Dans les divers styles musicaux prog ou adjacents, il y en a certains vers lesquels je jette des regards méfiants. Le death-metal progressif et le tech-death en font partie, mais j’ai quand même décidé de m’intéresser à Fractal Universe et à son nouvel album The Great Filters.

Formé en 2014 dans l’Est de la France, Fractal Universe est un quatuor qui joue un death-metal progressif qui a la particularité de ne pas hésiter à taper à la fois dans le death-metal méchant et le prog très… prog.

The Great Filters est le quatrième album du groupe. Il compte neuf pistes plutôt courtes, entre trois et six minutes, pour une durée totale de trois quarts d’heure environ.

Fractal Universe est un groupe qui n’hésite pas à taper dans le contraste maximal et il ne faut pas très longtemps pour s’en apercevoir: dès la première piste, l’auditeur se prend en collision frontale un prog-metal technique, avec djent et gros growl gras, mélangé avec un prog-rock semi-acoustique.

Ça surprend. Et je soupçonne qu’à ce stade, ça va en faire fuir plus d’un. Moi j’ai trouvé ça plutôt cool. D’autant que ce n’est exactement mon premier rodéo entre death et prog et celui-ci est plutôt réussi.

J’apprécie particulièrement le côté très mélodique, qui rappelle parfois Haken (pour le prog) et TesseracT (pour le djent), mais aussi Cynic (pour le jazz). J’aime aussi les aspects plus agressifs, énergiques et, là non plus, The Great Filters ne déçoit pas.

Fractal Universe est impressionnant dans sa maîtrise, mais aussi dans l’équilibre qu’il propose entre les deux ambiances. Ce n’est pas donné à tout le monde de mélanger rock progressif, metal progressif, death-metal, jazz et de saupoudrer le tout de saxophone. Oui, parce qu’il y en a aussi.

L’équilibre se retrouve aussi au niveau de la technicité, fort impressionnante sur The Great Filters, avec multiples changements de rythmes, de la virtuosité et de l’accessibilité. Bon, ça reste du prog-metal de haut vol, flirtant avec le tech-death le plus alambiqué, mais c’est loin d’être abscons.

Propose en service presse par l’Agence Singularités (qu’ils en soient remerciés), The Great Filters est un album de très haute tenue, que je vois bien squatter le top de fin d’année – probablement pas tout en haut, mais pas loin. Certes, il risque de désarçonner ceux qui n’ont pas une certaine habitude des mélanges qui font mal à la tête, mais Fractal Universe fait monter ici d’une grande maturité. Comme on dit en là par chez nous, je suis déçu en bien.

L’album est disponible sur Bandcamp.

Bonus: la vidéo de « The Seed of Singularity »

Stéphane “Alias” Gallay, graphiste de profession, quinqua rôliste, amateur de rock progressif, geek autoproclamé et résident genevois, donc grande gueule. On vous aura prévenu.

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