qui y réside était un individu si hors norme que son alter-ego romanesque, aussi outré soit-il, n’en est qu’une pâle copie, édulcorée pour ne pas choquer les sensibilités victoriennes? Car le Sherlock Holmes de Day n’est rien de moins que l’assassin royal, chargé par la reine Epiphany I d’éliminer les criminels les plus monstrueux de Londen.

Assez de l’histoire, qu’en est-il de l’ouvrage? En résumé, je dirais “Sympa, mais.” Autant j’aime beaucoup la remise en question du mythe Sherlock Holmes et le côté steampunk allumé de l’univers parallèle dans lequel il évolue, autant le style d’écriture finit par m’agacer.

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1940: La France continue

Ça fait plaisir que je ne suis pas le seul à m’intéresser à des uchronies autour de la Seconde Guerre mondiale! Cela dit, là, je crois que je suis tombé sur une grosse bande de furieux: plusieurs groupes de chercheurs et d’étudiants en stratégie se sont lancés dans une simulation de ce qu’aurait été la …

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