Kyros: Mannequin

Kyros est un de ces groupes pour lesquels je peux commencer ma chronique par « les plus anciens d’entre vous se souviendront peut-être… », mais avec une petite différence: le groupe s’appelait alors Synaesthesia. Depuis, ils ont continué leur petit bonhomme de chemin et reviennent avec un nouvel album, Mannequin.

Fondé il y a une dizaine d’années au Royaume-uni, le groupe est devenu Kyros en 2015 et, dans la foulée, a changé de style. Aujourd’hui, il propose un rock progressif moderne avec une bonne louche de synth-pop, ce qui rappelle un peu leurs compatriotes de Frost*.

Cinquième album du groupe, toutes configurations confondues, Mannequin dure cinquante-cinq minutes et compte dix pistes, entre deux minutes et demie et huit minutes.

Certains prog-snobs vont probablement réagir à la mention « synth-pop » de la même façon qu’un vampire dans un solarium. Mais, quelque part, c’est une modernisation de l’idée même du néo-prog: une réinterprétation du rock progressif sous une forme plus accessible et plus moderne.

Plus énergique, aussi, Kyros est le genre de formation à l’enthousiasme communicatif, ce qui est quasi-immédiatement démontré par l’explosif instrumental « Showtime » ou « The End in Mind », un peu dans la même veine, ainsi que dans le plus sombre « Technology Killed the Kids IV ».

Kyros affiche aussi un amour immodéré pour les sonorités pop et new-wave des années huitante, notamment avec un son de batterie très électronique. Parfois, le mélange est très réussi, comme sur « Illusions Inside », parfois moins, comme sur « Ghosts of You ».

Dans Mannequin, le groupe se permet également des digressions synthwave plutôt bluffantes, comme par exemple sur « Esoterica », dont l’intro me rappelle le générique de la série American Gods, ou celle de « Digital Fear ».

L’ensemble ne plaira pas à tout le monde: les amateurs de synth-pop vont probablement trouvez le bazar un peu chelou et les prog-heads indécrottables vont grincer des dents suffisamment fort pour couvrir la musique, mais personnellement je trouve cet album vraiment intéressant est maîtrisé.

Mon impression finale de Mannequin est mitigée, mais globalement positive: il y a quelques pistes qui me chiffonnent un chouïa, mais dans l’ensemble, Kyros propose ici une solide galette, qui a l’immense avantage de dépoussiérer le prog.

Bonus: la vidéo de « Esoterica »

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3 réflexions au sujet de “Kyros: Mannequin”

  1. Merci, je ne l’avais pas vu passer. Je suis un grand grand fan de Kyros même si j’ai été un peu surpris par la transformation du chanteur. Je vais écouter ça ! Mais là il y a du pain sur la planche avec Steve Hackett et Leprous en live sans parler de Wheel. Dommage que l’album ne soit pas sur Bandcamp.

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    • Ce n’est pas le premier artiste qui fait ce qui ressemble à une transition de genre (je n’ai pas les détails et je ne les ai pas cherchés non plus). Mais c’est vrai que ça peut surprendre; moi je commence à avoir l’habitude. 😉

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      • Disons que la première que tu vois l’artiste en vidéo, tu te dis qu’il y a un truc qui t’a échappé.
        Bon sinon la première écoute ne m’a pas du tout convaincu. C’est assez bordélique.
        Je vais retourner à Steve Hackett.

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