“Boneshaker”, de Cherie Priest

Du steampunk, du western et des zombies, c’est le cocktail que propose Boneshaker, roman de l’Américaine Cherie Priest dont j’avais entendu parler via BoingBoing et io9 et que j’ai acheté à Dublin. Soyons honnête : je n’aime pas les zombies et je ne raffole pas du western, mais la mention « steampunk » est souvent suffisante pour me faire acheter un peu n’importe quoi.

Pas que cet ouvrage soit d’ailleurs n’importe quoi : je l’ai même trouvé plutôt bon. Il raconte l’épopée d’une mère et de son fils – Briar et Ezekiel (« Zeke ») – dans les ruines de Seattle. On est à la fin d’un XIXe siècle uchronique où une machine, le « Boneshaker » du titre, capable de creuser les glaces du Klondike à la recherche de l’or qui s’y trouve, provoque une catastrophe.

Un gaz étrange et mortel se répand dans la ville, transformant ceux qui le respirent en zombies affamés, au point que les autorités finissent par ériger un mur pour contenir la contagion. Mais Zeke y pénètre pour tenter de retrouver la preuve que son père, l’inventeur du « Boneshaker » Leviticus Blue, n’est pour rien dans la catastrophe et Briar se retrouve à courser le fils indigne. Ah ! ces ados…

Sans révolutionner quoi que ce soit, Boneshaker s’avère un roman d’aventures plaisant à lire, dont les points forts sont le décor original (une ville interdite en ruine, parcourue par des hordes de zombies et les quelques survivants) et des personnages intéressants – surtout Briar, qui porte les marques du courage (au moment de la catastrophe, son père a sauvé des prisonniers au prix de sa vie) et de l’infamie (son mari est l’inventeur du « Boneshaker » et donc considéré comme responsable de la catastrophe).

J’ai trouvé également intéressant le principe de « remettre le punk dans le steampunk », comme diraient certains commentateurs : ici, les héros ne sont pas – plus – des membres de la haute société victorienne, mais des gens du peuple, voire des laissés-pour-compte dans le cas des survivants de Seattle (surnommés Doornails, comme dans l’expression anglaise dead as a doornail, qui veut dire très très mort).

C’est du steampunk de système D, avec des bricolages suspects qui permettent aux survivants de tenir tant bien que mal – armes puissantes, machines de filtrage, masques à gaz améliorés. Le côté western, avec ses expressions particulières, ajoute aussi pas mal à cette impression.

Cela dit, j’ai du mal à trouver à Boneshaker un intérêt autre que « plaisant ». C’est un peu paradoxal (et frustrant), parce que je ne vois aucun point négatif flagrant dans ce bouquin, mais rien de positivement marquant non plus. Certes, au regard de la production littéraire contemporaine, cela suffit pour placer le bouquin dans le haut du panier, mais je dois avouer que j’en attendais plus.

Comme j’ai douloureusement conscience d’être un vieux pénible blasé, je ne vais pas non plus m’arrêter à ce genre de considération : Boneshaker est un bon bouquin qui devrait ravir les amateurs d’aventure, de steampunk et de zombies – en particulier les rôlistes joueurs de Deadlands, voire les fans de Castle Falkenstein à la recherche d’une alternative plus sombre à cet univers.

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5 réflexions au sujet de ““Boneshaker”, de Cherie Priest”

  1. Un peu pareil que toi : le concept est très bon, les personnages attachants à souhait, mais une fois le livre posé : meh. C’est peut-être parce que l’intrigue double n’est pas menée avec suffisamment de rythme ou qu’il y a trop de personnages secondaires bidimensionnels, je sais pas.

    Toujours est-il que ça ne m’a pas donné envie de lire la suite.

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    • Les personnages secondaires ne m’ont pas trop gêné, mais effectivement c’est sans doute le rythme qui pose problème.

      En fait, je me demande du coup si ce livre n’est pas trop court – ce serait une première dans mes lectures récentes…

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  2. Je l’avais pris d’occasion il y a quelque années mais je n’ai vraiment pas accroché. Et les critiques sur les suites de cette série ne m’ont pas donné envie de retenter le coup.

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    • Une raison particulière pour ce manque d’intérêt? C’est vrai que c’est un roman très axé “jeune adulte” et, du coup, il peut avoir un côté plus “jeune” que “adulte”.

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