« Starter Villain », de John Scalzi

Charlie Fitzer est un ex-journaliste économique qui végète en tant que prof remplaçant dans sa ville natale, jusqu’au jour où on lui annonce la mort de son oncle Jack. Cet événement va la lancer dans une nouvelle carrière, décrite dans Starter Villain, roman de John Scalzi.

OK, le titre contient un spoiler: l’oncle en question, en froid avec la famille depuis très longtemps, est en fait un « méchant » professionnel. Sous couverture d’une entreprise de BTP prospère, il sert des intérêts à l’éthique douteuse.

Du coup, lorsque Charlie débarque à ses funérailles en tant que représentant de la famille, il se retrouve face à une foule hostile qui n’est présente que… pour s’assurer que le tonton est bel et bien flingué. Et le neveu se retrouve embarqué en tant qu’héritier des affaires louches.

Repaire secret dans un volcan? Check. Inventions potentiellement néfastes? Check. Réunion dans un grand hôtel en Italie avec d’autres génies du mal? Check. Dauphins intelligents? Check. Chat? Check et re-check.

Mais comme il s’agit ici d’un roman de John Scalzi, dans Starter Villain, il y a plein de trucs qui ne collent pas avec l’imagerie populaire – qui, bien entendu, s’est inspirée des « vrais » génies du mal décrits ci-après.

Je vous passe les détails, pour ne pas gâcher la surprise, mais sous couvert de délire jamesbondien, Scalzi se livre à une attaque en règle contre les élites financières, surtout celles qui ont hérité de leurs richesses et se révèlent incapables de les gérer correctement.

Starter Villain affiche également un petit côté transhumaniste ou antispéciste (ou les deux). Vous vous souvenez des dauphins intelligents? Eh bien ils forment un syndicat. C’est presque anecdotique dans l’histoire, mais à dire vrai, le roman lui-même est plutôt anecdotique.

Disons que je commence à percevoir dans beaucoup des romans de John Scalzi une forme de routine: prendre un élément de pop-culture geek (Star Trek dans Redshirts, les kaijus dans Kaiju Préservation Society) et le transposer dans le « monde réel » sur un mode comique.

Le souci, c’est que j’ai l’impression que, souvent, passée cette bonne idée initiale, il n’y a pas grand-chose derrière. Et c’est un peu le cas ici, ou à tout le moins il y a un problème de rythme, avec beaucoup de dialogues en guise d’infodump, pour expliquer les particularités du métier de génie du mal.

En fait, Starter Villain ressemble plus à un script de film ou de série télé qu’à un roman. C’est un peu gênant; j’ai l’impression que ce n’est pas le bon média.

Cela dit, c’est du Scalzi, ce qui signifie que c’est souvent très drôle à lire, avec une belle galerie de personnages décalés, des situations rocambolesques et plein d’idées amusantes. Il m’a été recommandé par De l’autre côté des livres, mais je pense que je l’aurai acheté de toute manière, parce que Scalzi.

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