“Stranger Fruit”, de Zeal & Ardor, mon album de l’année 2018

Cet article est le numéro 12 d'une série de 17 intitulée Albums de l'année

Voilà, c’est dit: l’album de gospel black-metal de Zeal & Ardor, Stranger Fruit, est mon album de l’année 2018! Le choix n’a pas été aussi facile que je l’aurais pensé et, jusqu’à la dernière minute – ou peu s’en faut – des candidats sérieux se sont pointés.

Au reste, si je regarde les quelques douze autres albums qui sont dans la liste “best-of 2018”, beaucoup ont été ajoutés dans les trois derniers mois. J’y reviendrai.

Zeal & Ardor, c’est un groupe suisse – en grande partie en tout cas – qui, avec Stranger Fruit, s’est lancé dans un concept plutôt gonflé: imaginer un mélange entre gospel, blues et black-metal en imaginant que les esclaves d’origine africaine en Amérique se seraient tournés vers le Diable plutôt que vers Dieu.

Pour être très honnête, c’est plus cette démarche bluffante – et un résultat qui ne l’est pas moins – que je récompense ici. C’est bien évidemment un classement 100% subjectif qui ne représente que mon avis personnel à un moment donné.

Le classement de cette année inclut beaucoup de groupes de metal. Ce n’est pas très surprenant: d’une part, parce que j’écoute beaucoup de metal et, d’autre part, parce que les groupes de prog ne m’ont pas particulièrement impressionné cette année.

Il n’y a guère que Time of Awakening, de Weend’ô, ainsi que le Petrichor de Keor (chroniqué le 31 décembre), tous deux de remarquables albums de prog contemporain aux influences multiples, venus de groupes français, qui entrent dans cette catégorie. Et encore, on pourrait tout aussi bien les classer dans le prog-metal.

Bon, techniquement, le live d’Ayreon, Ayreon Universe, peut aussi être classé dans la catégorie “prog”, mais ça se discute. De même que le Live Over Europe de Fates Warning, c’est un magnifique rappel de la carrière du groupe, enregistré lors d’une série de concerts récents. Dans le premier cas, une série de shows exceptionnels à Tilburg et, dans le second, leur dernière tournée européenne.

Une autre particularité amusante, c’est qu’il y a dans cette liste pas mal d’albums d’inspiration black-metal-mais-pas-vraiment. Notamment le monstrueux Eonian de Dimmu Borgir, qui nous livre une choucroute black-metal symphonique avec supplément tout, mais en noir.

Il y a également Prequelle, de Ghost, qui non seulement fait du hard-rock seventies sous coloration sataniste, mais se paye le luxe, avec “Miasma”, de réaliser un des meilleurs morceaux de pur prog de l’année.

Également dans le style vintage, le troisième album de Weedpecker – d’ailleurs intitulé III – propose un mélange remarquable de prog, de psychédélique et de hard-rock. C’est rare que j’apprécie beaucoup ce genre de mélange, mais là oui.

Dans le domaine du metal symphonique, War of the Worlds Pt. 1 de Michael Romeo ne réinvente pas le genre, mais cet album inspiré par la musique de John Williams est exceptionnellement bien cadré et efficace.

Niveau metal progressif, ce fut un peu l’orgie, avec pas moins de quatre albums remarquables – mais aussi venus des poids lourds du genre. À commence par le bref, mais intense Sonder de TesseracT, un vrai concentré de djent mélodique – malgré la semi-déception du concert.

Il y a également eu le dernier de Thy Catafalque, Geometria, qui nous livre sont toujours impressionnant mélange entre folk-metal, black-metal et metal progressif, le tout chanté en hongrois (sinon c’est trop mainstream).

Dans le cas de Between the Buried and Me, non seulement leur dernier diptyque, Automata, était excellent, mais j’ai également découvert leur remarquable Coma Ecliptic Live et en plus, ils ont livré ce qui a été la prestation live la plus bluffante de l’année.

Enfin, The Ocean et Phanerozoic I: Palaeozoic a conclu l’année avec un monument de post-metal progressif à mettre au même niveau que l’exceptionnel Mariner de Cult of Luna et Julie Christmas en 2017.

J’avoue, ça n’a pas été facile de faire le tri dans tout ça. Déjà, la catégorie “Musique” m’indique pas loin de 140 billets en 2018; bon, certes, il y a une quinzaine de concerts dans le tas, plus les épisodes de Radio-Erdorin, et il faut aussi compter les restes du samedi; bref, on doit bien être à plus de 120 albums chroniqués dans l’année.

Et encore, je ne parle ici que des albums qui datent de 2018, parce que sinon, je devrais aussi mentionner In Contact, de Caligula’s Horse et The Passage de DGM (aussi vus en concert au Very Prog Festival), Inhale / Exhale de Glaston, Blackbox de Major Parkinson, War Is Over des Von Hertzen Brothers ou le diptyque Of Erthe and Axen de Xantochroid. Rien que.

Il y aurait aussi pu avoir Vector, le nouvel Haken, mais je l’ai hélas reçu trop tard (genre, le 29 décembre) pour pouvoir l’inclure dans le classement. Idem pour Wasteland, de Riverside, que je n’ai toujours pas.

2018 fut intense et remarquable par bien des côtés. Je ne suis pas sûr que 2019 soit beaucoup plus calme. Quelque part, c’est tant mieux.

Bonus: la vidéo d’intro de Stranger Fruit


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“Ghost Mile” de Voyager, mon album de l’année 2017« From Nihil », de Stömb, mon album de l’année 2020

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