Ok Goodnight: The Fox and the Bird

Outre le renard et l’oiseau titulaire de The Fox and the Bird, ce nouvel album de Ok Goodnight contient toute une ménagerie: un faucon, un serpent, un ours, un crocodile et… un raton-laveur. Oui, pour de vrai. Et, musicalement, c’est d’ailleurs aussi un peu le zoo.

Originaire de Boston et découverte grâce à Angry Metal Guy, Ok Goodnight est une formation raisonnablement jeune, avec un premier album en 2019 et puis celui-ci, sorti il y a quelques semaines. Si elle se définit (non sans raisons) comme metal progressif, elle puise aussi son inspiration dans le prog seventies et le folk.

The Fox and the Bird compte pas moins de treize pistes plutôt courtes, puisque la durée totale de l’album est de cinquante-deux minutes. Une seule des compositions dépasse les six minutes, le reste étant entre trois et cinq minutes.

Je vous l’accorde, des termes comme « zoo » et «ménagerie » ne sont pas des plus positifs pour parler d’un album. Même de prog. Pourtant, je peux le justifier à deux niveaux: d’une part, l’intitulé des pistes et, d’autre part, le mélange de genres particulièrement hétérogène.

En effet, d’un morceau à l’autre – voire d’un tableau à l’autre dans le même morceau – Ok Goodnight peut tout aussi bien s’inspirer un prog-folk éthéré à voix féminine, partir sur un brulôt post-punk façon Julie Christmas, poser un solo de claviers qu’ELP n’aurait pas renié, enchaîner sur du prog-metal à la Haken et conclure le panorama par de la voix saturée.

Ça fait beaucoup et ce n’est pas toujours très digeste non plus. Pour ma part, l’écoute de The Fox and the Bird, ça a été un peu les montagnes russes émotionnelles, entre passages franchement enthousiasmants et d’autres… moins enthousiasmants.

Bon, objectivement, ce n’est pas un mauvais album et Ok Goodnight aligne de solides atouts, à commencer par sa chanteuse et parolière Casey Lee Williams (assistée à l’occasion par Elizabeth Hull et d’autres membres du groupe Atomic Guava). C’est aussi clairement un groupe qui n’a pas peur de démolir les conventions à la pelleteuse, ce qui est rafraîchissant, même si le résultat n’est pas d’approche facile.

Je conclurais en disant que Ok Goodnight propose, avec The Fox and the Bird, un autre de ces albums que je classe dans la catégorie « plus impressionnant qu’enthousiasmant ». Il y a pas mal de belles choses, mais le mélange n’est pas conseillé pour les esprits (ou les estomacs) fragiles.

The Fox and the Bird est disponible sur Bandcamp.

Bonus: la vidéo de « The Snake »

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