« Protectorats », de Ray Nayler

Dans la Terre alternative des Protectorats, titre de ce recueil de nouvelles de Ray Nayler, les USA ont récupéré une technologie extraterrestre qui leur assure une quasi-hégémonie. Et qui propulse le monde vers un avenir très étrange.

Protectorats n’est pas un roman. C’est un assemblage de quatorze nouvelles qui semblent toutes se dérouler dans le même univers, mais à différents points de son histoire, de l’immédiate après-guerre – gagnée à coups de rayons de la mort – à un avenir très éloigné.

La plupart d’entre elles se déroulent autour d’Istanbul, qui s’est hissée au rang de métropole majeure après avoir récupéré un autre vaisseau extra-terrestre et sa technologie. Mais il y a également plusieurs histoires qui se déroulent loin de la Terre – rarement de façon très positive, d’ailleurs.

Fondamentalement, le thème de la plupart de ces nouvelles, c’est « une technologie incroyablement avancée change notre perception de ce qu’est une personne ». Ainsi, une des premières histoires raconte comment un jeune garçon, dont le père a disparu pendant la guerre, se retrouve avec un robot comme parent. Ou, plus loin, comment la mort d’une caserne de pompiers va révolutionner la loi sur les intelligences artificielles.

Comme souvent dans les nouvelles, ce sont sinon des histoires à chute, du moins des où la conclusion apporte une touche particulière à tout ce qui s’est passé avant. Et c’est souvent très bien amené. Au reste, si les premières histoires ont clairement une coloration pulp, les suivantes sont plutôt tout en atmosphères.

Une particularité de Protectorats, c’est qu’il s’agit d’une création française. En effet, si Ray Nayler est un auteur américain (qui a vécu sous de multiples latitudes), ces nouvelles ont été publiées de façon éparses et il n’y a qu’en français qu’elles ont été réunies en un seul recueil. Ce qui donne à ce recueil une unité qui est peut-être moins évidente en lisant les versions originales.

J’ai trouvé ces nouvelles très sympas; pas follement originales, mais avec une vraie ambiance et des réflexions plutôt fines sur le transhumanisme et, plus généralement, sur la nature des gens, sur les souvenirs et sur notre rapport à la technologie.

Bref, je suis plutôt d’accord avec le bandeau de Protectorats, qui affirme que Ray Nayler est un « maître en devenir de la forme courte en science-fiction ». C’est un recueil très plaisant et je remercie au passage Gromovar pour la découverte.

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